Les hussards au Ban Saint-Jean
Ladislas Valentin Esterhazy naquit dans la commune du Vigan, Languedoc, en 1740, du mariage de Bélint Jozsef Esterhazy (°1705 Košice, Hongrie) et de Philippine de Nougarède de la Garde (1718-1792 ). Après la mort de son père en juillet 1743 en Allemagne (à Dillingen en Sarre pour certains auteurs; pour d'autres à Aschaffenburg en Bavière), le jeune garçon est adopté par le comte Laslo Berchény, ami et compagnon militaire de son père et proche du roi de Pologne déchu Ladislas Leszcynski.
Valentin Ladislas ou Ladislas Valentin commença sa carrière militaire dans le régiment de hussards Berchény du nom de son père adoptif. Il assista aux grandes batailles du corps français en Allemagne et fut promu lieutenant-colonel en 1761, à l'âge de 21 ans. Puis grâce à Etienne de Choiseul, quasi 1er ministre de Louis XV, il obtint l'autorisation de lever en son nom un régiment de hussards en 1764. Ainsi naît la légende du 3e régiment des hussards.
Plusieurs missions diplomatiques en Europe centrale furent confiées à notre jeune comte, notamment celle de transmettre en 1770 le portrait du futur Louis XVI à Marie-Antoinette à Vienne, dont il gagna vite la sympathie et la confiance.
Après être devenu propriétaire d'un régiment qui stationnait soit à Metz, soit à Strasbourg, soit à Rocroi, le colonel Esterhazy au zénith de sa carrière épousa la fille du richissime comte d'Allweyl ou Hallwil voir Halvill en présence de Louis XVI et le cercle des proches de la famille royale.
Puis vint la Révolution. Il émigre en Russie où il rédige ses Mémoires dont le texte ne fut publié qu'e n 1905 par Ernest Daudet. Le comte d'Esterhazy y dévoile dès les premières lignes que ses Mémoires ne sont pas destinées à la publication mais à l'intention de ses enfants destinés à la carrière politique et ou militaire.
Une naissance illustre, mes enfants, est un grand avantage. Elle donne une espèce de droit à recueillir le prix des services rendus par d'autres à la patrie ou au souverain; elle rapproche des grandes places et l'éducation soignée qu'elle procure permet d'y prétendre. Mais ces prérogatives uniquement dues au hasard sont liées à des obligations impérieuses. Ce n'est pas assez d'être issu de braves guerriers ou de grands hommes d'Etat; il faut acquérir leurs talents et montrer leur courage. On a le droit d'exiger davantage de gens d'une naissa nce distinguée, puisqu'ils jouissent en entrant dans le monde de la reconnaissance de la société pour les services de leurs pères; ils doivent transmettre à leurs enfants les mêmes exemples de courage, de probité et de vertu, dont ont disposé ceux pour qui la fortune n'a rien fait.
Témoin et acteur de la fin de ce 18e siècle, sa capacité de plaire ont fait de cet éternel déraciné un ami tant des Habsbourg que de la royauté française et de la Tsarine.
Loin de la politique française, Esterhazy, ce prince hongrois apatride, ferma les yeux le 23 juin 1805 à Luka en Ukraine, propriété léguée par Catherine II.
Source : Mathieu Aubert, Budapest, 2007
http://tortenelemszak.elte.hu/data/17209/aubert.pdf
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Progéniture de Estehazy sur Geneanet par Philippe Bourelly
- Valentin Philippe Esterházy de Galántha, chevalier 1786-1838 marié le 7 janvier 1812 avec Mária Anna Ungnad von Weissenwolff 1795-1866
- Léonide Françoise Ursule Esterházy de Galántha 1787-1789
- Almeira Marie Françoise Ursule Esterházy de Galántha 1789-1848 mariée le 6 septembre 1815 avec Albert Joseph Ghislain Murray von Melgum, Baron †1848
- Marie Anne Everilda Ursule Esterházy de Galántha 1791-1874 mariée le 6 septembre 1813 avec Charles Louis de Vribert, Vicomte
- Georges Esterházy de Galántha 1793-1797
- Sandor Esterházy de Galántha 1795-†
- Ladislas Henri Valentin Esterházy de Galántha, Comte de Galantha 1797-1876