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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 00:57

Édifiée vers 1560, peu après le siège de Metz par les troupes impériales de l’empereur Charles Quint en 1552, la citadelle renforça les remparts médiévaux. La destruction de certains bâtiments religieux et civils fut décidée.

 

Par la suite, la citadelle est intégrée dans un système de fortifications conçu par Vauban à partir de 1676, poursuivi par son élèvre Louis de Cormontaigne entre 1728 et 1749.


Le palais du Gouverneur a été construit au début du 20e à l'emplacement de la citadelle démantelée. 

 

Metz Portrait de la ville et cité de Metz

 

Toutes nopces, festins, resjouyssances, pompes et aultres luxes de la feste de desbauche passées, M. de Vieilleville voulut regarder aux affaires. Et pour y commencer, il supplia Sa Majesté, dès le jeudy d’après les Cendres, de luy vouloir donner audience sur quelques remonstrances qu’il avoit à luy faire touchant l’estat de Metz ; ce que Sa Majesté luy accorda en l’instant. Et estant entrez au cabinet seulets, M. de Vieilleville lui proposa qu’il avoit projecté le plan d’une citadelle qu’il estoit nécessaire de faire construire audict Metz, pour raisons qu’il luy feyst bien amplement entendre ; desquelles les plus pregnantes estoient pour retrancher premierement la despence excessive qui s’y faisoit en l’entretenement des gens de pied et de cheval , qui revenoit à plus de quarante mille francs par mois : car des vingt-quatre compaignies de gens de pied qui y sont ordinaires, il suffiroit, la citadelle bastie, d’y en avoir huict ; et pour toute cavalerie, il se contentoit de sa compaignie, qui estoit une belle espargne de saeze compaignies de gens de pied, et de cent chevaulx ligiers, et de cent harquebuziers à cheval, que Sa Majesté pourroit casser ou employer ailleurs, selon l’occurrence des affaires.


Puis la supplioit de considerer que une ville sans chasteau ou citadelle, comme est celle de Metz, n’est jamais assurée en sa garde ; car s’il survenoit quelque sédition populaire, ou contre la garnison, ou bien une furieuse mutinerie entre les compaignies, ou contre le gouverneur mesme, s’il n’a quelque lieu seur de retraicte il est en danger de sa vie, et la ville d’estre perdue : remonstrant là-dessus une infinité de raisons et d’autres mesnagements, que Sa Majesté gousta fort bien, et les eust très-agréables, disant qu’il estoit très nécessaire d’y remedier et bientost.


M. de Vieilleville, très-aise de ceste parolle, qui ne la demandoit pas meilleure pour ce commencement, lui monstra incontinant le plan de la citadelle, qui fut le comble de son contentement, car il n’avoit jamais veu chose pareille ; et après la luy avoir bien déchiffrée par ses bastions, louleverts, courtines, plateformes, flancs, casemattes, ravelines, ruffiennes, et aultres tricts de fortiffications requises en ung si excellent chef-d’œuvre, le Roy luy dist qu’il ne seroit jamais à son aise qu’il ne l’eust veu parfaicte, et qu’il n’y espagneroit nullement la despence, quand elle devroit revenir à ung million d’or.


Sur quoy M. de Vieilleville repliqua qu’elle ne cousteroit pas ung million de francs, qui est moindre despence des deux parts ; et sans les eglises de religieux et de nonnains, ensemble de deux parrochiales, et d’environ deux cents cinquante maisons qu’il fault achepter, il la vouldroit rendre toute complette et en deffences pour cinq cents mille francs ; mais puisqu’il l’entreprend, il veut jecter tous les habitans dehors, et y faire multiplier une peuplade française pour oster tout soupçon et dormir en seureté et bon repos.


Langaige qui rendit le Roy encore plus jaloux ; mais sa joie redoubla quand il adjousta ces mots : « Pensez-vous, Sire,que la royne de Hongrie et les moynes eussent entrepris ce tradiment s’il y eust eu une citadelle ? car pour néant et en vain achepte-t-on une ville si le chasteau ou la forteresse qui y commande n’est vendue quant et quant. Et affin, Sire, que l’on ne pense poinct que je vous mette en despence mal-à-propos et sans une très-urgente et forcée occasion, il plaira à Vostre Majesté commander que l’on assemble le conseil pour en déliberer : mais le plutost sera le meilleur, car il n’est desormais temps que je m’en retourne ; et je ferai veoir à toute la compaignie l’onneur, le prouffict et la très-grande commodé que ceste citadelle apportera au bien de vostre service, et comme elle vous rendra redoutable à toutes les villes de deçà le Rhin ; mais, qui plus est, elle mettra hors d’esperance tous les Estats d’Allemaigne, princes et villes, de jamais plus réincorporer à l’Empire les trois eveschez de Metz, Thoul et Verdun, que vous en avez par la force de vos armées énervées.

Mémoires de Monsieur de Vieilleville


 

Monsieur de Vieilleville s'en retourna à Metz avec une forte somme d'argent, fit construire la citadelle mais ne toucha pas à Saint-Pierre aux Dames ni à la chapelle des templiers...


 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 00:17

Cette année-là, la ville de Metz, la principale métropole de la province qu'on appellera plus tard les Trois-Evêchés, avait une constitution républicaine et jouissait des droits de souveraineté. Mais la Réforme avait mis la division dans les familles patriciennes et le gouvernement de la ville penchait vers l’anarchie.


La possession de Metz, Toul et Verdun était convoitée tant par Charles-Quint que le roi de France, Henri II.  Or, nombreux étaient  les habitants de Metz à se prononcer en faveur de la France. Montmorency suivi de 1500 soldats de ses meilleures troupes fait son entrée dans la ville de Metz le 10 avril 1552. Le 12, Toul ouvre ses portes, deux mois plus tard c’est au tour de Verdun.

 

Metz Cathédrale 1552

Le jour de Pâques (alors encore le 1er jour de l'an), le 18 avril 1552, Henri II vient en personne à Metz et fait prêter serment de fidélité aux gouvernants du palais épiscopal où il était descendu. Metz payera généreusement sa bienvenue.

 

Charles-Quint, humilié dans ses convoitises et connaissant l’importance de Metz, est résolu de reprendre cette ville à tout prix. Voir le Journal du siège de Metz en 1552. Il enjoint aux Messins de revenir sous la bannière du Saint-Empire. Mais le roi de France avait fait partir pour Metz le plus brave et le plus accompli de ses capitaines, l’illustre François, duc de Guise, son lieutenant-général, en quelque sorte son ministre de l’Intérieur, qui sera chargé de pousser les travaux de défense.

 

François de Guise se jeta dans Metz, avec la plus brillante noblesse du royaume : Guise François 1er de Lorraineon amassa des provisions, on détruisit cinq abbayes, sept faubourgs et dix-neuf églises (sauf Saint-Pierre aux Dames et la chapelle des templiers). Des fortifications, auxquelles les seigneurs eux-mêmes mirent la main, furent élevées à la hâte. La ville de Metz est transformée en moins de 3 mois en place de guerre. Guise fit également brûler tous les moulins sis dans un rayon de 3 lieues de la ville. Les garnisons des petites places fortes voisines furent rappelées comme Rodemacheren (Rodemack) et les portes de la ville se fermèrent sur plus de 4500 fantassins.

 

Quand le duc de Guise quitta Metz, le 24 janvier 1553, il rendit aux magistrats toute leur autorité mais c'était sans compter sur les troupes in situ restées sans solde. Ainsi les Messins continuèrent à être exposés à tous les outrages, à toutes les dépréciations de la soldatesque. Henri II, instruit de ces désordres, investit le maréchal de Vieilleville de pleins pouvoirs pour y mettre fin.


Le maréchal, pour prévenir toute nouvelle tentative de trahison, et s’assurer à l’avenir de la fidélité de la ville, continua les destructions, tout en laissant en place Saint-Pierre aux Dames et la chapelle des templiers, pour faire élever une citadelle, elle-même rasée  lors de la Révolution. Moins de trois années lui suffirent pour accomplir toutes ces choses.


François de Guise, dont le plus jeune frère était chevalier de Malte, Grand-Prieur et Général des Galères de France, et qui commença ses premières actions militaires lors du siège de Metz, avait-il laissé des instructions pour qu'on respecte Saint-Pierre aux Dames ou aux Nonnains et la chapelle des templiers ?

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 00:00

Temple Metz gravure

Gravure de F. de Saulcy, 1848


La chapelle des templiers située au cœur de Metz aurait été construite entre 1180 et 1220 et fit partie d’une commanderie de l’Ordre du Temple. Les Templiers se seraient installés à Metz dès 1133. La commanderie fut supprimée en même temps que l’ordre en 1312.

 

Temple plan octogonal

Cette chapelle, oscillant entre l’art roman et l’art gothique, est le seul spécimen d’église en rotonde existant en Lorraine. A ce propos, il serait intéressant de relire la notice de l'abbé Aubertin sur l'église de Bousse. Le plan centré octogonal mesure 8,30 m de diamètre.



À la dissolution de l’ordre, les biens passeront sous le contrôle des Chevaliers de l’ordre Teutonique également présent à Metz depuis le 13e. Les bâtiments de la commanderie disparaîtront vers 1556, lors de la construction de la citadelle de Metz. La chapelle et un bâtiment annexe sont alors épargnés. Au moment de la construction de l'Arsenal en 1861, la chapelle échappe à nouveau à la démolition grâce à l’intervention de Prosper Mérimée alors inspecteur général des Monuments historiques.

Temple Metz fresque

Gravure de F. de Saulcy, 1848

 

L’ensemble des murs est recouvert à l’intérieur par des peintures murales, fortement restaurées vers 1905. Des traces des anciennes fresques datées du 13e demeurant visibles pourraient être de facture templière.


Temple Metz croix pattéeSous l’arcature qui indique l’emplacement d’un corps de bâtiment disparu s’ouvre une porte dont le linteau porte la croix pattée caractéristique des Templiers.

 

Lors de la séance de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle du 11 août 1859, fut rapporté que le maire de Metz leur avait transmis une note qui lui avait été adressée par M. Henning, capitaine d’artillerie, directeur des travaux de la Citadelle. Cette note était ainsi conçue :

 

Le capitaine d’artillerie chargé des déblais et démolitions à la citadelle, donne avis que le 20 juillet on a rencontré un cercueil en pierre de taille recouvert d’une dalle, et renfermant un squelette humain.


Le couvercle ayant été brisé à l’une des extrémités, les enfants, après le départ des ouvriers, y introduisirent le bras et mutilèrent le squelette. Il serait bon d’en donner avis à la Société d’archéologie pour savoir ce que l’on veut faire de ce monument.


En attendant une décision à cet égard, M. le colonel directeur d’artillerie a ordonné de le déterrer et de le transporter dans la chapelle des Templiers dont la porte sera fermée à clef.

 

Ce cercueil en forme d’auge était situé à 15 mètres environ du temple dans la direction du grenier d’abondance. Il ne contenait rien que des ossements dans un état de destruction très avancée et présentant une singulière particularité, c’est que leur texture s’était pour ainsi dire transformée pour donner lieu à de petits cristaux les uns blanchâtres, les autres bleus ou violets.


Revue archéologique ou recueil de documents et de mémoires relatifs à l’étude des monuments, à la numismatique et à la philologie de l’antiquité et du moyen âge publiés par les principaux archéologues français et étrangers et accompagnés de planches gravées d’après les monuments originaux. Ve année. Paris 1848.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 00:00

« De 977 au 12e siècle, Hestroff était en possession de l’Abbaye Saint Pierre de Metz; cette abbaye garde uniquement la dîme jusqu’à la Révolution ».

 

Alfred LOUIS, Hestroff, Recueil de notes historiques, 1992.

Réédition par le CG571 en 2007

 

 

Les abbayes de Saint-Pierre et de Sainte-Marie par Mathias Robert de Hesseln, 1771

 

L’abbaye royale de S. Pierre fut fondée par Elenthère, duc des François, qui lui donna Sainte Waldrée pour première abbesse : cette sainte donna tous ses biens à son abbaye &  cette donation fut confirmée en 596, par Théodebert, roi d’Austrasie. Cette abbaye est séculière &  de l’ordre de S. Benoît : elle vaut 4000 livres à son abbesse. Les dames que l’on admet dans cette abbaye doivent faire preuve de noblesse : elles sont ordinairement 8 à 10 &  la première après l’abbesse prend le titre de doyenne. Il y a aussi cinq chanoines.

L’abbaye royale de Sainte Marie a été fondée en 984, par Adalberon II, évêque de Metz, pour servir de retraite à une partie des dames du chapitre de S. Pierre, dont le nombre étoit alors considérable. Il y a trois chanoines & trois chanoinesses, dont la première porte le titre de doyenne. Cette abbaye a été réunie en 1762 à celle de S. Pierre, de laquelle elle avoit été démenbrée, pour ne former à l’avenir qu’un seul & même chapitre, sous la dénomination de chapitre royal de S. Louis. Cette abbaye est du même ordre que celle de S. Pierre &  sa mense abbatiale est de 10000 livres.

 


Les anciennes abbayes de Saint-Pierre et de Sainte-Marie de Metz et sur la collégiale royale de Saint-Louis par M. E. de Bouteiller,  1863

 


La récente destruction de l’ancienne église de l’abbaye de Sainte-Marie, à la Citadelle, et la nouvelle transformation que vient de subir ce qui restait de l’abbaye de Saint-Pierre, sur le quai de ce nom, me paraissent donner un certain intérêt d’actualité à une étude sur ces deux monastères. Unies par une commune constitution, associées dans la succession de péripéties semblables pendant le cours de plusieurs siècles, fondues en un seul corps à la fin du dernier siècle, sous le nom du chapitre royal de Saint-Louis, il convenait de ne pas les séparer dans le petit monument historique que je voudrais consacrer à leur mémoire. Quoique leurs annales ne présentent pas des faits d’un intérêt saillant, on y trouve un spectacle intéressant, celui de la trasformation à laquelle aspiraient un grand nombre de femmes, dès le 15e siècle, et des luttes qu’elles soutinrent pour l’atteindre avec une infatigable ténacité. A ce titre, non moins qu’à celui d’une antiquité des plus respectables, le nom de ces anciennes abbayes mérite de ne pas tomber à Metz dans l’implacable oubli que nous y voyons si rapidement ensevelir la plupart des choses du passé.

 

Presque tous les écrivains qui ont traité des antiquités religieuses de notre ville, disent « que l’abbaye de Saint-Pierre fut fondée du temps des rois Théoderic et Théodebert, par Eleuthère, duc des Français, qui la dota de revenus suffisants pour y mettre trois cents religieuses, et qui lui donna pour première abbesse sainte Valdrade ou Valdrée, sa parente, laquelle y vécut plus de 50 ans ».


Ils firent la date de sa fondation à l’an 620, sauf Dom Calmet qui l’indique d’une manière moins précise, « dans le cours du sixième siècle ». L’auteur de la vie de sainte Valdrade dit expressément qu’elle vécut sous ces deux rois.


Or, Théodebert, fils de Childebert II, mourut en 612, victime de la vengeance de son aïeule Brunechild (Brunehaut), et Théoderic ne lui survécut guère plus d’une année. Il faut donc considérer cette date de 620 comme absolument défectueuse. Il existe, reproduite par dom Martin Retelois, dans les chroniques de l’ordre de saint Benoît, une charte, datée de la 2e année du règne du roi Thierry, qui confirme la donation que sainte Valdrade, après le duc Eleuthère, avait faite à Saint-Pierre.

 




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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 00:52

A leur arrivée à Metz, les pauvres chevaliers du Temple, reçurent l’hospitalité d’Agnès, abbesse de Sainte-Glossinde qui, du consentement de sa communauté, leur céda une humble chapelle sous l’invocation de Saint-Maurice. Cet état de choses fut de courte durée, et en peu d’années l’ordre devint assez riche pour pouvoir fonder une maison convenable dans la cité de Metz. Bientôt un hospice fut bâti de ses deniers, dans l’emplacement même où quelques siècles plus tard devait s’élever la citadelle, et vers 1260 ils cédèrent la chapelle de Saint-Maurice aux Augustins qui l’occupèrent jusqu’à la fin du siècle dernier. Les donations pieuses arrivaient en foule, et de nombreuses commanderies vinrent promptement se grouper autour de celle de Metz. Cette puissance que les templiers étendirent rapidement sur l’Europe entière, ne tarda pas à porter ombrage aux souverains temporels.

 

Le roi Philippe le Bel, poussé par le déplorable état de ses finances, s’entendit avec le pape Clément V, pour anéantir un ordre devenu formidable et dont les richesses devaient suppléer tout d’un coup au déficit irrémédiable du trésor royal. Une trame odieuse fut machinée contre les templiers, que l’on accusa avec impudeur des crimes les plus absurdes et les plus invraisemblables ; d’indignes calomniateurs furent soudoyés, et l’ordre dut périr sous les coups du fanatisme que l’on avait adroitement excité contre lui.

 

Templiers de MetzCroquis F. de Saulcy pour une revue archéologique éditée à Paris en 1848


Le 5 octobre 1307, les templiers furent arrêtés sur tous les points du royaume à la fois, et leur procès s’instruisit. Le 3 avril 1312, le concile général de Vienne en Dauphiné prononça par provision l’abolition de l’ordre du temple, et le 11 mars 1313, le grand maître Jacques de Molay fut brûlé vif à Paris avec Guy d’Auvergne. Condamnée au bûcher dans toute la France, les templiers furent absous au concile provincial de Mayence, et leur ordre ne s’éteignit en Allemagne, et vraisemblablement à Metz, que vers 1319.

 

Dans cette ville tous leurs biens furent alors confisqués, mais pour être partagés entre les chevaliers de l’ordre teutonique et ceux de l’ordre de Malte. Là du moins la ruine de l’ordre ne fut pas l’œuvre de la cupidité.


247 ans plus tard, la ville de Metz était tombée au pouvoir de la France ; M. de Vieilleville, qui comprenait combien la possession de cette place importante était mal assurée encore, fit sentir au roi la nécessité d’y construire une citadelle qui pût au besoin contenir l’esprit indocile des Messins et rendre inexécutables tous les projets de révolte. L’ordre qu’il sollicitait lui fut donné et il se mit aussitôt à l’œuvre. Trois maisons religieuses et 250 habitations particulières devaient disparaître pour faire place à la citadelle projetée ; ce ne fut pas sans peine que ces diverses expropriations s’accomplirent ; les travaux languirent donc jusqu’en 1560 et ce ne fut qu’en 1562 que M. de Vadoncourt, gouverneur de la ville, vint prendre gîte à la citadelle.


Les trois maisons religieuses à renverser ou à convertir soit en magasin, soit en casernes, étaient l’ancien hospice des Templiers, l’abbaye de Sainte-Marie et celle de Saint-Pierre aux Dames ou aux Nonnains.

 

Source : Les Pères Bénédictins, auteurs de l'Histoire de Metz

 


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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 00:21

Brigitte Milly pourrait être issue d'une ancienne et illustre maison en Picardie & en Mâconnais qui a donné le grand-maître à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Jacques de Milly, grand prieur d'Auvergne, élevé à la dignité de grand maître le 1er juin 1454, tandis qu'il était dans son prieuré. L'an 1461, le 17 août, suivant Bosio, le grand maître Jacques de Milly meurt à Rhodes. Cette maison a formé trois branches décrites dans le dictionnaire de la noblesse par François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois, 18e.


Nous nous attarderons au testament que Jean de Milly, Ecuyer, Seigneur de Monceaux, de Ravenel & de la Neuville-sur-Oudeuil, fit le 15 octobre 1521, par lequel il laissa à Marguerite de Conti, sa femme, l'usufruit des Terres & Seigneuries de Monceaux & de la Villeneuve, pendant sa vie, à la charge d'élever Barbe, Madelène, Adrien & Christophe de Milly, ses enfants et de les marier suivant leur qualité.

 


Templier sceauIl y nomme pour ses exécuteurs Ferry de Conti, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dit de Malte, Commandeur de Boncourt.

 

Or, les liens entre la maison de Milly et les templiers ont déja été établis par l'abbé Aubertin, curé de Bousse, situé sur la rive droite de la Moselle face à Richemont. L'abbé Aubertin rapporta notamment que sous le massif de l'ancien autel, il en était une, notablement plus grande, sur laquelle était gravée la même croix de Malte, le millésime 1322 ou 1352, avec ces mots en caractères romains encadrant la croix :


Venerabilis vir equest Jacobus Vescus de Milly 1322 ou 52

 

Brigitte Milly, épouse Hugo Dalstein, en respectant la concordance des temps, pourrait-elle être petite-fille soit d'Adrien soit de Christophe de Milly ... ?

 

Le fils aîné de Jean de Milly et Marguerite de Conti était Jean II qui avait  épousé Jeanne de Soyecourt le 5 octobre 1545 dont :


| ...-1  de MILLY Manassès   
| ...-1A  x de BRISTEL Jeanne    M : ../02/1572
| ...| ...-1.1  de MILLY François        Ecuyer, Seigneur de Monceaux
| ...| ...-1.1A  x du BELLOY Angélique    M : 04/11/1631
| ...| ...| ...-1.1.1  de MILLY François        Seigneur de Monceaux
| ...| ...| ...-1.1.1A  x de TRÉCESSON Françoise    M : 05/03/1660
| ...| ...| ...| ...-1.1.1.1  de MILLY Adélaïde    N : ../../1675     Reçue à Saint-Cyr en novembre 1686
| ...-2  de MILLY François   
| ...-3  de MILLY Vespasien   
| ...-4  de MILLY Charlotte

 

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Blason-Milly-Philippe.png

Philippe de Milly, appelé aussi Philippe de Naplouse, était le septième maître de l'Ordre du Temple de janvier 1169 au 3 avril 1171  

Elu maître au début de 1169  il succéda à Bertrand de Blanquefort. Son seul fait d'armes semble être la défense de Gaza devant les troupes de Saladin. Il démissionne de sa dignité avant la Pâque de 1171 alors qu'il est à Constantinople avec le roi Amaury Ier de Jérusalem.  Eudes de Saint-Amand lui succèda. Voir la Maison de Milly sur templiers.net

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 00:00

Dans le Bulletin de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle, 7e année, 1864, on peut lire que le secrétaire communiqua à la Société une notice que lui avait adressée M. l’abbé Aubertin, curé de Bousse, rive droite de la Moselle, face à Richemont.

 

Bousse églisse Auguste Migette 1858Eglise de Bousse par Auguste Migette, Musée de Metz, 1858


La Société d’Archéologie a bien voulu, pendant les séances de l’année courante, s’occuper de l’église de Bousse, et à propos de cet édifice, on s’est plusieurs fois demandé s’il était vrai que les Templiers avaient été possesseurs de cette localité. Plusieurs membres ont répondu d’une manière négative, parce que, disaient-ils, aucun document certain n’autorise cette opinion.

 

Dans l’espoir de jeter quelque lumière sur cette question, voici plusieurs renseignements que j’ai recueillis et que je me permets de transmettre à la Société, lui laissant la liberté d’en faire ce que bon lui semblera.


Un auteur a prétendu que toutes les traditions sont vraies. Je ne m’arrêterai point à discuter cette proposition, mais je crois qu’il y a dans le fond de chaque tradition quelque chose de vrai, et à ce titre l’église de Bousse est en possession d’une tradition très ancienne qui fait remonter aux Templiers la fondation de ce monument, non pas sans doute de l’église actuelle, car il y avait longtemps que l’Ordre du Temple était supprimé, mais d’une église antérieure dont ils furent les fondateurs, qu’ils possédèrent pendant de longues années, aussi bien que le village y attenant. Cette tradition ajoute que ces religieux, venus de très loin, parlaient un langage inconnu, qu’ils étaient très savants, qu’ils furent brûlés comme sorciers parce qu’ils possédaient le merveilleux secret de faire de l’or, et furent remplacés par d’autres, bien moins riches qu’eux, mais qui étaient plus humains et recevaient très volontiers les pèlerins et les étrangers. Que signifient ces quelques lignes ? Doit-on y voir l’histoire défigurée de la suppression des Templiers, ou d’autres faits ? C’est ce que je ne rechercherai point parce que cela est inutile à ma thèse, je ne voulais donner qu’un résumé d’une croyance qui s’est conservée jusqu’à présent, et dont je tiens les détails d’un vieillard qui a vécu avec le dernier des chevaliers de Malte resté à Bousse après 1788.


A cette croyance se joignent d’autres preuves. Dans le village de Bousse habitent plusieurs familles portant le nom de Chevalier et qu’on suppose descendre de religieux sécularisés. Il y a aussi, non loin de l’église, la croix des Chevaliers, la vierge des Chevaliers. Mais venons à des preuves plus positives. J’ai eu entre les mains deux pièces provenant de M. Gaudron de Rosselange, l’une portant la date de 1172, et dans laquelle il est question d’une transaction passée entre les vénérables de St-Pierremont, les religieux chevaliers de Bousse et plusieurs habitants de Rocherange ou Rosselange, à propos de terres et de vignes. L’autre pièce, portant le millésime de 1417, fait mention du couvent de Bousse et parle d’échanges faits entre les religieux de Bousse, les moines de Justemont et un certain Obryas de Rombas. Enfin, dans l’église même de Bousse est un autel dédié à saint Jean de Jérusalem.


Pourquoi cet autel, et que signifie ce vocable, sinon que l’église et le monastère appartenaient à un ordre religieux venant de Jérusalem, et cet ordre ne peut être que celui des Templiers ou des Hospitaliers ?


Enfin, le 3 septembre 1863, durant les travaux exécutés pour la pose du nouvel autel et la restauration du sanctuaire, en levant le pavé, plusieurs pierres tombales furent découvertes et presque toutes portaient une croix à huit pointes sans autre inscription. Sous le massif de l’ancien autel, il en était une, notablement plus grande, sur laquelle était gravée la même croix de Malte, le millésime 1322 ou 1352, avec ces mots en caractères romains encadrant la croix :


Venerabilis vir equest Jacobus Vescus de Milly 1322 ou 52


Pour ce qui est de l’église actuelle, qu’un rapport détaillé de M. Jacquemin, architecte, a fait connaître dans toutes ses parties à la Société, elle n’est évidemment pas l’œuvre des Templiers, quoiqu’en dise la Statistique de la Moselle de 1842 ; son architecture accuse d’une manière certaine le style ogival rayonnant, et une fenêtre le style flamboyant. Mais rien ne s’oppose à ce qu’on croie que cet édifice a été élevé sur l’emplacement d’un oratoire plus ancien, établi par les Templiers, beaucoup plus petit que l’église actuelle, et qui pouvait bien être de forme octogonale, comme le faisaient supposer quelques bases de piliers carrés, mises à nu lors du renouvellement du pavé du sanctuaire et se rapprochant assez par leur structure de l’époque romane. Toujours est-il qu’après avoir enlevé la pierre d’autel qui est d’une seule pièce, nous trouvâmes entre deux pierres plates, dites marbre de Guénange, une plaque en plomb sur laquelle nous parvînmes à déchiffrer les mots suivants :


Templum hog B.M.V.G.D. dedicatum, vetustate collabens, in altera forma restituerunt venerabiles viri qui sub D°.D° fab caretto vivunt. Anno R. S. MCCCC…IV


Le reste de cette inscription ainsi que les bords de la plaque ayant été trop maltraités, nous n’avons pu y découvrir autre chose. Mais quel est, ce Fab Garetto dont il est question ? Ne serait-ce point Fabrice Garetto, grand-maître de Rhodes vers le commencement du seizième siècle, et qui aurait donné ordre aux chevaliers de rebâtir leur église ? C’est une question dont je laisse la solution à de plus érudits, mais qui me paraît bien voisine de l’évidence.

 

templiers

Egalement au milieu du sanctuaire et en face de l’autel, deux sépultures furent découvertes, mais aucune inscription n’indiquait le nom des personnages qui reposaient dans ce lieu privilégié ; seulement leurs tombeaux étaient dirigés de l’est à l’ouest, la tête tournée vers l’autel. Ils consistaient simplement en deux fosses de grandeur naturelle séparées par une petite muraille cimentée. C’est dans l’une de ces sépultures que fut trouvée la fameuse médaille représentant un cycle hébreu dont M. Lambert vous a longuement et savamment entretenus. Dans l’autre sépulture nous trouvâmes simplement un anneau avec un chaton en pierre noire et sur lequel étaient gravées des lettres entourant un blason surmonté d’un cimier. C’est cet anneau que j’ai eu l’honneur de montrer à ceux de MM. Les membres de la Société qui, en juillet dernier, voulurent bien nous honorer de leur visite. L’église de Bousse fut exclusivement réservée aux religieux jusqu’en 1754. Cependant, par privilège, les habitants pouvaient y entendre la messe le dimanche, tandis que pour les baptêmes, mariages et sépultures, ils étaient obligés d’aller à Guénange ou à Blettange. Quand, au seizième siècle, l’église de Blettange tomba en ruines, Blettange fut annexé à la paroisse de Logne, tandis que Bousse continua d’aller à Guénange.


Enfin, en 1754, une ordonnance de Mgr l’évêque de Metz érigea en paroisse la chapelle de Notre-Dame de Bousse. Il y eut alors un curé qui fait l’office, mais à des heures distinctes des heures réservées aux religieux, qui conservèrent néanmoins la propriété de l’église et furent chargés de son entretien. C’était aussi à eux qu’on devait s’adresser pour obtenir d’être inhumés dans l’église et le cimetière y attenant. Pour eux, ils continuèrent à être inhumés dans le collatéral droit, en face de l’autel dédié à saint Jean, tandis que les autres personnes de distinction recevaient leur sépulture dans le collatéral gauche.


De ce côté, toutes les pierres tombales ont disparu par suite de la nécessité où l’on fut de renouveler le pavé. Du côté droit, au contraire, la plupart sont restées ; mais, à part quelques signes qui décèlent des sépultures, toutes les inscriptions sont effacées, si ce n’est une portant la date de 1756, et une autre sur laquelle sont gravés une croix et un calice. L’église communiquait avec le monastère qui y attenait, par une porte latérale s’ouvrant à droite dans le sanctuaire, et qui fut malheureusement mutilée lors de la restauration de l’église, en 1861.

D’après la tradition, le monastère était vaste, bien bâti, tout voûté avec de longues fenêtres pointues ; sur le devant étaient des arcades où l’on pouvait s’abriter ; il entourait complètement l’église, excepté à l’ouest où il était traversé par le chemin d’Uckange et de Guénange. Lors de la sécularisation des ordres religieux, il fut vendu et en partie démoli, à l’exception des constructions de l’ouest qui subsistèrent jusqu’au commencement de ce siècle. Elles appartenaient à M. de Vellecour et servaient d’asile à quelques pauvres familles. Mais leur état de vétusté et les dépenses considérables qu’eussent entraîné l’entretien et la restauration de ces bâtiments, déterminèrent M. de Vellecour à faire démolir ce qui en restait. Aujourd’hui, à part l’église qui est là pour attester la foi et le bon goût de ceux qui la fondèrent, il ne reste plus aucune trace de ces constructions.


D’après les renseignements que j’ai pu recueillir, les bâtiments conventuels devaient enserrer l’église, et les dépendances, c'est-à-dire une cour, des jardins, des basses-cours et des pressoirs, s’étendaient au sud-ouest, occupant tout l’espace compris entre le chemin d’Uckange et la rue principale du village.


M. de Bouteiller dit que d’après les renseignements que contient la notice qu’on vient de lire, il lui paraît très probable que c’étaient en effet des chevaliers de Malte qui occupaient Bousse. Ce qui est certain, c’est que cette maison ne dépendait pas de la Commanderie magistrale de Metz.


Une étude très approfondie, qu’il en a faite récemment, lui permet de l’affirmer. Cela est du reste très naturel, puisque Bousse ne faisait pas partie du pays messin, mais appartenait au duché de Luxembourg dont la frontière passait très près, entre Ay et Blettange. On en a la confirmation dans la liste des villages du pays messin, publiée par M. de Mardigny, où il ne figure pas davantage.

 

Bousse

Bousse, Carte Naudin 1729-1739

 

Les Templiers avaient deux commanderies dans le voisinage immédiat du pays messin, l’une à Vianden dans le Luxembourg, l’autre à Becking, cercle de Sarrelouis, village qui a été cédé à la Prusse par les traités de 1815. Ce qui est sûr, c’est que les religieux, quels qu’ils fussent, qui possédaient Bousse, n’y exerçaient pas de droits de seigneurie ; car les aveux et dénombrements de 1620 à 1715 indiquent la seigneurie de Bousse et de ses deux annexes, Blettange et Laudrevange, au nom de M. de Rivers – sans part d’autrui – et deux de 1756 l’attribuent  avec la même remarque à M. de Verpy.


M. Abel croit que les chevaliers de Saint-Jean étaient moins nombreux dans les pays d’Allemagne, que les chevaliers de l’ordre teutonique et qu’il y aurait plus de probabilité en faveur de ces derniers, qui y comptaient de nombreux établissements.


M. Dommanget rappelle à ce sujet que ce dernier ordre possédait une maison à Cattenom.

M. Abel remarque un souvenir historique relatif à l’église de Bousse. C’est dans cet édifice que fut fait, entre les alliés en 1483, le partage des dépouilles enlevées au comte de Virnembourg, dans le château de Richemont pris par les Messins associés aux Luxembourgeois et aux Lorrains.

 

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A lire ou à relire http://www.templiers.net/ de Jack Bocar


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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 00:00

Il y a plus d'un an nous étions en contact avec un mystérieux personnage dont nous tairons encore le nom. Cette personne travaille actuellement sur une chronique familiale censée livrer un secret historique insoupçonné et d'une importance historique capitale.


A la question que nous lui avions posée dans le cadre de l'étude Hugo Dalstein et Brigitte Milly, dont les noms apparaissent sur le bildstock de Hestroff érigé en 1625, il nous avait répondu :


Votre mail consiste pour l’essentiel à vérifier les données de ma base par les preuves incontestables que vous accordez à des actes d’état civil ou notariés.

Je serais de votre avis si comparant et analysant des actes (de familles nobles en général), certains sont des faux en écritures.

J’ai pour ma part plus des réflexes d’historiens que de généalogiste, ce qui fait que je ne considère aucun acte comme authentique dans l’absolu.

Pour comprendre comment je « fonctionne », il faut en premier lieu savoir que ma base est la continuité d’une base plus ancienne dont j’ai « hérité » en 1984, comportant environ 47000 individus, ayant pour origine un homme dont j’ignore la véritable identité mais qui était membre d’un des « Ordres » suivants : Chevaliers de Malte, Roses-Croix, Francs-Maçons. Celui-ci m’a expliqué qu’aux 16ème, 17ème et 18ème siècle, à cause de la religion « réformée » de nombreuses familles nobles le plus souvent, mais pas seulement, ont été amenées à faire naître leurs enfants légitimes et « bâtards » sous des identités en rapport avec leurs lointains ancêtres, mais non conformes avec leur patronyme du moment. Que d’autres étaient dits morts mais continuaient à vivre sous d’autres identités. Il m’a dit que c’est en associant généalogie et Histoire  que je trouverai les clefs de nombreuses énigmes et incohérences, soulignant que dans ses propres données cela était partiellement fait, ce que j’ai pu vérifier.


Y aurait-il donc, comme l'affirme notre correspondant, des clefs pour découvrir la véritable identité de Nicolas Daltein ?

 

Si les Dalstein étaient blasonnés, ce que laisse supposer la présence des écus sur les bildstocks de Diding et de Hestroff... Brigitte Milly ne devait pas appartenir à la roture...

 

Dans ce cas, pour lever la chape de plomb qui recouvre les véritables origines d'Alsten, au risque de nous égarer, ne faudrait-il pas sortir du cadre étroit de notre village ?

 

 

Les Templiers à Bousse

La maison de Milly et les Templiers

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 00:00

Le Bildstock de Hestroff sur la route du patrimoine du Val de Nied

Le Bildstock de Hestroff, une affaire familiale ?

 

 

Nous sommes en 1625. Hestroff, suite au procès pour sorcellerie de son seigneur André des Bordes, est passé sous l'autorité de Louis de Guise, comte de Boulay.  L'an de grâce 1625 a aussi pu être l’année du mariage de Hugo et Brigitte…

 

Etait-ce pour protéger le jeune couple, représenté par Saint Hugo et Sainte Brigitte, que Nicolas d’Alsten, lui-même personnifié par son saint patron fit ériger ce bildstock à Hestroff ou n'était-ce qu'un somptueux cadeau de mariage pour marquer leur nouveau territoire ? 

 

blason HestroffNous ne savons pas grand chose de Hugo. Il serait né vers 1606. En 1639, Hugo, décédé, laissa une veuve qui se remaria à Metz St Gorgon le 28 novembre 1639. Lors de ce remariage, Hugo fut cité "administrateur de la révérende Dame Abbesse de Saint-Pierre aux Dames de Metz" (voir ADM du 28 novembre 1639).

 

Si son existence nous est révélée en 1625, date d'érection du bildstock de Hestroff, un an plus tard, dans le Pied terrier du 25 juin 1626 (ADM 4E255) on peut lire dans "les jours appartenant aux roturiers", que le Sr Hugo Dalstein jouissait des franchises. Ce pied terrier fut établi, certainement à la demande de l'Abbaye de Villers-Bettnach, seigneur foncier de Hestroff où exerçait à ce moment-là le Sieur Simon Frey, tabellion.

 

Hugo "Dalstaine" est encore cité dans des parchemins cotés J6562 aux ADM pour des acquets lui appartenant tels :

 

  • 10 02 1622    par Suzanne, veuve de Peter Schmitt de Menskirch
  • 19 06 1624    une pièce de vigne sur Retter, qui se partage avec Jacques SCHOUMACHER
  • 23 04 1626    par Klein Hans Ludwig de Voveling (Hobling) partageable avec Marie HANS de Hobling
  • 26 06 1629    par Suzanne? veuve du défunt Michel SCHMITT de Heist ?
  •  23 04 1633     par Clément MARTIN pour 340 livres, 3 jours et un demi quart de terres, un char de prés, une vigne derrière le pressoir (1/4 pour la vigne).
    12 06 1634    par Suzanne, veuve de Nicolas ANCEL de Férange


Le commanditaire du bildstock de Hestroff s'appelle Nicolas. Ceci ne fait plus aucun doute. S'agit-il du même Nicolas qui fit édifier les bildstocks de Guiching en 1597 et à Diding en 1630 où il fit graver les initiales NDSM ?

 

Le seul Nicolas qui serait susceptible d'être le père de Hugo serait Nicolas Dalstein né aux environs de 1550... ayant épousé une dénommée Anne, propriétaire à Diding d'une maison entre Dalstein fürstenmäyer Haus (la maison du maire du Duc) et la maison du Couvent de Rettel, un fils et une fille, qui engage à Jacques Dalstein, Fürstenmäyer et Marguerite son épouse. C'est du moins ce qui relève de l'acte ADM 3E504 daté du 29 janvier 1635. Ne sont cités comme héritiers dans cet acte que les petits-enfants. Les enfants de Nicolas, fils et fille, ne sont pas cités. Ce qui laisse supposer que les deux enfants de Nicolas sont décédés avant janvier 1635...

 

Les différents actes cités ont été étudiés par le cercle de généalogie 571. Il serait nécessaire d'en obtenir une copie conforme de manière à permettre à toutes les personnes intéressées par la dynastie des Dalstein de s'adonner aux joies de la paléographie.

 

 

Quand à l'épouse de Hugo, Brigitte, qui s'est remariée le 28 novembre 1639 avec un certain Sébastien Noirjean, enterré dans l'église de Hestroff devant l'autel de son saint patron le 20 décembre 1684, son nom, avant d'être associé à celui de Hugo, n'apparaît nulle part avant 1625.

 

NOIRJEAN Sébastien Décès 1684 RPHES p10-11

 

La présence de Brigitte Milly à Hestroff, hors ses mariages avec Hugo peut-être en 1625 et Sébastien Schwarzenhans en 1639, est rappelée dans un mémoire, déniché aux ADM par Alfred Louis, pour le Sieur Milon NANCY et pour Dominique AGNES (plutôt HANUS) demeurant à Hestroff pour toutes les terres, prés, pâturaux des bans de Heistroff et Insing. Il s’agit d’un  acquêt, en date du 10 mai 1682, au profit de Brigitte MILLY et Anne MILLY sa soeur par Matz BON ou BOR; il y est dit qu'il avait acheté ce qu'il vendait... de Nicolas WIRT ou RIXT le 15 mars 1633… Un autre acquêt du livre de justice, date du 2 décembre 1637, au profit de Brigitte MILLY par Jacques CONSIRY, un pastural, 130 francs, entre elle et Albert OXE.

   

De cet acte, on peut déduire que les terres que Brigitte possédaient à Hestroff provenaient d'un héritage personnel et non pas de Hugo Dalstein, son premier mari, que Brigitte vivait encore en mai 1682. Lors de la disparition de son second mari, Sébastien, ce dernier ayant été cité veuf, en toute logique Brigitte nous avait quitté mais quand ? Aucun acte de décès la concernant n'a été enregistré dans les registres paroissiaux de Hestroff qui commençaient en janvier 1680.

 

Le chapître Hugo Dalstein x Brigitte Milly est loin d'être clos.

 

S'il est nécessaire de mieux étudier la famille d'Alsten ou Dalstein installée à Diding et à Guiching (étude confiée aux bons soins de Solange Carpentier, descendante de Jacob ou Jacques Dalstein) il serait opportun de se pencher sur les véritables origines de Brigitte Milly.


Si la famille Dalstein de Diding-Guiching continue pour l'instant à bien garder son secret, il apparaît qu'elle n'est pas issue du village de Dalstein comme l'affirment hâtivement certains généalogistes et étymologistes, à moins d'avoir affaire à plusieurs souches. 

 

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Solange CARPENTIER nous rappelle que Milli Brigitte était marraine  de Jean DALSTEIN né le 16/02/1625 fils de Jacques DALSTEIN, fils de Nicolas Sixiti Meyer de  Diding

 


 


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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 00:00

Lorraine-henri-II.jpgHenri II, duc de Lorraine décède le 31 juillet 1624. N'ayant pas d'héritier mâle, il avait accepté, en 1621, de donner en mariage sa fille Nicole au futur Charles IV, fils aîné de son frère François, comte de Vaudémont. Or, avec le soutien d'André des Bordes, il avait désiré, à défaut d'enfant mâle, que sa fille aînée lui succédât et choisit pour époux Louis de Guise, baron d'Ancerville, jeune prince d'un grand mérite.


Au lieu de cela, Nicole et Louis de Guise furent séparés. Louis de Guise dut accepter d'épouser Henriette de Vaudémont, soeur de Charles IV, tandis que Nicole, pour des raisons dynastiques dût épouser son cousin germain.


Charles IV qui n'avait jamais oublié l'opposition d'André des Bordes, premier gentilhomme de la Chambre de Henri II, décida d'éliminer Bordes qui avait reçu l'engagère de la seigneurie de Hestroff et d'Anzeling. André des Bordes fut arrêté, jugé pour sorcellerie et exécuté. Ainsi Hestroff et Anzeling (qui était annexe de Freistroff) passèrent en 1624 dans le comté de Boulay, dont Louis de Guise, baron d'Ancerville,  était seigneur depuis 1614.


Même si Louis de Guise, baron d'Ancerville, comte de Boulay, prince de Phalsbourg et de Lixheim n'a certainement jamais mis les pieds à Hestroff, il est intéressant de mieux le connaître...

Louis de Guise prince de Phalsbourg Louis de Guise, prince de Phalsbourg, par Jacques Callot

 

Fils naturel et posthume du cardinal Louis de Guise - trucidé en même temps que son frère aîné Henri II dit le Balafré, tel que le rapporte l'Histoire, à Blois le 24 décembre 1588, sur ordre, disait-on, de Henri III, roi de France -, Louis de Guise, qui naquit le 14 décembre 1588,  fut mis sous la protection de la cour de Lorraine.


Sa naissance illégitime, quelques jours seulement avant que son père naturel fut assassiné à Blois, n'empêcha nullement Louis de Guise d'avoir sa place dans le jeu matrimonial et politique de la famille de Lorraine au sein de laquelle il fut élevé.


Très proche du duc Henri II, il devient l'un de ses favoris. C'était Louis de Guise qui avait été pressenti pour épouser la princesse et future duchesse Nicole. La noblesse lorraine s'y opposa, trouvant qu'un bâtard de la Maison de Guise était trop peu digne d'accéder au trône ducal. Pour dédommager Louis de Guise de n'avoir pas épousé Nicole, Henri II de Lorraine, obtint de son frère, comte de Vaudémont, après bien des instances, qu'il lui accorderait sa fille la princesse Henriette, et le duc fit au prince Louis de si grands avantages à l'occasion de cette alliance, que le comte en fut indigné et ne put pardonner à son frère un excès de générosité qui nuisait aux intérêts même du peuple lorrain et à ceux de son fils. Les princes de la maison de Lorraine, établie en France, ne virent pas de meilleur oeil l'élévation du bâtard de Guise, à qui Henri venait d'accorder le titre de prince de Phalsbourg, en faisant ériger en sa faveur la terre de Lixheim en principauté, par l'empereur Ferdinand II.

 

Lorraine Henriette de VaudémontLouis de Guise fut ainsi contraint d'épouser Henriette de Vaudémont ( "Cette femme est un démon ; c'est un esprit vaste, capable des choses les plus hardies, il faut la mettre en lieu sûr. " dira d'elle Richelieu ) avec laquelle il ne fit pas bon ménage pas plus que Nicole avec Charles IV. 

 

Du même tempérament fantasque que son frère Charles IV, Henriette était inconstante; Louis, 33 ans, s'éloigna de son épouse, qui n'avait que 16 ans lors de leur mariage,  pour soutenir le duc, engagé en Bavière contre les Suédois. Le prince de Phalsbourg y trouva la mort, à Munich, en 1631.

 

C'est ainsi que Henriette de Vaudémont, désormais princesse de Phalsbourg, hérita de la seigneurie de Hestroff en l'an 1633.

 


 
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Présentation

  • : Hestroff, village de la Moselle francique
  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
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