DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
DE LA FRANCE
Contenant la Description Géographique & Historique des Provinces, Villes, Bourgs & Lieux remarquables du Royaume ; l’Etat de sa Population actuelle, de son Clergé, de ses Troupes, de sa Marine, de ses Finances, de ses Tribunaux & des autres parties du Gouvernement.
Ensemble l’Abrégé de l’Histoire de France, divisée sous les trois races de nos Rois ; des Détails circonstanciés sur les Productions du sol, l’Industrie & le Commerce des Habitans ; sur les Dignités & les grandes Charges de l’Etat ; sur les Offices de Judicature & Emplois Militaires ; ainsi que sur ceux de toutes les autres branches de l’Administration.
Avec un grand nombre de Tables qui rassemblent, sous un même coup d’œil, les divers districts ou arrondissemens du Gouvernement Ecclésistique, Civil & Militaire.
Par M. ROBERT DE HESSELN, ci-devant Professeur en Langue Allemande & Inspecteur de MM. Les Elèves de l’Ecole Royale Militaire.
A PARIS,
ChezDesaint, Libraire, rue du Foin-Saint-Jacques,
M. DCCC. LXXI.
Avec Approbation & Privilège du Roi.
AVERTISSEMENT
Cet ouvrage étoit susceptible de toute autre forme ; on a préféré celle de Dictionnaire, comme la plus en vogue aujourd’hui & la plus commode. On lui a donné le titre d’Universel, parceque l’on y a fait entrer généralement tous les objets qui constituent l’état physique, moral, civil & politique du royaume de France. Par ce mot politique, on n’entend ici que le gouvernement ou l’administration des affaires de l’Etat.
Pour remplir le premier objet de ce Dictionnaire, qui consiste dans les détails de l’état actuel du royaume, relativement à sa constitution physique, on fait connoître sa situation, par rapport au ciel & aux Etats voisins ; son étendue ; sa circonférence ; les mers & pays qui lui servent de limites ; les pêches de ces mers ; les ports & havres ; leur différence, relativement aux objets d’utilité qu’on en tire ou qu’on en pourroit tirer, moyennant des améliorations ; les marais salans, en y joignant des observations sur la qualité des sels qu’ils produisent ; les autres marais & les étangs ; les rivières & canaux ; la direction & la longueur de leur cours ; les différentes propriétés de leurs eaux ; leur utilité pour la navigation & les transports, avec les détails de leurs pêches ; l’étendue des prairies qui les bordent & la qualité des fourrages de chaque prairie en particulier, ainsi que celle de tous les autres pâturages du royaume ; les puits & fontaines minérales, aussi bien que tous les bains & eaux médicinales ; l’histoire des montagnes, avec la diversité & la nature de leurs productions : on y a joint les détails de toutes les forêts du royaume, avec des remarques sur la qualité des bois ordinaires qui peuplent nos forêts ; sur celle des bois moins communs & de toutes les sortes d’arbres fruitiers, qui croissent en France ; sur les divers usages auxquels les bois de France sont propres ; enfin, sur les accroissemens & diminutions des mêmes bois ; sur les moyens, ainsi que sur les difficultés de leur transport,
On n’a rien omis de tout ce qui peut donner une connoissance exacte des carrières & des mines de toute espèce qui sont exploitées ou qui pourroient l’être ; des sels & des terres médicinales ; des terres qui servent à faire les couleurs ; des serres & des sables propres aux verreries, poteries, fayanceries & de tous les fossiles, considérés ou comme besoins de la vie ou comme simples curiosités d’histoire naturelle.
On donne des notions sur la variété des climats & la salubrité de l’air dans les différentes provinces du royaume ; sur les maladies les plus ordinaires dans chaque canton parmi les hommes & parmi les bestiaux ; sur les différentes sortes de grains que l’on recueille en France ; sur les vignobles & toutes les espèces de productions ; sur le gros & le menu bétail que l’on élève dans le royaume ; sur le gibier & la volaille & généralement sur tous nos animaux domestiques & sauvages, avec des observations sur la qualité & la quantité des animaux de chaque espèce, eu égard à la diversité des climats & des cantons, principalement sur les différentes qualités des chevaux de France &c.
L’Auteur a encore cru devoir indiquer tous les comestibles en usage dans le royaume & entrer dans le détail de ses fabriques, ainsi que de tous les objets de commerce, soit de première nécessité, soit de commodité ou de luxe. On y verra quelles sont les marchandises & denrées qu’on importe dans le royaume ; la quantité & la qualité de celles qu’on exporte, tant de nos manufactures que des productions du sol ; en quoi consiste le commerce passif ou intérieur de la nation ; quels sont les objets de commerce de la France avec ses Colonies ; quels sont ceux du même royaume avec les nations étrangères ; quels sont enfin les établissemens & les moyens imaginés, tant pour la facilité que pour l’exactitude & la bonne foi du commerce. On fait aussi connoître les poids & mesures, ainsi que la valeur des espèces en usage en France.
Tous les objets dont on vient de parler sont envisagés en général & rapprochés à l’article France, par la lecture duquel on fera bien de commencer, pour prendre une idée plus juste du plan de l’ouvrage. On y a inséré le dénombrement des possessions de la France dans les mers & les continens éloignés ; de même qu’une table des provinces & pays du royaume, avec le nom des capitales ou chefs-lieux de chaque province ; des notions sur les mœurs des habitans & sur la diversité des langages que l’on parle dans les différentes provinces.
Aux articles particuliers de chaque pays, on trouve un abrégé des principaux traits de son histoire ; des observations sur les changemens qu’il a éprouvés ; sur les chemins & les rivières qui en facilitent la communication.
A la description de chaque ville, bourg & autre lieu remarquable, on fait connoître sa situation, sa distance des principales villes qui l’avoisinent, celle du même lieu à la capitale ; on indique de plus, pour les villes épiscopales & celles qui ont quelque célébrité par leur commerce, les routes qui conduisent de la capitale à ces villes ; en quoi elle diffèrent les unes des autres & ce qui peut leur donner de l’importance ou de l’infériorité. On n’omet aucun de leurs établissemens relatifs aux besoins & aux agrémens de la société ; ni aucun des objets d’utilité ou de curiosité qui se trouvent dans leur enceinte ou dans l’étendue de leur territoire, notamment les usages & cérémonies singulières des habitans.
A l’égard de la constitution morale & politique du royaume, on donne une idée générale des différents départemens, dans lesquels le Ministère est divisé ; tels sont le ministère de la guerre, celui de la marine, celui des affaires étrangères, celui des finances, celui de la police intérieure du royaume, celui de l’administration civile. On fait connoître quels sont les héritiers présomptifs de la couronne ; la manière dont les princes succèdent au trône ; les cérémonies en usage à leur naissance, à leur baptême, à leur mariage & à leur mort. On y entre dans les détails de quelques usages de la cour ; de son éclat & des honneurs que l’on y accorde aux Grands du royaume ; des prérogatives des Ambassadeurs, des dignités & grandes charges de l’Etat ; des différens ordres de chevalerie ; des titres en usage pour les terres & les fiefs ; des armoiries ; enfin, des différens ordres qui forment autant de classes particulières de citoyens. On fait que dans le clergé, comme dans la noblesse ou le militaire, il y a des classes différentes ; il en est de même dans la magistrature, dans la finance &c. On trouve des détails circonstanciés sur chacun de ces objets.
Le gouvernement spirituel & temporel du Clergé, les libertés de l’église Gallicane, le pouvoir du pape sur le clergé de France, l’étendue du pouvoir du roi sur le clergé de son royaume, avec des observations sur le droit & la jurisdiction ecclésiastique, sur la collation des bénéfices, sur les différentes dignités en usage pour le clergé, les provinces Ecclésiastiques, les noms des diocèses, la distance de chaque siège d’évêché à la capitale, l’époque de son établissement, le nombre des cures ou paroisses comprises dans chaque diocèse, celui de leurs chapitres & de leurs abbayes ; les revenus de chaque évêché & sa taxe en cours de Rome ; les Abbayes, Chapitres, Prieurés, Commenderies, Ordres religieux, en un mot, tout ce qui regarde le corps ecclésiastique sur royaume est ici développé dans le plus grand détail.
Quant aux forces militaires, l’Auteur fait connoître l’état actuel de toutes les troupes de France, tant de terre que de mer ; les dignités, grades, chrges & emplois militaires, avec des éclaircissemens sur les fonctions, rangs & prérogatives de chaque officier. Il donne une idée générale de toutes les branches de l’administration des affaires de la guerre & de la marine ; des différens grades des officiers généraux & autres revêtus des dignités militaires ; de tous les corps de troupes &c.
Par rapport à la Maison militaire du roi, le lecteur verra quelles sont les compagnies d’ordonnance qui composent la garde de la personne du roi, tant de l’intérieur que de l’extérieur du palais ou château que Sa Majesté habite, ou qui servent uniquement à la décoration de sa cour ; quel rang ces mêmes troupes ont avec les autres, quelles sont leurs fonctions, leurs prérogatives &c.
Au mot Infanterie, on trouve le dénombrement des régimens, tant François qu’étrangers, qui composent ce corps de troupes ; le nombre des bataillons & des hommes ; l’uniforme & l’année de création de chaque régiment ; ainsi que les appointemens & solde, tant de l’officier que du soldat, en paix comme en guerre.
A la fin du même article, l’Auteur donne une idée du corps royal d’artillerie, suivant l’état de sa nouvelle composition : cet article est terminé par le dénombrement des troupes légères & les détails de leur état actuel. Les éclaircissemens sur la Cavalerie, ne sont ni moins amples ni moins satisfaisans.
Après avoir traité succinctement de l’art de naviguer & de son utilité, parcouru les diverses périodes de prospérité & de décadence de notre marine, on entre dans les détails des différentes sortes de vaisseaux dont la nation fait usage ; des hommes employés dans les ports & à la mer ; des grades respectifs des Officiers de la marine ; de leur rang avec les troupes de terre ; de leur pouvoir & fonctions ; des marques de commandement ; des honneurs à rendre en mer & des saluts ; des appointemens ; de l’uniforme ; de l’état exact des différens corps de troupes, particulièrement attachés à la marine & des bataillons d’infanterie destinés à servir sur terre & sur mer, suivant l’exigence des cas ; des différente sortes d’officiers-mariniers ; des classes de matelots, avec des notions sur leur service & leur solde ; des milices-gardes-côtes ; des officiers de plume ou d’administration ; de leur autorité respective & relativement aux officiers de la marine ; de leurs appointemens ; de leur uniforme ; de la garde & sureté des ports ; de leur police & de la conservation des ports & rade ; du lestage & délestage ; du conseil de construction &c ; de la fourniture des marchandises, de leur adjudication ; de leur arrangement ; de leur conservation ; de leur convertissement ; de la levée des équipages ; de leur solde & distribution sur les vaisseaux &c ; des canons & armes & du service de l’artillerie relatif aux vaisseaux ; de la fourniture des vivres ; de la visite du vaisseau, carèe, équipement ; du logement à bord & des bâtimens à la suite d’une escadre ; des hôpitaux & du médecin, également à la suite d’une flotte ; de la police du vaisseau ; du service en rade & sous voile &c ; du désarmement ; des récompenses pour les familles des gens de mer ouvriers tués ; pour les blessés & pour les invalides ; des différentes sotes de conseils, tels que le conseil de la marine & le conseil de guerre ; enfin, de la justice de guerre & des peines. A la suite du même article, on donne une idée de la marine marchande ; on fait connoître la différence qu’il y a entre cette dernière & la marine militaire & les règles que l’on observe en France par rapport aux vaisseaux échoués.
Pour ce qui concerne l’administration civile, on fait connoître quels sont les tribunaux établis dans les différens districts ou arrondissemens du royaume pour y rendre la justice, chacun suivant sa compétence. Comme les éclaircissemens que l’on donne sur chacun de ces objets, sont aussi détaillés que ceux qui regardent le clergé, les troupes du royaume, la marine &c, il suffit de renvoyer le lecteur aux articles, Conseils, Conseil supérieur ou provincial, Parlement, Cour des onnois, Amirauté, Table de marbre, Chambres des comptes, Cour des Aides, Eaux & forêts, Grevier à sel, Présidiaux, Sénéchaussées, Bailliages, Prévôtés, Vigueries &c, Chancellerie, Sceaux, Edits, Déclarations, Lettres-patentes, Arrêts, Lit de justice, &c. A la dénomination de chaque titre de magistrat ou officier de justice, on trouve les détails de ses fonctions & prérogatives. Voyez Chancelier, Garde des Sceaux, Conseillers d’état, Maître des Requêtes, Présidens, Conseillers, Avocat-Général, Procureur-Général, Lieutenant-Général, Avocat du Roi, Procureur du Roi, Maître des Comptes, Auditeur des Comptes, Grand-maître des eaux & forêts, Maître particulier, Prévôt général, Lieutenant des Maréchaux de France, Avocats, Procureurs, Huissiers, Notaires &c.
Quant au gouvernement des Finances, on entre dans les détails de tous les départemens ou districts particuliers dans lesquels le royaume est divisé, suivant les différentes sortes d’impôts qu’on a coutume d’y lever. On distingue les divisions particulières faites pour la levée des droits abandonnés aux fermiers généraux, de celles qui sont imaginées pour la perception des tailles, vingtième & capitation. Voyez les articles Finances ; Fermes-Générales, Aides, Gabelles, Tailles, Domaines, Traites & droits y joints, Généralités, Intendances, Elections, Pays-d’Etats, Contrôleur-général, Intendans des Finances, Receveurs-Généraux, Receveurs des Tailles, Collecteurs, Trésoriers, Trésoriers-Généraux des Finances &c.
En faisant l’énumération & en donnant la nomenclature raisonnée des charges & emplois établis pour le maintien des droits, le bien-être & la conservation des citoyens, l’Auteur a eu non seulement en vue d’instruire le lecteur sur la constitution du gouvernement, mais encore de le mettre en état de juger combien à peu près d’habitans sont enlevés à l’agriculture, aux arts & à l’industrie par le service de la Cour & celui des Grands, par le Clergé & le Militaire & par chaque département de l’administration générale des affaires du royaume.
Le titre d’Universel que porte ce Dictionnaire, n’eut point été complètement rempli, si l’on n’y avoit pas inséré l’histoire de la nation. On a donc cru devoir joindre, d’une part, aux détails de l’état actuel des provinces & des villes, les anecdotes les plus intéressantes, relativement aux révolutions qu’elles ont éprouvées, avec une notice des hommes illustres qui y ont pris naissance, ainsi que des monumens antiques & curieux qui s’y trouvent ; on y a consacré de l’autre, un abrégé de l’histoire de la monarchie, considérée en particulier. Cet abrégé se trouve divisé & placé à la suite des dénominations des trois races de nos rois, connues sous les noms de Mérovingiens, Carlovingiens & Capétiens ; mais on pourra la lire de suite, en commençant par l’article Mérovingiens & en passant d’une race à l’autre, telle qu’elle se trouve indiquée à la fin de chaque article. L’Auteur de cet abrégé s’est proposé de faire connoître l’origine de la monarchie ; les mœurs & le caractère de ceux qui en furent les fondateurs ; les révolutions que cette monarchie a éprouvées, ses accroissemens & ses pertes ; la cause de ses disgrâces & de ses succès ; les lois fondamentales du gouvernement ; la politique des rois ; les intrigues des cours, le ressorts secrets employés par l’adresse des ministres ; les forces absolues & respectives de l’Etat dans les différens temps & suivant les différentes circonstances. On ne s’est point étendu su ces détails ; cela n’étoit pas possible dans un abrégé. On s’est borné à présenter l’histoire de France, pour ainsi dire, dans ses grands traits. Voyez Mérovingiens, Carlovingiens, Capétiens, Valois, Orléans-Valois, Bourbons.
Par l’esquisse rapide & légère qu’on vient de tracer, on peut se former une idée de tous les objets d’instruction & d’agrément que présente ce Dictionnaire. Les lecteurs de tout rang, de tout âge & de toute profession, tant nationaux qu’étrangers, y puiseront des connoissances utiles, chacun relativement à ses besoins ou seulement à la noble envie d’apprendre. Le patriote surtout y trouvera la facilité de connoître ce qu’il ne lui est pas permis d’ignorer, c’est-à-dire, le royaume où il est né & la manière d’exister de la nation dont il est membre.
L’Auteur n’a rien négligé pour porter cet Ouvrage au plus haut degré de perfection possible. Indépendamment des secours qu’il a tirés d’un grand nombre de livres imprimés, on lui a communiqué d’excellents Mémoires composés par des hommes en place. D’ailleurs, les descriptions de la plupart des lieux, particulièrement celles des Villes les plus importantes du Royaume, il les a fait passer aux personnes les mieux instruites qui habitent ces Villes & qui ont bien voulu corriger ses articles. De plus, l’avantage qu’il a eu de travailler à Paris, le centre des secours en tout genre, est très considérable. Il n’a rien mis dans son ouvrage qu’il n’ait vérifié par des éclaircissemens qu’on lui a donnés de vive voix ou par écrit. Enfin, on peut assurer que, par rapport à ce Dictionnaire, ce que toute l’intelligence humaine & la meilleure volonté ne peuvent pas toujours opérer, a été effectué par un concours de circonstances aussi favorables que difficiles à réunir.
APPROBATION.
J’ai lu, par ordre de Monseigneur le Chancelier, le Dictionnaire Universel de la France, en six volumes, par M. ROBERT DE HESSELN & je n’y ai rien trouvé qui puisse en empêcher l’impression. A Paris, le 16 Janvier 1771.
BELLIN.
PRIVILEGE DU ROI.
Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France & de Navarre : A nos amés & féaux Conseillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillis, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils & autres nos Justiciers qu’il appartiendra : Salut. Notre amé le Sieur NICOLAS DESAINT, Libraire, nous a fait exposer qu’il désireroit faire imprimer & donner au Public le Dictionnaire Universel de la France, par M. Robert de Hesseln : s’il nous plaisoit lui accorder nos Lettres de Privilège pour ce nécessaires. A ces causes, voulant favorablement traiter l’Exposant, Nous lui avons permis & permettons par ces Présentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui semblera & de le vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le temps de six années consécutives, à compter du jour de la date des présentes. Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires & autres personnes, de quelque qualité & condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance ; comme aussi d’imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter, ni contrefaire ledit ouvrage, ni d’en faire aucun extrait sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission express & par écrit dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris & l’autre tiers audit Exposant, ou à celui qui aura droit de lui & de tous dépens, dommages & intérêts, à la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelle ; que l’impression dudit Ouvrage sera faire dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilège : qu’avant de l’exposer en vente, le Manuscrit qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage, sera remis dans le même état où l’Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très cher & féal Chevalier, Chancelier Garde des Sceaux de France, le Sieur de MEAUPOU ; qu’il en sera ensuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre & un dans celle dudit Sieur de MAUPEOU ; le tout à peine de nullité des Présentes : du contenu desquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Exposant & leurs ayants causes, pleinement & paisiblement, sans souffrir qu’il leur soit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Présentes, qui sera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, soit tenue pour duement signifiée & qu’aux copies collationnées par l’un de nos amés & féaux Conseillers, Secrétaires, foi soit ajoutée comme à l’original. Commandons au premier notre Huissier ou Sergent sur ce requis, de faire pour l’exécution d’icelle, tous actes requis & nécessaires, sans demander autre permission ; & nonobstant clameur de haro, Charte Normande & Lettres à ce contraire : Car tel est notre plaisir. Donné à Paris, le vingt-septième jour du mois de Février, l’an de grâce mil sept cent soixante-onze & de notre règle de cinquante-sixième. Par le Roi, en son Conseil.
LE BEGUE.
Registré sur le Registre XVIII de la Chambre Royale & Syndicale des Librairies & Imprimeurs de Paris, N° 1516, fol. 442, conformément au Règlement de 1723. A Paris ce 2 Mars 1771.
J. HERISSANT, Syndic.
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