En Sarre et au Palatinat, à l’instar des régions frontalières françaises, il y eut deux zones d’évacuation, une rouge et une verte, la 1ère de 10 km de large et la 2e de 20 km.
L’évacuation des civils fut encadrée par le parti national-socialiste et l’armée, la Deutsches rote Kreuz, la Croix-rouge allemande, prenant en charge les malades et les invalides. Destination la Hesse et le Brandebourg.
Au début de l’après-midi du 1er septembre, ordre fut donné aux mères de famille de dégager avec leurs enfants âgés de moins de 15 ans. Les détenus de prison avaient déjà été évacués le 30 août. Mais le 1er septembre c’est toute la population de la zone rouge qui se mit en route tandis que la zone verte commençait à se préparer.
Bürckel, 31 ans, qui, en 1940, deviendra gouverneur du Gau Westmark comprenant la Sarre, le Palatinat et la Moselle annexée, dut donner l’ordre d’empêcher le départ volontaire.
Les évacués marchèrent parfois loin avant de rejoindre les gares d’embarquement tandis que les administrations se replièrent en zone verte.
Les communes proches du pays de Nied telles Ittersdorf, Berus, Düren, Bedesdorf se retrouvèrent sur la route dès l’aube du 1er septembre 1939. Femmes, enfants, vieillards poussèrent des brouettes devant eux pour se replier à l’est de Sarrelouis où divers moyens de transport les attendaient.
Les habitants du Feldsberg situé en face de Berviller en Moselle quittèrent leur village en charrettes, recouvertes de bâches et de tapis, tirées par des bœufs ou des chevaux. Le convoi fit plus de 10 étapes jusqu’au 26 septembre 1939. Feldsberg fut embarqué à Westerfeld près d’Usingen pour arriver le 27 en Saxe.
Les habitants de Vaudrevange (Vallerfangen) aboutirent dans le Brandebourg.
Une petite partie des évacués put rester chez des familiers en zone verte ou dans l’arrière-pays.
Les centres d’accueil étaient aussi mal préparés et mal organisés que du côté français. L'armée allemande n'était guère plus efficace que l'armée française.
Tandis que les Mosellans franciques étaient traités de boches par les «Français de l’intérieur », les évacués de la Sarre, les Saarfranzozen ou les « Français de la Sarre » ne furent guère mieux traités par leurs compatriotes. Les "mendiants" ou Bettelvolk, venus avec peu de bagages, ne furent pas autorisés à lire la messe dans les églises protestantes. A cause de la prédominance de familles nombreuses, leurs femmes furent insultées. Elles furent traitées de saarländische Zuchtsaüe, les "truies sarroises".
Le 2e RG n'était pas présent mais les organisateurs espèrent sa présence le 8 mai 2010.
La commémoration étant ouverte à tous, Charles vous invite à venir nombreux en 2010 à l'occasion du 65e anniversaire de la Victoire 1945 le samedi 8 mai en cours de matinée.
A cette occasion, l'ouvrage du Michelsberg, en plus de ses ouvertures habituelles, sera ouvert au public l'après-midi du 8 mai.
Rendez-vous à consigner soigneusement dans vos agendas. En attendant, retrouvez toutes les informations du Michelsberg sur http://michelsberg.skyblog.com.
Hiver 1945-1946, les GI's occupent Hestroff. Comme nous l'avions relaté, les soldats américains ne faisaient pas toujours bon ménage avec certains habitants, surtout avec ceux dont un membre de la famille avait été enrôlé de force sous le drapeau allemand.
Les Malgré-nous, comme on les appellera plus tard, qui avaient profité d'une permission pour ne plus retourner au front et qui avaient trouvé une cachette à Hestroff avec l'aide de la population, n'échappèrent pas non plus à leur paranoïa.
La délation, même discrète, a bel et bien existé à Hestroff. Rapidement, les soldats américains furent mis au courant des parcours de vie de tout un chacun lors de l'occupation allemande. Ceux ou plutôt celles qui leur firent des confidences ne réalisaient probablement pas la portée de celles-ci.
Hestroff n'a pas connu de déportation d'un des leurs par les Américains comme ce fut le cas dans d'autres villages. Il y y eut néanmoins des incidents qui auraient pu tourner au drame.
Nos GI's en campagne depuis de longs mois étaient arrivés à saturation sur le plan nerveux. Beaucoup trop de camarades laissés sur le champ de bataille. Pour probablement taire leur douleur ou anesthésier leur conscience, ils n'avaient qu'une seule obsession... trouver de l'alcool.
Le père Starck, marchand de vin, avait été courtisé par les officiers allemands à tel point qu'il avait bénéficié de multiples laissez-passer pour aller se ravitailler en Bourgogne. Nos GI's, qui avait délié certaines langues avec chocolat et chewing-gum, mirent donc sa cave à sac. Rapidement, il n'y eut plus ni vino ni schnaps chez le père Starck. Aussi leur fallait-il coûte que coûte faire main basse sur des réserves privées. Ils surent assez rapidement que le marchand de vin avait un beau-frère, Jean-Charles Nadé, dit Paté Chaadlé, qui était bouilleur de cru.
En effet, il restait au Paté Chaadel quelques bombonnes planqués sous le foin, que ni l'armée française en cantonnement, ni les soldats allemands occupant le village, n'avaient réussi à dénicher.
Un beau matin, un GI, déjà bien soûl, défonça la porte du n° 13. Il exigea aussitôt du Paté Chaadlé qu'il sorte sa réserve de schnaps. François, le fils du Chaadel , se tenait debout dans la cuisine. Depuis l'arrivée des Américains, il avait enfin pu quitter le sinistre cagibi dans lequel il était planqué depuis plus de trois mois. Seulement, François, toujours réfractaire à l'autorité d'où qu'elle vienne, s'opposa au GI. Celui-ci furieux le mit en joue. Le sang du Paté Chaadle ne fit qu'un tour. Tandis que la pauvre Céline tremblait pour son fils, le vieux père s'élança et colla notre GI au mur.
Le Paté Chaadle, homme juste mais grand colérique, a-t-il impressionné notre soldat ? Sans doute. Le choc dut être tel que dessoûlé notre GI quitta la maisonnée la tête basse et n'y remit plus les pieds.
Cet incident parvenu à nos oreilles a dû marquer les esprits de part et d'autre... Qui sait ? Et si notre gaillard, de l'autre côté de l'océan, était toujours en vie, ce que nous souhaiterions sincèrement ... ?
Formé le 1er septembre 1939 sous le nom de 149e RMIF (régiment de mitrailleurs d'infanterie de forteresse) sous les ordres du lieutenant-colonel Beaupuis. Il appartient au 42e corps d'armée de forteresse
Le sous-secteur de Morfontaine a la charge des deux petits ouvrages, ainsi que d’une dizaine de casemates. Il est défendu par la 2e compagnie d’équipage d’ouvrage du 149e régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse. En effet, pour la ligne Maginot, sous-marin terrestre, on parle d’équipage comme dans la marine. Nous allons évoquer la vie de ces troupes, en cheminant entre les deux ouvrages de Mauvais-Bois et de Bois du Four. En contrebas de la route, nous pouvons observer un des deux blockhaus, construits entre 1938 et 1940, afin d’empêcher une attaque blindée dans le vallon.