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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 09:50
Hestroff et l'exode de ses habitants le 1er septembre 1939

2 septembre 1939

Tôt ce matin-là, 303 personnes de Hestroff, se partageant 18 voitures attelées, entament leur douloureux voyage, laissant divaguer leurs chats et chiens, la basse-cour, les lapins dont on avait ouvert les clapiers, les cochons et les vaches que certains par compassion ont traites avant le départ.

Première étape : Saint-Privat-la-Montagne

Les ordres sont clairs. Il va falloir parcourir plus de 40 kilomètres par monts et par vaux en évitant au maximum les voies principales réservées à l'armée. Les personnes valides doivent descendre des voitures à l'abord des côtes pour ménager les montures.

Direction Ebersviller. D'Ebersviller, il faut remonter le grand massif forestier pour rejoindre Aboncourt. Puis direction Altroff, tout en haut sur la colline. Il ne faut surtout pas traverser Bettelainville où cantonnent les soldats français. D'Altroff on va rejoindre Flévy où on pausera.

Vingt kilomètres viennent d'être parcourus et tout le monde est déjà bien fatigué. Bêtes et gens sont désaltérés. Chacun tire son casse-croûte du baluchon.

Cependant, il faut aller de l'avant et traverser la Moselle pour rejoindre sur l'autre rive Maizières-les-Metz d'où on rejoindra l'étape finale tard le soir.

Il s'agit de remonter le seuil de l'Argonne, véritable épreuve pour les gens et les chevaux qui ont déjà parcouru près de 30 kilomètres.



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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 18:00

Après les années fastes, l’exode…

 

1er Septembre 1939.


Les rumeurs d'une guerre  imminente s’amplifiant, c’est au tour de Hestroff, classé en zone rouge à cause de la grande proximité de la Ligne Maginot, d’être évacué.

Emile BASSOMPIERRE, le garde-champêtre, l'annonce au village qui en reste pétrifié.

 

Le maire Joseph LEMMERY et l’instituteur THIEL seront les coordinateurs de l’évacuation de 303 personnes, principalement vieillards, femmes et enfants, en 18 voitures attelées.


Quelques heures leurs furent accordées  pour plier bagage ou plutôt préparer leur baluchon. Un bagage à main par personne. Plusieurs voitures attelées furent réquisitionnées.

 

C’’est ainsi qu’avec zack oon pack, nos anciens prirent à pied la direction de Montier-en-Der en Haute-Marne d’où ils furent convoyés vers Saint-Sauveur près de Châtelleraut dans la Vienne.

 

Les habitants qui vivaient dans leur grande majorité des revenus de leurs terres durent abandonner leurs récoltes, leurs bêtes et même les tonneaux de schnaps prêt à être distillé.

 

Que faire des animaux de la ferme ? Sinon leur redonner la liberté ?

On ouvrit grandes les portes des poulaillers, de l’étable, de la porcherie.

 

Belle pagaille et scènes de détresse. Les vaches laitières en errance meuglaient tant... qu’on pouvait voir, dans les prés, les hommes du village réquisitionnés pour la guerre et les soldats du 162e RIF les traire pour soulager leurs pis douloureusement gonflés.


Plusieurs villageois, aujourd'hui octogénaires et une mémoire sans faille, se rappellent et peuvent témoigner de cette journée tragique où tout un chacun dut se résigner, la mort dans l'âme, à errer sur les routes comme des vagabonds...


Ils ne savaient pas encore que ce jour-là, à 4h45, les Allemands venaient  d'envahir la Pologne avec le prétexte d'une attaque polonaise de la station de radio de Gleiwitz. Il s'agissait en fait d'une attaque montée par les SS, qui utilisèrent des prisonniers de droit commun vêtus d'uniformes polonais. L'opération s'appelait ironiquement "boîte de conserve"...

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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 00:00
Le destin du Fort de Bousse construit sur le ban de Hestroff, occupé par 4 officiers du 162e régiment d’Infanterie de Forteresse, 138 hommes qui laissèrent des traces de leur séjour -les fameuses fresques- et un chien, est indissociable de l'ouvrage d'Anzeling bien plus important. Feu Paul NADé, jeune sous-officier, transita par l'Anzeling avant d'être fait prisonnier par les Allemands à Morfontaine. Il connaissait bien les deux ouvrages. Il aurait pu vous en faire la description tout comme son ami feu Justin CHILLES de Piblange.

Aujourd'hui, fort à propos, vient de paraître dans le journal un article sur la cité militaire de Bockange dont les travaux furent achevés en septembre 1939 quand les habitants de Hestroff furent sommés d'évacuer leur village.

En vue de redonner vie à cette cité investie en grande partie par les civils et où ne subsistent plus que 30 logements appartenant encore à l'Armée, une journée "retrouvailles" est programmée pour le 28 août prochain. Si vous désirez y contribuer, vous
pouvez prendre contact au 06 86 62 02 52. Site Internet de Roland Gautier : http://camp-de-bockange.chez-alice.fr/conclusion3.html

Soldats du 162e RIF à Metz, boulevard de Trêves - 1938

Hommes du 162e RIF à Bockange ? - 1938


Vue partielle sur le camp de Bockange depuis le terrain de foot de Hestroff - 1er mai 2009



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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 13:43

Lors de la construction du Fort aux Fresques, plusieurs mariages furent célébrés à Hestroff dans les années '30 et après 1939.

  • Odile BOITEUX °1905, fille de Victor et Anne REIMERINGER, épousa le 18 janvier 1932 Otorino PERINI, d'origine lombarde (Cremona).
  • Joséphine et Mathilde BOUR, filles de Jean Théophile et Julie BAJOLET épousèrent respectivement un CIBIC, d'origine slovaque et d'OLIVEIRA, d'origine portugaise.
  • Céline KETZINGER °1912, fille de Nicolas et Anna NADé, épousa René Emile Constant DELMONT, conducteur de travaux, originaire de Dijon.
  • René BLUME, fils d'Alphonse et Catherine BARTOLINO, épousa une fille BUTTI, dont le père tenait un bistrot dans l'ancienne maison de Célestin DEPENWEILLER.
  • Anne-Marie GEANT °1914, fille de Pierre et Anne-Marie MAUJARD, épousa Lucien ROCHE originaire de la Marne (Huiron).
  • Philomène BOUR °1916, fille de Jean Théophile et Julie Bajolet, épousa un certain LEHMAN de Belfort.



D'autres filles du village choisiront leur partenaire pour la vie parmi les soldats ayant transité par le camp de Bockange ou ayant occupé l'ouvrage d'Anzeling et le Fort de Hestroff.

Parmi elles, on peut citer :


  • Rosalie MOLL °1916, fille de Jean et de Catherine, avec René DENIS du 162e RIF  
  • Marie RITZ °1917, fille de Nicolas et Justine REINERT, avec Marcel THIRRIARD des Ardennes
  • Anne RITZ °1919, soeur de Marie citée ci-avant, avec Antoine SINTEFF devenu garde-forestier
  • Eugénie DODELLER +2008, fille de Nicolas et Marie Suzanne SCHERRER, avec René DUVAL de Paris, originaire des Ardennes (voir commentaire ci-dessous de Jean-Luc, neveu et filleul du couple).
  • Marie WAGNER °1921, fille de Georges et Anna REIMERINGER, avec Léon SINS, originaire du Bas-Rhin (Siewiller).
  • Pauline NADé °1924, fille de Jean-Pierre, dit Jeanpel, et Marie BENTZ, avec Hubert MULLER originaire de Soucht, à la frontière de l'Alsace Bossue.

Léon SINS au centre

Collection Gérard Sins, aimablement prêtée à l'association du Fort aux Fresques

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 13:27

Lors de la construction du Fort aux fresques, plus de 2500 ouvriers de divers horizons séjournaient dans des baraquements ou chez l'habitant à Hestroff. Plusieurs débits de boisson se sont rajoutés pour l'occasion aux vieux bistrots déjà en place.

A ces ouvriers se sont rajoutés les soldats du camp de Bockange. Des baraquements en dur ou en bois jalonnèrent la route de Metz entre le Streiffel et Drogny.
Les villageois furent même conviés à participer à l'Aïd ou la fête du mouton par les Marocains portant le tarbouch rouge, stationnés au Streiffel.

Les baraquements marocains se trouvaient à droite des ateliers Fencl au Streiffelvers Anzeling
copyright 1mai09 solnade

 

Le troc connut de beaux jours, les commerces prospérèrent et les villageois s'engraissèrent en vendant oeufs, poulets, moutons, veaux, vaches et cochons...


Le village avait sa mercerie avec les soeurs REINERT, sa boulangerie avec le père HUMBERT, sa boucherie-charcuterie avec Le Pèta, alias Nicolas CAUDY, son épicerie ECO tenue par Joséphine NADé-MATHIS, mieux connue comme la Eco's Finé. Les marchands ambulants venant d'autres villages y avait également une clientèle fidèle.

 

Sans oublier que Hestroff avait deux forges, l'une appartenant à Pierre JACOB et l'autre à Camille KIEN, et un grand atelier de mécanique agricole fondé par Pierre DODELLER de Flastroff.


Tous ces commerces ont disparus avec leurs propriétaires. Les deux derniers à avoir mis la clé sous la porte, à la fin du siècle précédent, furent le Café Lorrain et la boucherie Caudy.



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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 09:49

Le journal local vient de publier un nouvel article relatif au Fort aux Fresques, dans lequel il rappelle que les bénévoles, membres de l'association,  n'ont pas hiberné lors de la mauvaise saison. Ils ont mis à profit le long hiver que nous avons connu pour aménager le fort en profondeur et le rendre plus attractif et instructif aux visiteurs tous les premiers dimanches du mois.


Ni la descente de 107 marches, ni la température ne dépassant pas 14°, ne devraient décourager les passionnés de la Ligne Maginot.


Construit dans une clairière entre 1931 et 1935, ce fort était qualifié de "petit ouvrage d'infanterie". Il compte 3 blocs de combat plus un bloc d'entrée. Il s'étend sur 1400 m de galeries à 30 m sous terre.


Plus de 2500 ouvriers de toutes nationalités y ont travaillé jour et nuit. Cet apport de main-d'oeuvre fit la prospérité du village qui comptait moins de 400 habitants et où fleurissaient, avant guerre, plusieurs auberges prises d'assaut : chez Emile BOTTER, les cafés de la Poste et La Lorraine, mieux connu comme café MAILLARD, chez BAJOLET au Streiffel, la maison MOLL, refuge des Tchèques, des Slovaques et des Algériens, la barraque de l'entrepreneur VENTURI et ses 3 filles Adriana, Clara et Ida, fréquentée par les Italiens et où on y dansait jusqu'à l'aube.


A 10 mètres des VENTURI, dans la maison "Célestin DEPENWEILLER", un autre débit de boissons tenu par un certain BUTTI qui maria sa fille à un gars du village, René BLUME. René, inhumé au cimetière de l'Est à Metz-Queuleu, tenait la comptabilité avec son copain Louis HUMBERT pour le compte d'un GEONOTTI, chargé du paiement des salaires des ouvriers. Le comptoir Geonotti se situait dans le Lammaparch (parc aux moutons) entre les routes vers Ebersviller et Edling.  Sans compter l'entrepôt d'alcool de la mère BOLIS, de nationalité italienne aussi, à la Geissenmihlen. Force est de constater que la communauté italienne était importante à cette époque-là.

 

Mentionnons aussi les "baraques jaunes" qui servirent de réfectoire aux nombreux ouvriers puis furent occupées par les soldats de Bockange.

 

La route de Metz entre Streiffel et Bockange. A droite les "baraques jaunes"  vues de Piblange

copyright solnade 1er mai 2009


 

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Présentation

  • : Hestroff, village de la Moselle francique
  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
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