Anne Hahn-Evrard vient de décéder à Thionville le 16 février dernier. Native de Kerbfeld en Bavière, doyenne de Monneren, Anne a passé ses trois dernières années à Hestroff auprès de sa fille aînée Monique et son beau-fils Denis Schneider.
Née le 26 octobre 1919, Anne, au coeur du dernier conflit ayant secoué l'Europe, tomba amoureuse d'un Français, Joseph Evrard, instituteur, natif de Monneren. En ces temps troublés, l'amour triompha car Anne put épouser son Joseph au mois de mai 1942.
De cette union naquirent trois enfants, un garçon et deux filles.
Anne était la belle-soeur de feue Marie Evrard, veuve Joseph Dodeller, décédée en 1999.
La défunte repose à la chambre mortuaire de Monneren.
La messe d’enterrement sera célébrée le mardi 19 février, à 10 h 30, en l’église Saint-Barthélemy de Monneren, suivie de l’inhumation au cimetière.
Nos condoléances à Roland, Monique, Yvette et leurs familles respectives.
Pour tous ceux qui ont approché Madame Evrard, qui l'ont aimé et qui aimeraient mieux connaître son parcours de vie, par Roland son fils :
Après sa scolarité dans son pays d’origine elle trouve du travail en ville.
C’est d’ailleurs sur son lieu de travail qu’elle rencontre celui qui deviendra plus tard son époux. Ce n’est qu’en décembre 1949 qu’elle obtiendra le droit de s’expatrier et de rejoindre la Lorraine sinistrée par la guerre avec son fils Roland (6ans).
Après un interminable voyage de deux jours en train puis en autobus ; elle retrouve enfin son époux Joseph, entre temps devenu instituteur à Haute Kontz, petit village proche de Sierck-lès-Bains.
La vie dans les années 50 n’est pas rose : vivre dans un baraquement provisoire en bois sans confort, sans chauffage et en plus sans eau potable.
C’est la fontaine du village distante de 600m qui permet de s’approvisionner en eau.
Pour survivre en plus de son travail à l’école, son époux assure l’emploi de secrétaire de mairie.
Ce n’est qu’après quelques années et avec beaucoup de mal que la première machine à laver vient soulager Mme Evrard dans son travail de ménagère.
Le problème pour rincer le linge de la famille n’est pas résolu pour autant. Et c’est ainsi que la brouette servira pour transporter le linge jusqu’au ruisseau. Le travail ne manque pas car cette corvée ainsi que le jardin qui fournissait les légumes du quotidien l’occupait à temps plein.
Roland a 12 ans quand est née en 54 à Thionville Monique, et l’année suivante Yvette le troisième enfant.
De là une voiture s’impose pour transporter la petite famille, elle remplace avantageusement la moto pour rendre visite aux grands parents paternels installés à Monneren.
Vivre à la campagne a ses avantages mais aussi ses contraintes. Et c’est avec regrets qu’ils quittent le village pour s’installer au plus près de la ville à Moulins-Saint-Pierre proche de Metz.
Après un court séjour à Magny, ils décident de reprendre pour la retraite la maison familiale de Monneren, elle aura malheureusement la douleur de perdre prématurément en 87 son mari suite à une maladie incurable.
Et c’est ainsi qu’elle s’occupe seule de son ménage, du jardin et des enfants.
Des enfants entre temps capables de voler de leurs propres ailes, lui laissant seule la charge de cette maison devenue finalement trop grande pour elle.
Heureusement que ses cinq petits enfants viennent agrémenter son quotidien et occuper de temps à autre les lieux.
Malgré tout, elle reste fidèle au poste jusqu’en 2010 et après avoir fêter ses 90 ans en famille, elle rejoindra sa fille Monique à Hestroff.
En 2009 puis 2011, elle aura la chance de devenir arrière grand-mère d’un petit Théo et d’une petite Camille.
C’est après un bref séjour en hôpital qu’elle décède le 16 Février 2013 dans sa 94 ème année.
Pour ses enfants, petits enfants et arrière petits enfants, ainsi que sa famille, une page se tourne et aujourd’hui ils sont là pour lui rendre un dernier hommage.
Le moins que l’on puisse dire, un personnage haut en couleur mais « oh combien » chaleureux, a quitté le 16 février cette terre.