Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 17:36

Holeck 24mar2011 623 croix HackspillChemin du château d'eau, aux pieds du jardin du curé se dresse une croix en pierre rouge.


Cette croix, qui faisait partie intégrante du patrimoine foncier de feu Eugène Hackspill, garde son secret.

 

Plus ancienne que les souvenirs des héritiers et des anciens du village, cette croix ne porte aucune inscription. A L'endroit de son érection devait se trouver le pressoir derrière l'église mentionné dans certains écrits du 17e.


Hestroff-chateau-d-eau-croix-hohleck.jpg 


 

 

 

 

 

 

Si la construction de cette croix témoigne d'un moment de souffrance comme en témoigne le Christ en croix, en l'absence d'écrit il est bien entendu impossible d'en connaître le contexte idéologique . Croix-Hackspill-Hohleck-623-tiare-rameaux.JPG

 

Cette croix peut-elle être assimilée à un bildstock ? Nous nous trouvons bien face à un fût sur socle. Le fût ne comprend néanmoins qu'un seul tenon à la base. Ce tenon accueillait une inscription aujourd'hui illisible. Le socle de la croix comporte une tiare encadrée d'une palme, qui comme tout rameau, toute branche verte, est considérée comme symbole de vitalité, donc de victoire. La palme décore souvent la tombe d'un martyr. Quant à la tiare, elle symbolise le triple pouvoir du Pape, en tant que souverain sacrificateur, grand juge, et seul législateur des chrétiens.

 

Qu'importe..., cette croix de pierre fait partie de notre patrimoine et sa préservation matérielle doit être assumée.

 

 

Holeck 24mar2011 640 croix HackspillChemin du château d'eau, 24 mars 2011

 

Holeck 24mar2011 624 croix Hackspill


Partager cet article
Repost0
23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 00:00

Bildstock Ebersviller

 

Situé sur la droite de la route allant d'Ebersviller à Férange, ce bildstock a trois niches hébergeant Saint Sébastien, Saint Roch et Marie. Nettement plus récent que ceux de Guiching 1639, Hestroff 1625 et Diding 1630, le bildstock d'Ebersviller date de 1856. Il fut érigé par Paul DALSTEIN et Madeleine THIRY.

 

 

Bildstock Ebersviller 3

 

O CRUX AVE UNICA


Cette croix


a été érigée


par


Paul DALSTEIN


et M. THIRY


en 1856

 

 

 

 

 

 

 

Avec le temps les inscriptions des saints deviennent illisibles. Mais il est encore possible de deviner à l'avant saint Sébastien, le patron de la paroisse d'Ebersviller, à droite saint Roch et à gauche Marie dont le nom est clairement visible.

 

SAINT SEBASTIEN


Bildstock Ebersviller 4 St SébastienReprésenté le corps transpercé de flèches, Saint Sébastien est un saint martyr romain tué lors des persécutions de Dioclétien

 

 

Au sujet de Sébastien, on n'est à peu près sûr  de son supplice par sagittation (du latin sagitta, flèche), vers 302-304, et de son enterrement dans les catacombes de la via Appia. Mais qu'importe la vérité historique : un saint agit dans le réel par sa légende, et celle de Sébastien a connu un succès populaire constant.


Selon la tradition et Jacques de Voragine, Sébastien naquit à Narbonne, fut élevé à Milan et s'enrôla dans l'armée impériale en 283, à Rome, en dissimulant sa foi chrétienne. Dioclétien le nomma commandant de la garde prétorienne, poste de confiance qui lui permit de réconforter moralement ceux de ses frères qui étaient condamnés à mort. Voragine trouve des accents saisissants pour décrire la scène où les parents de Marcus et Marcellianus, deux jumeaux que l'on s'apprête à décapiter, viennent supplier Sébastien de délivrer ceux-ci de leur vœu. Loin de céder à leurs lamentations, Sébastien exhorte les jumeaux au courage, convertit les parents, Tranquillinus et Marcia, le geôlier Nicostrate et sa femme Zoé, qu'il guérit au passage de son mutisme, ses frères, leurs épouses et leurs enfants, soit soixante-huit personnes en tout. Le gouverneur de Rome, Chromatius, gravement malade, accepte de briser ses idoles pour être guéri par Sébastien, puis se convertit avec son fils Tiburce et mille quarante esclaves qu'il affranchit. Le prosélytisme de Sébastien, soldat du Christ, est cependant jugé peu compatible avec ses fonctions militaires de prétorien. Les convertis, de Tranquillinus à Tiburce et Zoé, sont massacrés lors d'une nouvelle vague de persécutions et Sébastien convoqué par l'empereur qui lui reproche de l'avoir trahi. Sébastien justifie son double jeu en plaidant qu'il a prié Dieu pour le salut de Rome, mais Dioclétien ordonne qu'on l'attache à un arbre et qu'il soit criblé de flèches "comme un hérisson de ses piquants".


Irène, veuve de Castulus, autre martyr, voyant que Sébastien a survécu à l'épreuve, le relève, l'abrite et le soigne. Remis sur pied, Sébastien interpelle l'empereur Dioclétien, qui le fait battre à mort et jeter dans le grand égout de Rome, la Cloaca Maxima, où une bienheureuse matrone, Lucile, vient le repêcher pour l'ensevelir dignement près des reliques des apôtres.

 

 

SAINT ROCH


Bildstock Ebersviller St Roch

 

Représenté ici avec un chien à ses côtés, saint Roch relève un plan de sa cape pour découvrir la plaie de sa jambe

 

 

Roch naquit à Montpellier vers 1340 et mourut à Voghera en Italie vers 1376/137, seul fils d'un consul de la ville et d'une mère nommée Libère. Orphelin très jeune, il fut confié à son oncle. Il étudia probablement la médecine car, pour soigner un bubon, il utilisait une lancette, instrument utilisé par les médecins de la ville (Montpellier possède depuis 1141 des écoles de médecine). À sa majorité, il distribua tous ses biens aux pauvres et partit en pèlerinage pour Rome, probablement par le chemin des Lombards (aussi appelé caminofrancescano - chemin des Franciscains -, partie de la via Francigena).


Il s’arrêta en plusieurs villes d'Italie atteintes par la peste (la peste de 1348, appelée peste noire ou bubonique, tuait les malades en cinq jours : elle ravagea Paris dans les années 1348-1349, puis réapparut vers 1361-1362)  et s’employa à servir les malades dans les hôpitaux. La ville de Rome étant attaquée du même mal, il s'y rendit, et s'y occupa de même pendant environ trois ans.  À son retour, il s’arrêta à Plaisance, également en proie à la peste.


Roch finit par attraper lui-même la maladie et il se retira dans une forêt près de Plaisance pour ne pas infecter les autres. Seul un chien vint le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l'animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu'il put ainsi secourir. Saint Roch est généralement représenté avec son chien, dont il est inséparable, d’où l’expression, pour parler de deux personnes inséparables: c'est saint Roch et son chien.


Quand il revint dans sa patrie vers l'âge de trente ans, Roch était défiguré par les mortifications qu'il avait subies. À Milan, déchiré par une guerre civile, il fut pris pour un espion et jeté au cachot. Par humilité, il y demeura incognito et périt de misère vers 1378, ses concitoyens ne s'étant rendu compte que trop tard de leur méprise.


Le corps de Roch fut transporté dans la ville de Venise.

 

Quelques dictons liés à saint Roch :

 

On dit de 2 personnes inséparables : « c’est St Roch et son chien »

« Qui aime st Roch, aime son chien »

Quelqu’un de mal peigné : « peigné comme St Roch »

La Saint Roch annonce le temps de l’automne

« A la St Roch, les noisettes l’on croque »

« A la St Roch, grande chaleur prépare vin de couleur »

Pour les laboureurs : « après la St Roch aiguise ton soc et chausse tes sabots » car le moment est venu pour eux de préparer les labours pour les semailles d'automne.

De deux personnes qui se suivent : « qui voit St Roch, voit son chien »


LA VIERGE MARIE


Bildstock Ebersviller MarieReprésentée de façon peu classique. L'inscription Marie est bien visible.

 

Paul Dalstein  par Solange Carpentier

Partager cet article
Repost0
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 00:00

Diding Blason FreistroffDiding et Guiching ont toujours été des annexes de la paroisse de Freistroff, voire Freysdorf, signifiant ville franche ou franc-alleu.  Cette terre passa sous la souveraineté des ducs de Lorraine au 13e puis sous celle du roi de France au 17e.

 

Des deux châteaux, le haut et le bas, subsistent celui situé en bord de Nied. Le château qui existe encore aujourd’hui était siège d’une justice haute, moyenne et basse, d’une vouerie de laquelle relevaient six autres.

 Diding Naudin

 

Il y avait à Freistroff plusieurs seigneurs fonciers donc plusieurs maires.

 

Le châtelain nommait les « maire et gens de justice » pour le duc ; le maire était le Füerstlichermeieir ou maire princier ; ce maire ne devint maire royal que sous Louis XV.

 

L’abbaye de Freistroff avait un maire pour sa seigneurie foncière : c’était le Clostermeieir, le maire de l’abbaye.

 

Il  y avait un maire pour le château ou maire seigneurial : le Carthausermeyer.

 

L’abbaye de Bouzonville avait aussi une partie du ban et nommait le Kreuztmeier, soit maire de Sainte Croix, qui siégeait à Guiching ou à Bockange.

 

La Chartreuse de Rettel faisait administrer ses biens par le Sixtimeier.

 

L’abbesse de St Pierre de Metz nommait un sixième maire (réf. Shan) : le Petersmaier (maire de Saint-Pierre). A ce sujet, il faut se référer à l’acte 3E3009 des archives départementales de la Moselle (ADM) quand Hugo Dalstein de Hestroff fut cité « administrateur de la révérende Dame Abbesse de St Pierre aux Dames de Metz ».  

 

Nicolas DALSTEIN, Sixti-Maier de Diding

Jacques DALSTEIN, Sixti-Maier ou Sixte Meyer de Diding

Jean DALSTEIN de Diding, Sixti et Carthauser Meyer (maire du château de Saint-Sixte et des Chartreux de Rettel).

Adam DALSTEIN, maire de Diding


La mairie est administrative et judiciaire jusqu’au 13e siècle. Les maires étaient nommés par les seigneurs puis, par la suite, ils furent élus et rendaient la justice pour la communauté dans le cadre des lettres de franchise. Mais à Freistroff, ces lettres de franchise ne semblent jamais avoir été demandées au duc de Lorraine.

 

Le Sixti-Maier, ou Sixtimeier, Sixte Mayer, représente les intérêts de la Chartreuse de Rettel dont le siège est à Diding. Le maire collecte les cens et redevances, arrête les malfaiteurs et les traduit devant la justice, répond au nom de la communauté lors des plaids annaux où il rappelle les droits de chacun.  Pour sa peine, il est parfois exempté de corvées personnelles. Cette charge se transmettait souvent de père en fils.

 

 

-------------------


Blason Diding

Comme l’indiquent les initiales gravées au-dessus de l’écu de Diding, NDSM, nous sommes incontestablement face à une famille blasonnée, dont les premiers membres avaient des charges qui les plaçaient au-dessus de la masse.


Le plus ancien, Nicolas Dalstein, est né aux environs de 1550. Un autre Nicolas Dalstein, cité Fürstenmayer de Freistroff, dont neuf enfants, dont les naissances s’échelonnent de 1619 à 1635. Une fille décédée en 1622. Parallèlement, nous trouvons André Dalstein de Diding marié en 1617 à Valmunster avec une Marguerite, dont sont issus 3 enfants nés entre 1619 et 1627, Jean Dalstein de Diding, dont Jean et Simon nés respectivement en 1620 et 1622. Jacques Dalstein de Diding, Sixte Meyer de Diding, ayant épousé Catherine Klein en 1620, dont 6 enfants jusqu’en 1633. Enfin, Nicolas Dalstein de Guiching dont Jacques en 1624 et Jean en 1630. Ce dernier, veuf, se remarie en 1633 avec Anne Senger, dont Jacques décédé en 1703 à Guiching.

 

Un certain Nicolas Dalstein, Sixti Meyer de Diding, est décédé le 18 avril 1632. Ce Nicolas avait épousé une dénommée Eltsen qui décéda le 13 octobre 1622. C’est autour de ce dernier couple que plane un grand mystère dont il est encore prématuré de citer les sources. Hugo de Hestroff en serait issu.

 

Il faut reparler de Jacques Dalstein, Sixti Meyer de Diding, décédé avant 1672, qui avait épousé Marie Wölflinger en 1636. 3 enfants issus de ce mariage : Jacques, échevin de Sainte-Croix à Guiching, supposé être le maire de Sainte- Croix, Marie qui épousa Pierre Germann, échevin de Sainte-Croix à Diding, Jean, sixtemaire à Diding.

 

Un autre Jacques de Guiching, cité échevin, a épousé Juliana Luxembourger. Il était maire de Sainte Croix, lieutenant de la prévôté de Freistroff en 1689.

 

Source : les habitants de Freistroff par le CG571

 

Partager cet article
Repost0
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 00:00

La Croix-Rouge entièrement refaite dans les années '60


croix rouge conseil de fabrique 2007Vendredi-saint 2007 - Marie-Thérèse, 3e rang, 2e à partir de la gauche - avec ses amis membres du conseil de fabrique de Hestroff

 

Je suis aussi à la recherche d'une ancienne photo que j'ai eu en main

récemment et qui représente 2 croix, celles ayant précédé la présente. De la

première, il restait un petit bout, je pense qu'au fur et à mesure qu'elle

cassait, on la remettait en terre, mais je ne l'ai pas retrouvée pour

l'instant.


D'abord, je vais te parler de la légende telle qu'elle m'a été transmise. Un

voyageur s'est égaré à cet endroit et s'est trouvé entouré de loups. Il fait

alors la promesse d'ériger une croix à cet endroit s'il était sauvé.


L'histoire a dû bien se terminer car la croix a été dressée. Je ne sais pas

par contre pour quelle raison elle a été peinte en rouge, on m'a dit que

c'était peut-être pour être mieux aperçue dans toute cette verdure ?


La seconde croix que j'ai encore connue fut fabriquée et érigée par mon

beau-père Joseph SCHMIDT, après la naissance de Roger en 1937 et il y grava

ses initiales. Roger, mon mari avec l'aide de son père l'a remplacée en 1976

et y grava les prénoms de nos enfants, soit VS pour Valérie, FS pour

Jean-François, BS pour Bernard, et XS pour Xavier. Son projet était d'en

refaire une autre plus tard.


En 1995, nous préparions une marche dans le Hochwald avec le Club Vosgien.

Il y alla en reconnaissance et trouva la croix par terre, renversée par la

tempête. Il décida donc de la redresser mais quand il retourna dans la forêt

il la trouva redressée et réparée dans les règles de l'art. La question

alors se posa : Qui a fait ce bon travail ? Aucune réponse ne fût trouvée.


En mai 1995, un jeudi après-midi, Roger et moi nous nous rendîmes à la croix pour

la repeindre avant la marche prévue. Nous y allâmes par Ebersviller avec

tout notre matériel. Arrivés à un embranchement, nous ne sûmes plus dans

quelle direction aller. C'est alors que nous avons rencontré un groupe de

marcheurs du CTL (Club touristique lorrain) qui faisait sa marche

hebdomadaire en venant de St Bernard. Ils voulurent bien nous accompagner à

la croix où ils venaient de passer et s'étonnaient du pourquoi nous venions

repeindre cette croix. Nous leur en avons donné les raisons, nous nous

sentions responsables de son entretien et nous leur avons donné les

explications de ces initiales. Et nous avons appris ainsi que c'étaient des

membres de leur groupe qui avaient relevé la croix !

 

Drôle de hasard qui nous fait rencontrer ce groupe au moment où nous nous posions toujours la question : Qui a effectué ce travail ?


Lors d'une autre marche avec le Club Vosgien, un des membres me dit : Tu

devrais vraiment la traiter avant l'hiver avant de la repeindre. C'est ce

que j'ai fait avec l'aide d'un marcheur. Et l'idée me vint de demander de

l'aide aux villageois, pourquoi pas à Roger Behem qui avait si bien repeinte

la sienne dans la Hohleck ? Il me dit que Emile Bausch serait d'accord

aussi. C'est alors que nous y allâmes tous les trois et que nous avons

commencé les travaux et donné une première couche. Ils y retournèrent tous

les deux pour une deuxième couche.


Cette croix et le Hohwald restent l'itinéraire préféré du Club pour une marche annuelle qui aura lieu, cette année, le 19 Septembre 2010.

 

Marie-Thérèse

 

Partager cet article
Repost0
10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 00:00
Bildstock Diding by Solange Carpentier 15Bildstock de Diding, copyright Solange Carpentier


Le Bildstock de Diding, à quatre faces et quatre niches à l'instar de celui de Hestroff, fut érigé en 1630 par Nicolas DALSTEIN, maire du ban de la Chartreuse de Rettel. S
uccessivement restauré en 1750 et 1781, il fut soigné par la même famille pendant plusieurs générations.

Le monument, hauteur 4,20 m, est formée d'une stèle carrée, ornementée des instruments de la passion : coq, marteau, tenaille, lance, colonne de flagellation, verges, roseau, le Christ en croix couronnant le tout.

Dans les quatre niches se trouvent les statuettes suivantes :


Sainte Marguerite


Diding Ste Marguerite
Deux légendes différentes parlent de Sainte Marguerite.


1ère légende

L'une la dit bergère après avoir été chassée de chez elle pour être devenue chrétienne, convertie par sa nourrice. Marguerite fut attaquée par le diable déguisé en dragon qui l'avala toute crue. Avec une petite croix qu'elle portait, elle lui ouvrit le ventre, en sortit et étrangla la bête à l'aide de sa ceinture. Le gouverneur tomba amoureux d'elle mais lui reprocha d'adorer un dieu honteusement crucifié. Elle l'irrita tellement qu'elle eut la tête tranchée.

2ème légende


Diding Ste Marguerite d AntiocheUne autre légende rapporte que cette sainte a été martyrisée en 271 à Antioche sur l'ordre du préfet roumain Olybrius. Elle avait quinze ans quand Olybrius, venu dans cette ville persécuter les chrétiens, fut séduit par sa beauté et lui proposa de l'épouser. Elle se révéla chrétienne et fut emprisonnée. Elle vit alors un dragon symbolisant le démon tenter de lui faire abjurer sa foi dans sa prison. La croix au sommet de laquelle était venue se poser une colombe lui est apparue comme lumière divine venue la renforcer dans sa foi, contre le démon, les ténèbres de sa geôle. A un autre moment, le démon prit forme humaine.

Marguerite pria, puis le saisit par la tête, le jeta par terre et le maintint au sol de son pied; image légendaire souvent reprise dans l'iconographie.

Son culte est devenu populaire au Moyen Âge. On la voit sur les bildstocks associée au dragon qu'elle a maîtrisé avec quelque fois la croix fortificatrice dans la main.


Saint Nicolas

Diding St Nicolas


Saint Nicolas, comme à Hestroff, avec son manteau aux pans ondulés, tenant une crosse à la main gauche, à ses pieds 3 enfants dans le cuvier, est le patron de Nicolas Dalstein, sixtimeyer de Diding, à l'origine de l'érection de ce bildstock.

Les trois petits enfants dans le saloir

Diding St Nicolas et les enfants
Si à Diding, les 3 enfants dans le saloir ont davantage été épargnés par les outrages du temps qu'à Hestroff, les historiens n'en déplorent pas moins le peu de renseignements vraisemblables concernant Saint-Nicolas. Mais ils s'accordent tous sur les quelques faits suivants : Saint-Nicolas est né vers 270 à Pare, Lycie (Turquie actuelle). Plus tard, il fut évêque de Myre. On fixa sa mort au 6 décembre 343. Pendant sa vie, un certain nombre de miracles lui sont attribués. Ces miracles ont donné naissance à plusieurs légendes. Voici l'une d'elles :

Un jour, un paysan demanda à ses enfants d'aller dans les champs pour glaner les épis de blé laissés par les moissonneurs. Les heures passèrent et la nuit les surprit. Ils comprirent très vite qu'ils s'étaient perdus, mais ils continuèrent à marcher... Soudain, l'un d'entre eux aperçut une lueur dans le lointain. Ils se dirigèrent dans cette direction et arrivèrent devant une maison isolée dans la campagne. Ils frappèrent à la porte et un homme de forte corpulence leur ouvrit.

"-Pourriez-vous nous loger ? demandèrent les enfants.
- Entrez,entrez, petits enfants, répondit l'homme, je suis boucher et je vais vous donner à souper".

A peine étaient-ils entrés que le boucher les tua, les découpa en petits morceaux et les mit dans son saloir.
Sept ans plus tard, Saint-Nicolas passa devant cette maison et demanda à souper.

"-Voulez-vous un morceau de jambon ?, dit le boucher.
- Je n'en veux pas, il n'est pas bon !
- Peut-être une tranche de veau ?
- Tu te moques de moi, il n'est pas beau ! Du petit salé, je veux avoir, qui depuis sept ans est dans ton saloir !"

Entendant cela, le boucher s'enfuit en courant.

Le grand saint alla s'asseoir sur le bord du saloir, il leva trois doigts et les enfants se levèrent tous les trois.



Sainte Elisabeth


Bildstock Diding by Solange Carpentier 4tenant un panier dans la main droite



Sainte Elisabeth de Hongrie est la fille d'André II de Hongrie et Gertrude d'Andechs-Meran. Elle fut fiancée à 4 ans et mariée à 14 ans au landgrave Louis IV de Thuringe.
On l'appelle aussi Sainte-Elisabeth de Thuringe. Des franciscains allemands lui font découvrir l'esprit de Saint-François d'Assise et elle décide alors de se mettre aux services des pauvres. Son époux meurt en 1227. Comme elle refuse d'être remariée, sa famille la chasse avec ses trois enfants.
Son oncle, évêque, calme la famille. Les trois enfants seront élevés par la famille ducale. Elisabeth revêt l'habit du Tiers-ordre franciscain et prend pour directeur spirituel Conrad de Marbourg qui la traite sans ménagement, voire avec cruauté à laquelle elle répond avec une douceur exemplaire. Désormais, elle consacrera toute sa vie et son argent aux pauvres pour qui elle fait construire un hôpital.

Elle meurt à 24 ans à Malbourg.

On dit qu'elle portait secrètement du pain aux pauvres d'Eisenach, à pied et seule, ce que réprouvait son mari. Un jour, elle le rencontra sur le chemin et son mari, furieux, lui demanda ce qu'elle cachait sous son manteau. Elle lui répondit que c'étaient des roses, et non que c'était du pain, et lorsque son mari lui ordonna d'ouvrir son manteau, il n'y trouva que des roses. C'est le miracle de Sainte Elisabeth de Hongrie.


Saint Etienne


Diding St Etienne

Diacre avec sa dalmatique (chasuble) tenant dans la main droite la palme des martyrs et dans la main gauche des pierres avec lesquelles il fut lapidé

Saint Etienne, premier martyr de la chrétienté, est le patron de la paroisse de Freistroff dont dépendait et dépend toujours Diding.

Etienne ou Stéphane veut dire couronne en grec; en hébreu il signifie règle. Il fut la couronne, c'est-à-dire le chef des martyrs du Nouveau Testament; comme Abel de l'ancien. Il fut encore une règle, c-à-d un exemple aux autres de souffrir pour J.-C. ou bien d'agir et de vivre dans la sincérité ou de prier pour ses ennemis. Stéphane signifierait encore, d'après une autre étymologie, Strenue fans, qui parla avec énergie, comme il apparaît par son discours et par sa belle prédication de la parole de Dieu. Stéphane signifierait aussi : qui parle avec force aux vieilles, Strenue fans anus, parce qu'il parlait avec énergie, avec dignité aux veuves qu'il instruisait et dirigeait d'après la commission qu'il en avait reçue des apôtres, et qui, à la lettre, étaient vieilles. Il est donc couronné comme chef du martyre, règle du souffrir et du bien-vivre, orateur énergique dans sa prédication, riche, et parlant "aulx vieilles" (hip hip hourra) dans ses admirables instructions.
Etienne fut un des sept diacres ordonnés par les apôtres pour exercer le ministère. Source : La légende dorée de Jacques de Vorgine
Strenue fans, qui parla avec énergie, comme il apparaît par son discours et par sa belle prédication de la parole de Dieu. Stéphane signifierait aussi : qui parle avec force aux vieilles, Strenue fans anus, parce qu'il parlait avec énergie, avec dignité aux veuves qu'il instruisait et dirigeait d'après la commission qu'il en avait reçue des apôtres, et qui, à la lettre, étaient vieilles. Il est donc couronné comme chef du martyre, règle du souffrir et du bien-vivre, orateur énergique dans sa prédication, riche, et parlant "aulx vieilles" (hip hip hourra) dans ses admirables instructions.
Etienne fut un des sept diacres ordonnés par les apôtres pour exercer le ministère. Source : La légende dorée de Jacques de Vorgine
LE CHRIST EN CROIX

Diding Le Christ en croix
pour couronner le tout


L'ATTRIBUT PROFESSIONNEL

Bildstock Diding by Solange Carpentier 3
Le commanditaire ou le donateur semble avoir été blasonné... De tout temps l'Homme a eu besoin d'affirmer son identité et se faire reconnaître par les autres. Cette identification personnelle ou de clan s'effectuait à l'aide d'un système emblématique utilisant de nombreuses figures symboliques. Laisser une trace et apposer sa marque !
Les représentations qu'on trouve sur les écus sont très souvent relatives à une symbolique spirituelle, à un fait d'armes, à une situation artisanale, à un métier, à une corporation, etc...

Dans le champ de l'écu figurant sur le bildstock de Diding figure un soc. Quant à sa forme, elle s'approcherait de l'écu français du 13e siècle. Sur la partie supérieure de l'écusson on peut noter deux petites branches, l'une partant vers la gauche et l'autre vers la droite. Si le  commanditaire a voulu afficher son activité sociale, on peut supposer que le donateur désirait marquer son appartenance au monde agricole.

L'écusson est bordé sur sa partie supérieure, où figurent les initiales NDSM (qui pourraient correspondre aux initiales du donateur, soit Nicolas Dalstein Sixti Mayer), par des fleurs de lys stylisés également présentes sur le fût de Hestroff.

L'héraldique étant un art qui se consacre à l'étude du blason et des armoiries, voire une science et un langage, ce blason, dont les couleurs ont été effacées par le temps, n'a pas encore révélé son secret.

Source : http://blasons.free.fr/heraldique/

LES INSTRUMENTS DE LA PASSION DU CHRIST

Le bildstock de Diding représente tout comme celui de Hestroff les instruments de la passion du Christ : échelle, lances, éponge, coq, marteau et tenaille, lanterne, gant du grand prêtre, la tunique, la coupe de boisson amère, le fouet, la croix, la bourse et les écus. Ces instruments feront l'objet d'une étude séparée.

LES INSCRIPTIONS


Diding inscription 1ZU MEHREN
LOB GOTTES
HAT NICOLAS
DALSTEIN
SIXTIMEIER
ZV DIDINGEN
DIS CREVTZ
AVFRICHTEN
LASEN



Nicolas Dalstein, sixte maire de Diding, a fait édifier cette croix  à la gloire de Dieu
Diding inscription 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DIS CREVTZ HAT
JACOB DALSTEIN

SIXTIMEIER VON
DIDINGEN LASEN
AVFRICHTEN SO
FERFALEN WAHR
IM JAHR 1750



Cette croix a été restaurée par Jacques Dalstein, sixte maire de Diding en l'an 1750






Diding inscription 3DIS CREITZ HAN LASEN

AVFRICHTEN DIE KINDER

VON JACOB DALSTEIN

VON DIDINGEN 1781

 

 

Cette croix a été érigée à la demande des enfants

de Jacques Dalstein de Diding, 1781






Partager cet article
Repost0
4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 00:21
LES INSTRUMENTS DE LA PASSION DU CHRIST

par Solange Carpentier

 


L
a Passion du Christ est l'ensemble des souffrances et des supplices qui ont précédé la mort du Christ.

 

Le coq qui rappelle à Pierre le reniement

Le Roseau et le fouet objet de la scène de flagellation

La tunique sans couture

L'échelle pour dépendre le corps crucifié

La coupe de boisson amère

Le marteau et la tenaille

La bourse contenant les pièces d'argent remises à Judas pour sa trahison

Les dés pour tirer au sort les vêtements

La couronne d'épines



Diding Instruments Passion Christ 4Le coq qui rappelle à Pierre le reniement

 

 

Le vase et l'éponge

 

Il y avait un vase plein de vinaigre. Les soldats  en remplirent une éponge et, l'yant fixé à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de la bouche de Jésus. Quand Jésus eut pris le vinaigne, il dit "Tout est accompli". Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.

 

Le roseau et le fouet objet de la scène de flagellation

 

 

Le fouet ou flagellum, fouet court se composant de plusieurs lanières de cuir pesantes. 

 

 

Le marteau et la tenaille


 

 

Diding instruments de la Passion du Christ 1 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La couronne d'épines

 

composée de branches flexibles couvertes de longues épines tressées en forme de couronne qui sera enfoncée dans le cuir chevelu.


La tunique sans couture

 

C'est une tunique que la Vierge tissa pour son fils au sortir du maillot qui crut à mesure qu'il grandissait et qu'il conserva jusqu'au jour où elle fut tirée au sort entre les soldats chargés de son exécution, sans que jamais l'usure n'apparût.

 

 

Le calice du prêtre

 

 

 

 

 

 

 

La croix et l'échelleDiding Instruments Passion Christ 2

 

  L'échelle qui servit à dépendre le crucifié

 

 

Les lances

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Diding instruments Passion Christ 3

 

La bourse contenant les pièces d'or remis à Judas pour sa trahison

 

Partager cet article
Repost0
3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 00:00

Au 17e, dans les années vingt, la Lorraine est atteinte par la peste. Dès 1623, Luxembourg condamne la porte de Thionville, ville où on dénombre en 1623 environ 56 décès et en 1624, 60 décès. Gérard Klopp, dans son Histoire de Thionville, rapporte qu’en 1624, un premier cas est noté le 9 juillet 1624 (16 décès avant) et le dernier cas le 19 octobre 1625 (3 décès après). Il y eut donc, entre ces deux dates, 97 décès.

 

Selon une source citée par Gérard Klopp, des capucins wallons, qui s’étaient installés à Thionville en mai 1625, ne purent en sortir jusqu’au mois suivant à cause de la contagion qui régnait alors dans la ville et ce depuis plus d’un an.

 

D’autres épidémies étaient signalées dans la région comme en témoignent les croix de chemin datant de cette époque, dédiées à saint Sébastien et à saint Roch (Ay-sur-Moselle 1624, Koenigsmacker 1625, Hestroff 1625…).

 

Or le bildstock de Hestroff n’est dédié ni à saint Sébastien ni à saint Roch, ni voire saint Antoine, sous la protection desquels la piété rurale se mettait pour obtenir de Dieu la cessation d'un fléau... Idem pour Guiching et Diding...

 

Dans une Guerre de Trente Ans de Philippe Martin, 2002, au sujet des croix des pestiférés, on peut lire : D'autres saints leur furent associés : à Hestroff ce furent Brigitte, Hugo et Nicolas. A partir de la décennie 1630, ces monument se firent plus rares.

 

Force est de constater que tous ces historiens n'ont jamais placé les monuments qu'ils évoquaient dans leur contexte généalogique alors que nous savons maintenant que l'omniprésence de saint Nicolas  tant à Guiching, Diding et Hestroff n'est pas fortuite même si elle n'est pas encore élucidée.

 

On peut encore lire dans le Pays lorrain, volume 82, édité par la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain en 2001,  que la peste apparaissant de nouveau dans la région. ... comme saint Hubert à Evange, comme saint Hugo sur un calvaire édifié par Hugo Dalstein ..?

 

Ce n'est pas Hugo qui est commanditaire du bildstock de Hestroff... C'est Nicolas Dalstein, très probablement son père. Le même Nicolas qui avait déjà fait ériger le monument de Guiching en 1597 ? 

 

Il apparaît aujourd'hui clairement que Nicolas d’Alsten de Diding, le commanditaire ou le donateur, s'est représenté sous la forme de saint Nicolas, son patron, tant à Guiching en 1597, Hestroff en 1625 qu'à Diding en 1630. Sommes-nous en face d'un seul Nicolas ou de deux Nicolas ? Les présences de sainte Marguerite à Guiching et Elisabeth à Diding restent encore une énigme. Par ailleurs, pourquoi à Hestroff, le commanditaire a-t-il préféré l’intercession de St Gilles, réputé pour ses guérisons miraculeuses, plutôt que les saints Sébastien et Roch ou encore Antoine ? Pourquoi, à l'instar de Diding, n'a-t-il pas, à Hestroff, invoqué le patron de la paroisse qui est saint Jean le Baptiste ?

 

Le fils de Nicolas, sixty mayer de Diding, Hugo Dalstein, qui succombera au cours de la Guerre de Trente Ans, a dû se marier à Hestroff au cours de l'année 1625. Il était d'usage que les mariages soient célébrés au sein de la paroisse d'origine de la promise. Cela se pratique encore aujourd'hui dans les milieux traditionnels. Ce qui laisse supposer que son épouse, Brigitte Milly, résidait à Hestroff. Aucun acte, bien entendu, pour confirmer l'appartenance de Brigitte à notre paroisse.

 

Bildstock Hestroff lys stylisé en dessous mainSi nous admettons que 1625 pourrait correspondre à  l'année de mariage de Hugo Dalstein et de Brigitte Milly, représentés par leurs saints respectifs sur le bildstock de Hestroff, pourquoi ne pas voir dans l'érection de notre  monument un somptueux cadeau de mariage plutôt qu'une croix de peste ?

 

Comment interpréter l'enluminure à la fleur de lys...

 l'une des quatre figures les plus populaires ? En 1625  Hestroff appartient à la Lorraine ducale et le lys est devenu depuis le Moyen Age l'emblème de la royauté française.

 

  Nous n'avons pas la réponse. Les historiens non plus.



 

 

Partager cet article
Repost0
1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 00:00

Le Bildstock de Hestroff

Le bildstock de Hestroff

par Gérard Gabet


Expression de la foi vive de ceux qui nous ont précédés, les croix de pierre sculptées constituent une richesse artistique de notre région. Ce patrimoine original, dont il faut garder le souvenir et assumer la préservation matérielle, est l'expression d'un art populaire vivace qui a pris naissance au XV° siècle, et a perduré sous des formes assez fidèles jusqu'au XIX° siècle.

 

Bildstock 16mar2010 153  

 

Le fût trapézoïdal est orné des instruments de la Passion du Christ. Le côté droit montre le fouet et la colonne de la flagellation, un pot à parfums et un entrelacement de lances. L'arrière montre un sabre, une carafe, le marteau et la tenaille. Le côté gauche a dans sa partie inférieure une bourse qui ne peut être que celle de Judas, encadrée de 25 pièces de monnaie, surmontée d'un roseau, d'une tunique, de la croix et de l'échelle. L'avant du fût n'a que la couronne d'épines sculptée sur le bas.

 

Bildstock-16mar2010-Alsten-Mill-2.jpg

 

Sur le haut de cette même face un anneau sculpté maintient un écusson sur le haut duquel sont inscrits les noms des donateurs: ALSTEN-MILL, alors que le reste est lisse. Au-dessous un écriteau permet de lire:

 

Bildstock-16mar2010-165-2.jpg

GOTT ZV LOB

VND EREN ALE

PASSANTEN

ZUR ANDACHT

HAT HUGO

ALSTEN UND

BRIGITTA MILL

EHELEVT DIS

CREVTZ ERBAUT

 

 

Hugo d'Alsten et Brigitte Milly , son épouse, ont construit cette croix à la gloire et par amour de Dieu et pour le recueillement de tous les passants

 

1625


 

Bildstock 15mar2010 CIMG0122L'édicule comporte quatre niches globalement rondes avec cependant le sommet de l'arc creusé dans un concept flamboyant. Leurs bases sont interrompues en deux endroits, créant trois segments. Les extérieurs supportent les piédroits et le centre est destiné au saint. Le nom du saint est gravé sur le haut de la niche, ce qui est précieux ici, car l'iconographie est originale.

Bildstock 15mar2010 CIMG0123
















Dans la niche avant, Saint Nicolas, avec un manteau aux pans ondulés, tient la crosse de la main gauche. Les trois enfants se tiennent par la main comme s'ils dansaient de joie dans le cuvier.

 

 

 

Bildstock 16mar2010 152 St Nicolas

  Saint Nicolas

 

Sans l'inscription « S BRIGITTA » il aurait été difficile d'affirmer que la sainte agenouillée, un chapelet à la main devant un petit autel sur lequel est dressé le Christ en croix est la patronne de la fondatrice. Sainte Brigitte était invoquée au Moyen Age lors des épizooties.

 

Bildstock-16mar2010-Ste-Brigitte.jpg

  Sainte Brigitte


A gauche, Saint Hugo, patron du fondateur tient une église. Il s'agit, en peinture, d'une représentation classique pour dire que Hugo a été certainement un généreux donateur de l’église de Hestroff. Il n'est pas certain que l'on puisse transposer cette notion au bildstock et il n'existe aucun indice dans l'inscription du monument.

 

Bildstock-16mar2010-St-Hugo-2.jpg

  Saint Hugo


Au revers et au-dessous de l'inscription « S AEGIDIUS » on voit une biche devant saint Gilles qui a le milieu de son corps transpercé par une flèche. Gilles, l'un des quatorze saints auxiliaires s'était retiré dans la forêt pour y mener une vie d'ascète. Alors qu'il souffrait de l'acidité qui ulcérait son estomac, il vit venir à lui une biche qui se laissa traire pour le soulager. Le saint fut blessé par une flèche tirée par le roi wisigoth Wamba qui chassait et voulait atteindre l'animal venu se réfugier près de l'ermite. Lorsque Gilles mourut vers 721, le roi, par repentance, construisit sur son tombeau, le monastère qui devint étape des pélerins venant d'Arles pour rejoindre Compostelle.

 

 Bildstock-16mar2010-St-Gilles.jpg

  Saint Gilles


Le monument est à comparer à celui de Volmerange-les-Mines par la forme des niches et les inscriptions et à celui de Diding par le thème du fût et le drapé des personnages. Les dates de construction ne sont de plus pas très éloignées: respectivement 1622 et 1630.


 

Gérard Gabet rappelle avoir tiré ce descriptif du livre de Guy Blaise « Les Bildstocks, des chefs-d'oeuvres inconnus »

Analyse des monuments du pays thionvillois. Editions Serpenoise 2001 ISBN 2.87692.510.9

 

   

Cadre historique

 

L'année 1621 est caractérisée par une recrudescence de la peste dans le pays messin. L'épidémie se propagea dès 1623 à toute la Lorraine et gagna le Luxembourg. La maladie parut s'apaiser au cours de l'année 1626. Il semble bien que l'érection du bildstock de Hestroff en 1625 soit consécutive à la détresse de la population qui implorait la clémence du ciel.

Le bacille « pasteurella pestis » n'a été découvert qu'en 1894 par Yersin. Il résiste si bien au froid qu'il peut passer l'hiver dans des cadavres ou des déjections d'insectes. Les rongeurs, chats et souris, y sont particulièrement sensibles. L'agent vecteur est la puce qui va transporter le bacille de rat en rat et peut aller piquer l'homme. Cette maladie a ressurgi au XIX° siècle à partir de la province chinoise de Yunan. De nos jours des foyers de rongeurs infectés subsistent comme à Madagascar, avec quelques cas isolés atteignant l'homme.

La guerre de 30 ans (1618-1648) a ravagé tout le Saint Empire romain germanique et en particulier la Lorraine avec un décalage de 1631 à 1661 et a entraîné une baisse de la population d'environ 70% dans le pays de Nied. Beaucoup de villages ont disparu à cette époque. Il est à noter que 90% des bildstocks sont datés d'avant la guerre de 30 ans.

 

Partager cet article
Repost0
31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 08:22
Guiching Bildstock 1Bildstock de Guiching, copyright Solange Carpentier


Ce bildstock, encadré par trois frênes, date de 1597 et se situe à l'entrée de Guiching en venant de Freistroff, paroisse et commune dont dépend Guiching. Il ne repose pas sur un socle contrairement aux bildstocks de Diding et de Hestroff.

Le fût, à base carrée,
après une moulure devient octogonal  (trapézoïdal à  Diding et à Hestroff).

L'édicule a la particularité d'avoir les doubles bâtières surmontées d'un pyramidon terminé en croix fleurdelisée.

Guiching croix fleurdeliséeLe prolongement de l'arête supérieure de l'avant de chaque bâtière est décoré d'un arcotère d'où s'échappent des rampants floraux ornant les pans de bâtière. Ce bildstock se caractérise par sa croix fleudelisée qui le couronne, sans Christ, parce que le Christ en croix est représenté dans une niche (idem à Hestroff).

Les personnages contenus dans les quatre niches flamboyantes sont d'un concept un peu naïf. L'inscription sur l'avant, fortement martelée, est devenue illisible.

LE CHRIST MORT SUR LA CROIX
sur l'avant


Guiding crucifixLe Christ en croix, la mort de Jésus.
L'année 1597, inscription martelée devenue illisible


 

LA SAINTE VIERGE AVEC JESUS SUR SES GENOUX
sur la gauche

 

Guiching piétà

La descente de la Croix

La Vierge tient avec difficulté le cadavre de son fils dénudé et recroquevillé


Le personnage à genoux, en prière, selon le chanoine Jean-Pierre Kirch (1868-1939), serait Marie Madeleine. Il s'agit d'une pietà, thème privilégié de la piété des hommes de la fin du Moyen Age. La pietà représente le Christ mort sur les genoux de sa mère. On appelle Pietà  toute représentation du corps du Christ dans les bras de Sa mère, après la descente de la croix. Cette représentation est très courante et nous montre comment Marie participa intensément et dans la douleur au sacrifice de son Fils.


La plus belle et la plus célèbre, a été réalisée en 1499 par Michel-Ange.Guiching piétâ michelangelo Elle est conservée à la Basilique Saint-Pierre du Vatican. La Pietà de Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni °1475 +1564, dit Michel-Ange, était une commande du cardinal français Jean Bilhères de Laugraudas, cardinal et ambassadeur de France.


 

 

 

SAINT ETIENNE ou SAINTE MARGUERITE ?
à droite

Guiching Ste Marguerite
D'après le chanoine J.-P. Kirch, il s'agirait de saint Etienne... Bildstock Diding by Solange Carpentier 6Ce saint paraît bien trop efféminé pour représenter St Etienne, patron de la paroisse de Freistroff et qui figure sur le bildstock de Diding, pierres dans sa main gauche  et palme des martyrs dans la main droite, encolure spécifique de sa dalmatique de diacre. Il n'y a qu'à comparer...

Le personnage illustré dans la niche a toutes les apparences d’une femme, sa féminité étant caractérisée par la robe avec son encolure en V (on y verrait bien le port d'un collier...), le tombé de la robe évasée dans sa partie inférieure, différent de la classique dalmatique d'un diacre dont le port est plus droit. La robe marque d'ailleurs bien la ceinture du personnage.  Des ondulations se prolongent sur toute la partie inférieure de la niche. A la base de la robe, représentation naïve du dragon. Il ne peut s'agir que de Sainte Marguerite d'Antioche tenant une croix dans sa main gauche.

SAINT NICOLAS

à l'arrière
Guiching St Nicolas

Evêque portant la mitre et tenant dans la main gauche la crosse épiscopale.
A ses pieds, un enfant agenouillé en prière


D'après le chanoine J.-P. Kirch, le personnage aurait peu de chance d’être Saint Nicolas, car, selon lui, en Lorraine, Saint Nicolas serait toujours représenté avec le cuvier et les 3 enfants ;  il avance Saint Willibord... sans donner plus de précisions. Or, on ne retrouve pas les traditionnels attributs de ce saint qui sont l'habit d'évêque, la mitre et le livre traversé par une épée.

A la place du cuvier, nous avons à Guiching un enfant qui implore Saint Nicolas... Le commanditaire NDSM avait-il l'intention de se personnifier priant son saint patron ou a-t-il voulu représenter son premier fils, prénommé aussi Nicolas ?

 

Une étude plus approfondie de Nicolas de Myre, patron des enfants, certes, mais aussi des célibataires,  s'imposera dans l'étude généalogique du donateur.

 

----------

NB : Texte et photos sont copyright Solange Carpentier, qui rappelle une étude réalisée par Mellinger et Nicolas Fantin de Guiching pour le Collège Adalbert de Bouzonville  :


"Ce bildstock se trouve au bord  de la route et une légende dit que les trois frênes qui l’entourent sont des sorcières qui ont été punies et qui sont condamnées maintenant à surveiller cette croix pour l’éternité. Voici comment est décrite cette croix dans les archives paroissiales de Freistroff. Cette croix a la forme d’un pilier carré. Elle se compose d’un socle, largeur et longueur 0 .75 m, sortant de terre environ 0 .05 m. Au-dessus du socle il y a : une stèle octogonale, hauteur 1 ,60 , largeur, 0 ,28 mètre au-dessus de cette stèle, il y a quatre niches quadrangulaires, larges de 0,48 m, hautes de 0,85 mètres, une dans chaque direction. Elles sont arrondies vers le haut et munies d’ornementations gothiques (arcs en dos d’âne). Dans chacune de ces niches se trouve une statue sculptée : sur la façade : le Christ sur sa croix du côté droit) ; à gauche : La Sainte Vierge avec Jésus sur ses genoux (après la descente de la croix) ; à gauche une personne (Madeleine ?) à genoux tenant la tête du Christ. Au fond : un évêque revêtu de ses ornements avec la crosse et la mitre ; quelqu’un à genoux à droite. Ne serait ce pas Saint Nicolas ? On n’aura mis qu’un enfant au lieu de trois à cause du manque de place. Au dessus de ces niches se trouve une croix que se rétrécit vers le haut. Cette croix est postérieure à la révolution. Hauteur : 0,50 m »



Partager cet article
Repost0
30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 00:00

Le temps ronge insensiblement et irrévocablement à travers les siècles la croix la plus résistante, l’effrite et la renverse à la longue, si une main restauratrice n’en relève les morceaux et n’en répare les blessures.

Les siècles ont rongé un grand nombre de nos anciennes croix. C’est un devoir impérieux, pour qui a un peu d’idéal pour ce qui est beau et grand, de s’intéresser à ces oeuvres de l’art religieux lorrain, de les protéger, de les retirer de l’oubli, de les restaurer afin de les préserver d’une ruine lente et irrévocable.

LES CROIX «BILDSTOCK»

Le
«Bildstock» se présente comme une monument prenant assise sur un socle souvent carré, surmonté d’un fût cylindrique, trapézoïdal ou octogonal, décorées de sculptures,  au-dessus duquel est scellé un édicule cubique taillé de façon à abriter quatre niches creuses, le tout surmonté généralement d'une double bâtière se croisant à angle avec, sur le faîte, soit une croix fleurdelisée comme à Guiching, soit un Christ comme à Diding.

Guiching croix fleurdeliséeBildstock Diding by Solange Carpentier 14
Croix fleurdelisée
à Guiching


Croix avec un Christ surmontant l'édicule cubique du bildstock de Diding


Les fûts de Diding, annexe de Freistroff, et de Hestroff présentent des inscriptions représentant les
instruments de la Passion du Christ.


Bildstock Diding by Solange Carpentier 15Les instruments de la Passion du Christ sont communs aux bildstocks de Diding et de Hestroff.Bildstock Hestroff by Solange Carpentier 05







Diding date de 1630



Hestroff date de 1625






Les trois bildstocks de Guiching, 1597, de Hestroff, 1625 et de Diding, 1630, longtemps considérés comme des croix de la peste qui sévissait au premier quart du 17e en Lorraine, ont été édifiés, selon toute vraisemblance, à la demande du même commanditaire dont le prénom est Nicolas.

Une description détaillée de chaque bildstock, la lecture des inscriptions qui y figurent mettront en lumière, au fur et à mesure, le généreux donateur qui, guidé par sa foi très vive, fit édifier ces trois bildstocks.




Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Hestroff, village de la Moselle francique
  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
  • Contact

Recherche