Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 11:08

Un bon mariage selon la Palatine

 

Ce qu'on dit du roi Guillaume n'est que trop vrai : mais tous ces héros se proposent pour modèles Hercule, Thésée, Alexandre, César, et tous ces personnages avaient leurs favoris. Ceux qui s'adonnent à ce vice et qui croient dans la sainte Ecriture, s'imaginent que c'était seulement un péché lorsqu'il y avait peu de gens dans le monde, et qu'on était ainsi coupable en empêchant qu'il ne se peuplât; mais depuis que la terre est toute peuplée, ils ne regardent plus cela que comme un divertissement; on évite cependant, autant que possible, d'être accusé de ces vices parmi le peuple, mais, entre gens de qualité, on en parle publiquement; on regarde comme une gentillesse de dire que depuis Sodome et Gomorrhe le Seigneur n'a puni personne pour ces méfaits. Vous me trouverez savante sur ce texte; j'en ai maintes fois entendu parler depuis que je suis en France.


Celui qui veut servir Dieu dans la vérité, et, d'après sa parole, doit chaque jour lire la sainte Ecriture; autrement nous resterons dans les ténèbres. Je suis persuadée que la bonne religion est celle qui est fondée sur la parole de Dieu et qui consiste à avoir Jésus-Christ dans son coeur; le reste n'est que du verbiage de prêtres (Pfaffen Geschwetz). Dans quelque religion que ce soit, ce n'est que par les oeuvres que se montre la vraie foi et qu'on peut juger qui fait bien. Aimer Dieu et le prochain, c'est la loi et les prophètes, comme notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne.

Versailles, 13 décembre 1701

La Palatine

 

      PS : S'agit-il de Guillaume d'Orange-Nassau ?

Partager cet article
Repost0
31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 08:09

Léopold et Elisabeth-Charlotte, ancêtres des Habsbourg-Lorraine

 

Ma fille est dans une grande affliction de la perte de son petit garçon; elle a, en outre, cette semaine, eu à subir un triste spectacle; son beau-père avait, dans son testament, ordonné à son fils, aussitôt qu'il serait rentré en possession du duché de Lorraine, de faire déterrer son corps et de le faire ensevelir à Nancy. Le grand-père et le petit-fils ont donc été ensevelis ensemble; c'a été une triste chose; ma pauvre fille est fort à plaindre, et cela prouve bien que, dans cette vie, personne ne peut être complétement heureux; car, sous les autres rapports, elle est, grâce à Dieu, la plus heureuse coquine qu'il y ait au monde.

 

Je suis bien aise que mon jeune cousin ait fait un aussi bon mariage; Dieu veuille que le proverbe qui dit que les unions entre cousins-germains sont toujours malheureuses, ne se réalise pas. La fortune n'est pas toujours ce qui donne le plus de bonheur en ménage. La conformité d'humeur tend davantage à rendre heureux. Quand la dévotion ne dégénère pas en bigoterie, elle est chose très louable; mais il est difficile de saisir le terme exact où il faut la placer.


Versailles, 23 avril 1700

 

Moeurs et religion...  

 

 

Correspondance complète de Madame Duchesse d'Orléans

 

Partager cet article
Repost0
30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 10:25

Charlotte-Elisabeth, ce 6 octobre 1710, quand elle écrit à sa tante Sophie, l'Electrice de Hanovre, est veuve de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, depuis 9 ans. Quant à Sophie du Palatinat et/ou de Bohême, Electrice de Hanovre, elle est veuve d'Ernst August depuis janvier 1698.

 

 

Je suis comme vous, chère Louise, je ne comprends pas qu'on se remarie; car, ou l'on a eu des motifs d'aimer, ou de haïr, le défunt.


L'a-t-on aimé ? Comment peut-on mettre un autre à sa place ?


A-t-on été malheureuse ?


Comment ose-t-on de nouveau s'exposer au danger,

 

à moins qu'on ne meure de faim et qu'on trouve quelqu'un qui vous donne du pain;

dans ce cas-là seulement la chose est permise...

 



Partager cet article
Repost0
29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 09:39

Tout le monde sait que la Princesse palatine, alias Charlotte-Elisabeth de Bavière, belle-soeur de Louis XIV, avait son franc-parler et n'hésitait pas à mettre noir sur blanc certains problèmes existentiels qu'elles rencontrait à la Cour française... 


Capture-duchesse-a-electrice-histoire-d-aller-chier.JPG

 

 

Cet extrait, dont suite sur Castalie.fr, a eu réponse à laquelle nous allons - piano ma sicuro - aussi faire écho.

 

Capture-reponse-a-charlotte-sur-histoire-a-chier.JPG

 

 

C'est un plaisant raisonnement de merde que celui que vous faites sur le sujet de chier, et il paraît bien que vous ne connaissez guère les plaisirs, puisque vous ignorez celui qu'il y a à chier; c'est le plus grand de nos malheurs. Il faut n'avoir chié de sa vie, pour n'avoir senti le plaisir qu'il y a de chier; car l'on peut dire que de toutes les nécessités à quoi la nature nous a assujettis, celle de chier est la plus agréable. On voit peu de personnes qui chient qui ne trouvent que leur étron sent bon; la plupart des maladies ne nous viennent que par faute de chier, et les médecins ne nous guérissent qu'à force de nous faire chier, et qui mieux chie, plutôt guérit. On peut dire même qu'on ne mange que pour chier, et tout de même qu'on ne chie que pour manger, et si la viande fait la merde, il est vrai de dire que la merde fait la viande, puisque les cochons les plus délicats sont ceux qui mangent le plus de merde

...

Les boudins, les andouilles et les saucisses, ne sont-ils  pas des ragoûts dans des sacs à merde ?

...

Quand vous ne chiez pas, vous vous sentez pesante, dégoûtée et de mauvaise humeur. Si vous chiez, vous devenez légère, gaie et de bon appétit.

...

Vous étiez de bien mauvaise humeur quand vous avez tant déclamé contre le chier; je n'en saurais donner la raison, sinon qu'assurément votre aiguillette s'étant nouée à deux noeuds, vous aviez chié dans vos chausses. Suite page 389 de la correspondance complète de Madame

 

 

------------------

 
Suite de la lettre
de Charlotte, en date du 9 octobre 1694, à sa tante Sophie, Electyrice de  Hanovre sur http://www.castalie.fr/article-17255605.html

 

 

Partager cet article
Repost0
20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 00:00

Charlotte-Elisabeth von der Pfalz-Simmern, la délicieuse commère de Versailles

 

La correspondante préférée de Madame, la Princesse palatine, était sa tante, la princesse Sophie, électrice de Hanovre, fille de l'électeur palatin Frédéric V, qui avait accepté en 1619 la couronne de Bohême, et Elisabeth Stuart, fille de Jacques 1er; roi d'Angleterre. Donc petite petite-fille de Marie Stuart, elle-même fille de Marie de Lorraine...

 

Sophie_von_der_Pfalz_von_Peter_Lely.jpgNée en 1630, Sophie passa ses premières années en exil à La Haye. C'est la guerre de Trente Ans.

 

Pour achever son éducation, elle fut envoyée auprès de Charles-Louis, soit Karl Ludwig son frère, père de Madame, duchesse d'Orléans, belle-soeur de Louis XIV, que le Traité de Westphalie avait réintégré dans l'électorat enlevé au malheureux Frédéric V leur père.


Sophie avait épousé en 1658 le duc Ernest-Auguste de la maison de Brunswick-Lunebourg-Hanovre, plus tard électeur de Hanovre et père de Georges 1er de Grande Bretagne.

 Sophie-de-Hanovre.PNG

La princesse Sophie mourut en 1714 à l'âge de 89 ans, à la veille de s'asseoir sur le trône d'Angleterre, où son fils Georges-Louis prit sa place.

 

Pour en savoir davantage sur la princesse électrice Sophie de Hanovre, vous référer à Churfürstin Sophie von Hanover, im Umrisz. Hanovre, 1810


 

Partager cet article
Repost0
16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 01:42

Il s'est passé ici une chose affreuse la semaine passée; la duchesse d'Uzac est morte du mal français; elle était fille du prince de Monaco, et une très digne et respectable dame; son infâme mari qu'elle adorait l'avait ainsi gâtée. Je ne puis comprendre comment elle aimait un tel homme, car il est horriblement laid; il pue comme un bouc; il passe toute la journée à se soûler avec ses laquais, et il fait encore pis avec eux. Cependant, il lui avait inspiré une telle affection qu'elle a dit qu'elle pourrait être contente si elle le revoyait avant de rendre l'âme. Elle était enceinte, et les remèdes qu'on lui a donnés l'ont fait accoucher au huitième mois; l'enfant n'a vécu qu'une demi-heure, et elle est morte quatre jours après. Je plains bien sincèrement son pauvre père.

Port-Royal, 27 juillet 1700

 

Pour les Alsaciens; Lorrains et cousins d'outre Rhin, le mal français c'était la petite vérole qui fit tant de ravages au 17e. Sur le plan historique, ce "nouveau mal" aurait été ramené du Nouveau Monde ou débuté en Italie. Le "morbus novus" inconnu des médecins toucha toute l'Europe en quelques années, les soldats en étant les principaux vecteurs. 

Chacun en reportait la responsabilité sur son voisin. Pour les Français, il s'agissait de la "variole espagnole" ou du "mal napolitain". Pour les Italiens, c'était le "mala franzosa". Le Moyen Orient et l'Extrême Orient ne furent pas non plus épargnés par la "pustule franque"... Quant à Vasco de Gama... il apporta en Inde le "mal portugais" tandis qu'au Japon se développait le "mal de Chine".

Pour les Turcs c'était le mal chrétien et pour les Perses le mal turc... Pour les Polonais, le mal allemand. Pour les moscovites, le mal polonais. Etc.



Partager cet article
Repost0
16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 00:00

Charlotte-Elisabeth von der Pfalz-Simmern, la délicieuse commère de Versailles

 

 

Tenir son rang était un des principes auxquels la Palatine tenait le plus.  Elle connaissait parfaitement les droits et devoirs d'une personne de sa qualité.

 

Madame avait projeté de se rendre en Lorraine, en octobre 1699, auprès de sa fille Elisabeth Charlotte devenue duchesse de Lorraine deux ans plus tôt.

 

 

Elle dut cependant renoncer à ce voyage pour ne pas faire un affront à son beau-fils car Louis XIV, le beauf,  n'avait pas voulu permettre qu'on trouvât un moyen terme pour concilier le cérémonial, le duc de Lorraine prétendant avoir devant Monsieur et devant elle une chaise à bras, disant que l'empereur le lui permettait.

 

Louis XIV avait répondu que chez l'empereur il y a une étiquette et que chez lui il y en a une autre, que le vieux duc de Lorraine, quoiqu'il fût beau-père de feu Monsieur, n'a jamais eu, devant lui et devant sa soeur, qu'un tabouret.

Rappelons à ce propos que Monsieur est le titre donné au frère du roi. Dans ce contexte-ci il s'agit de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII et oncle de Louis XIV, qui avait laissé le souvenir d'un prince tumultueux, rebelle et indomptable. Il avait en effet épousé, contre l'avis de Louis XIII, Marguerite de Vaudémont, soeur de Charles IV, duc de Lorraine et de Bar, prince aussi fantasque que lui.

 

Des disputes relatives à l'étiquette il y en avait une foule d'exemples.

 

 

Charlotte-Elisabeth Orléans (duchesse d')Abraham Auguste Rolland




Partager cet article
Repost0
15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 00:00

Nos recherches sur nos derniers souverains lorrains ont emboîté le pas à la Princesse Palatine, épouse du très gay frère de Louis XIV.

 

Palatine-60c0dcd26794149df2470be7bd2b7a0404a20cda_101x160_.jpegCharlotte-Elisabeth de Bavière, née à Heidelberg au mois de septembre 1652, fut confiée très jeune à sa tante l'électrice Sophie de Hanovre qu'elle ne quitta que pour venir en France épouser Monsieur, duc d'Orléans, veuf de Henriette d'Angleterre, frère de Louis XIV.

 

Convertie hâtivement au catholicisme à Metz à l'occasion de son mariage, la fille de Charles Louis, comte palatin du Rhin, épousa Monsieur le 16 novembre 1671. Elle en devint veuve en 1701 après 30 années d'une union qui fut loin d'être heureuse. Elle eut trois enfants, dont le duc de Chartres qui fera le Régent et la duchesse de Chartres mariée en 1698 au duc de Lorraine.

 

Madame, nom qu'on lui donnait à la cour, mourut septuagénaire en 1722, un an après son fils, le Régent.

 

Madame, duchesse d'Orléans, dont l'histoire a conservé le nom de Princesse palatine, avait écrit un nombre incalculable de lettres,  dont beaucoup étaient adressées, en allemand bien entendu, à sa tante,  l'Electrice Sophie de Hanovre,. Une première traduction française livrée par un certain Léopold Ranke, Stuttgart, J.G. Cottascher Verlag en 1861,  compléta la correspondance (in) complète de la Princesse palatine publiée en 1854 par M. G. Brunet.

 

Même si  les passages d'une crudité étrange éloignant les esprits délicats ont été élagués, les lettres de la Palatine à sa tante Sophie donne des détails du plus haut intérêt sur la cour de Louis XIV, sur la guerre, la politique et la religion du grand siècle.

 

En relisant cette princesse allemande, forte, courageuse, franche, droite, bonne, noble et grande en toutes ses manières, on doit se représenter cette nature plutôt virile accouplée au prince le plus efféminé de son temps, qui au milieu des splendeurs de Versailles, regrettait la choucroute, les saucisses et la grosse bonhomie de son pays (tiens... ne nous fait-elle pas penser à quelqu'un de chez nous... ?).

 

Celle qui prenait patience en enrageant, écrivait beaucoup pour épancher sa bile.

 

Elle inonda de ses lettres l'Europe entière pendant au moins cinquante ans. Elle en écrivait parfois jusqu'à dix par jour, parfois de vingt ou trente pages farcies par tout ce qui lui passait par la tête.

 

Correspondance rude, vive, brutale avec les gens qu'elle aimait dont sa fille, la duchesse de Lorraine, ses deux belles-filles issues du premier lit de son époux, Marie-Louise, épouse malheureuse de Charles II d'Espagne et Anne-Marie, femme de Victor-Amédée de Savoie. Avec sa tante Sophie de Hanovre et mère adoptive surtout, sa cousine germaine Sophie-Charlotte, reine de Prusse. Bien d'autres encore.


Bref, la Palatine, qui mériterait tout un blog en son honneur, écrivait du matin au soir et du soir au matin...

 

Pour ne pas vous lasser, la délicieuse "Commère de Versailles" ne vous livrera de temps à autre que quelques passages de sa longue correspondance, ceux qui sans complexes pourraient être jugés pertinents en ce début de 21e siècle.

 

 

 

NB : Si comme nous... vous avez raté la Princesse palatine sur France2, rediffusion le 23 août à 0h45 sur France2

 

 

 


 


 


 



 

 


 



Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Hestroff, village de la Moselle francique
  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
  • Contact

Recherche