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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 00:38

Bornes, vieille carrière et vieux château du Hohwald


Citer 1. les routes importantes que l’on soupçonne avoir fait embranchement sur les voies romaines ; 2. les routes moins anciennes, qui paraissent avoir été abandonnées depuis longtemps. Il est probable 1. que la route de la rive gauche correspondait avec des chemins venant des bords de la Meuse et de la Chiers ; 2. que la route de la rive droite avait des embranchements se dirigeant vers la Sarre et la Nied et vers les camps stationnaires qui ont pu exister sur ces points ; 3. que ces deux routes avaient des communications entre elles. Il s’agit de trouver des preuves de ces probabilités, soit par le raisonnement, soit par des traces de chemins.


Suivre surtout les deux routes romaines avec détail ; dire où elles existent bien conservées, où elles n’existent plus, les causes de leur destruction, etc.

 

Vérifier la situation de Caranusca et de Ricciacum, lieux intermédiaires entre Metz et Trèves, tous deux peuvent appartenir à l’arrondissement de Thionville.

 

Histoire de Thionville par G .F. Teissier, 1828

 

Caranusca et Ricciacum ont fait couler beaucoup d'encre. Encore aujourd'hui, nous restons dans l'incertitude totale.



1828, P. de Golbéry pour le Bulletin des sciences historiques, antiquités, philologie, volume 9 par Champollion-Figeac


Celle de Metz à Trèves par Caranusca et Ricciacum au dessus des hauteurs qui longent la rive droite dans le voisinage du Hackenberg.

La voie de Metz au Palatinat, par l’Hérapel, une autre parallèle à celle-ci pour gagner les bords du Rhin ; contre l’opinion établie par Cluvier, M. Audenelle fixe la position de Caranusca dans le voisinage du Hakenberg ; M. Teissier, cependant, nous dit, dans son histoire de Thionville, qu’il n’a pu encore déterminer la position de Caranusca, et l’hésitation d’un homme aussi savant, aussi capable de décider, ne peut être balancée ni confirmée par une simple conjecture. Au surplus, M. Audenelle la propose avec modestie ; en attendant mieux, il me semble avoir apporté d’excellentes raisons de point rechercher Caranusca à Sarrebourg, à 4 lieues de Trèves. Quant à Ricciacum, M. Teissier en a indiqué la situation non loin du village de Ritzing, qui a été bâti plus au couchant, et il a pris soin d’avertir que Ricciacum n’était pas au même endroit, ce que néanmoins M. Audenelle dit d’un manière précise.  Celui-ci s’occupe du beau monument d’Igel, placé dans le village de ce nom, à l’endroit où il présume que la voie traversait la Moselle pour rejoindre celle de Sirmium à Trèves. Ce monument est un obélisque de 64 pieds, couronné d’un globe, sur lequel un aigle déploie ses aîles. Les savants ont beaucoup disputé sur un reste d’inscription, sur l’origine du monument, etc. etc. Nous rappellerons ici l’idée assez plaisante d’un étymologiste, qui a expédié la difficulté sans en être gêné le moins du monde. D’abord, il fait naître Caligula dans ce lieu, il le baptise Cajus César, et fait jaillir son nom de celui de Caius et de celui d’Igel. Cela est commode, il n’y a que trois ou quatre consonnes et autant de voyelles à changer ; mais, et il y a longtemps, qu’on a dit spirituellement que les étymologistes ne s’occupaient pas des voyelles et fort peu des consonnes. J’en veux un peu à M. Audenelle de ne s’être pas déclaré contre cette belle découverte.  ...

 

 

1845-1846, page XXIV, Mémoires de l’Académie Royale de Metz

Introduction du secrétaire de l'académie

Ces éléments recueillis et conservés par vos soins attesteront de votre sollicitude pour l’histoire de l’art et celle de notre contrée. Une partie importante de notre mission est de préparer l’œuvre de nos successeurs ; de fixer, de déterminer la nature des matériaux historiques ; d’éclairer, par l’investigation laborieuse, par l’induction plausible, exacte s’il se peut, les points encore obscurs sur lesquels se portent les regards curieux de l’homme d’étude. Ainsi a fait M. Gérard, un de vos membres correspondants. Des deux grandes stations militairesexistant, autrefois, sur la route qui conduisait les légions romaines de Metz à Trèves, par la rive droite de la Moselle, les emplacements mêmes étaient effacés, perdus. L’un d’eux, celui de Ricciacum, paraît avoir été déterminé vers 1821, par feu notre collègue, M. Teissier ; mais l’emplacement du second poste militaire, l’emplacement de l’antique Caranusca était demeuré incertain malgré les savantes recherches auxquelles il avait donné lieu depuis deux siècles. Monsieur Gérard semble avoir résolu le problème. Il pense que Caranusca existait sur le côteau voisin du hameau d’Elzing, qui s’étend vers la Canner, là où elle reçoit un ruisseau descendant des hauteurs voisines du Hackenberg. Les preuves que donne M. Gérard à l’appui de cette opinion ; les ruines, les pierres de petit appareil, les armes, les médailles, les tuiles romaines trouvées récemment sur ce côteau ; enfin le rapprochement de quelques distances militaires avec celes données par la table théodosienne, paraissent autant de preuves sinon concluantes, au moins fort admissibles. Aussi avez-vous accueilli avec toute la distinction qu’elles méritent, les Recherches sur l’emplacement de Caranusca, en décidant qu’elles trouveraient place dans vos mémoires de cette année.  ...


Recherches sur l’emplacement de Caranusca et notice sur les antiquités découvertes à Elzing par M. Gérard

 

Deux voies militaires, dont on peut encore suivre le tracé sur la plus grande partie de leur cours, reliaient autrefois les puissantes cités de Metz et de Trèves. L’une suivait la rive gauche de la Moselle, l’autre la rive opposée. Cette dernière, qui n’est pas indiquée dans l’itinéraire d’Antonin, mais qui figure dans la table théodosienne conservée par Conrad Peutinger, franchissait, en quittant Metz, la hauteur de Saint-Julien, suivait, à peu près, la direction de la route actuelle, par Antilly, Chailly, Elzing, Kirschnaumen et Ritzing. Elle quittait la canton de Launstroff pour longer à droite la forêt de Munzingen, traversait celle de Michelsbuch, atteignait à Merzkirch le point le plus élevé du pays, puis se divisait en deux bras avant d’arriver à Trèves.

Caranusca et Ricciacum, stations importantes dont la position a, depuis près de deux siècles, singulièrement exercé l’esprit des savants, existaient sur cette route. La table de Peutinger, seul document qui puisse servir de guide pour déterminer la situation véritable de ces deux localités, indique ainsi qu’il suit les distances qui existaient entre Metz et Trèves et les stations intermédiaires :

 

D’Agusta Trevirorum à Ricciacum …………          X

De Ricciacum à Caranusca ……………………     X

De Caranusca à Divodurum Médiomatricorum     XIII

 

Total …………………………………………           XXXIII

 

La table de Peutinger évaluant les distances en lieues gauloises de 1 154 toises, ces trente-trois lieues font un peu plus de 15 lieues et demie de 2400 toises : indication inexacte, puisque Metz est, en réalité, à dix-neuf lieues de Trèves environ ; mais cette inexactitude ne doit point surprendre dans un document qui date du quatrième siècle, et qui se ressent de la confusion que les fréquentes invasions des barbares avaient déjà jetée dans l’empire.

Il n’était pas facile, dès lors, de déterminer d’une manière précise au moyen de la seule table théodosienne, la véritable position de Caranusca et de Ricciacum ; car l’erreur qui existe dans l’évaluation des distances entre les deux villes principales, rend nécessairement celles qui séparaient ces deux métropoles des stations intermédiaires. Aussi, les géographes, les archéologues et les historiens ont-ils émis à ce sujet les opinions les plus divergentes. Le célèbre Dancille, séduit sans doute par des analogies de noms, a transporté Ricciacum et Caranusca sur la rive gauche de la Moselle, et a cru les reconnaître dans Remisch (Remich) et Garsch (Garche). Cluverius, transformant Caranusca en Saranusca, et intervertissant l’ordre des stations, veut que ce soit Sarrebourg, à quatre lieues de Trèves. Les frères Wiltheim, Hontheim, les bénédictions (Histoire de Metz) désignent le Hackenberg, montagne isolée que la route dont il s’agit laisse à sa gauche en allant de Metz à Trèves. La position de Caranusca était donc encore inconnue, et flottait autour de la montagne qui vient d’être nommée, dans un rayon de deux lieues au nord et à l’est.


Quant à Ricciacum, Cluverius, les frères Wiltheim, Hontheim et les bénédictins sont d’accord pour y voir le village de Ritzing. Danville, au contraire, veut que ce soit Remich, sur la rive gauche, et Hetzrodt, s’appuyant sur dom Calmet, prétend reconnaître la position de Merzkirch.


Tous les doutes à cet égard se sont évanouis depuis les importantes découvertes archéologiques qui ont eu lieu à différentes époques sur le territoire de Ritzing ; et M. Teissier, dans une savante dissertation insérée dans les mémoires de l’Académie de Metz, - année 1821-1822 – prouve que ce village a succédé à Ricciacum, dont la position demeure ainsi fixée.


La table de Peutinger faisait connaître que cette Mansio était située sur la route de la rive droite de la Moselle, et indiquait approximativement sa distance de Trèves. Si ces indications, prises isolément, étaient insuffisantes, complétées par les recherches et les découvertes dont nous venons de parler, elles forment un faisceau qui ne peut laisser aucun doute sur le point obscur de géographie et d’histoire qu’il s’agissait d’éclaircir.


On voit donc que, malgré les inexactitudes dont elle abonde, la table théodosienne est un document précieux auquel il est impossible de ne pas accorder une grande autorité dans de certaines limites, et qu’il ne s’agit que de rectifier ce que ses indications peuvent avoir d’erroné par les preuves matérielles éparses sur le sol, pour obtenir les résultats les plus importants et les moins contestables. Nous allons donc essayer de nous étayer de ces indications pour retrouver la position, jusqu’à présent inconnue, de Caranusca.

 

...

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NB : Cette hypothèse a été résumée pour La Vallée de la Canner par Patrick Meyer

Mémoires de l'Académie nationale de Metz, Volume 51‎ - Page 633

Académie nationale de Metz - 1870

 

Au lieu de placer Caranusca sur le Hackenberg, l'historien de Thionville, M. le sous-préfet Teissier, voulait qu'on en cherchât la position dans un rayon de ...


Les Cahiers lorrains 1923, page 30


Les C. L. ont donné toute une série de notices : 1) M. L. Kommer, La voie romaine de Metz à Trèves, 1923, p. 141-144 ; 2) M. F. Guir, Caranusca, décembre 1923 ; etc…  Page 47, La station RIcciacum n’était pas à Ritzing, mais entre ce village et celui de Launstroff, sur une piste que l’on distingue à travers la forêt de Kalenhoven. Par Ct Lalance…

 

 

Les Cahiers lorrains, 1926, Volumes 5-6

Au lieu de placer Caranusca sur le Hackenberg … l’érudit sous-préfet ne la donnait que sous une forme dubitative ou conditionnelle, parce que les renseignements qu’il avait reçus des maires des communes étaient incomplets, … page 634

 


1941, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Classe des Lettres et, 1941, Pages 132, 133, 139


Où situer, d’une part, Caranusca et Ricciaco ? Anciennes formes revêtues par son nom : Carnisse en 1137, Garnische et Charnische en 1145, Garneche et Garnache en 1303 ; ces graphies assurent la transition du Garsch…. Même les graphies anciennes de notre Mertert permettent de le rattacher à un diminutif de mercatus, mercatittum ; cette interprétation s’accorde à merveille avec la situation et ce que nous savons du passé lointain de la localité…

Dans l’arrondissement de Thionville, Ricciacum et Caranusca, sont les deux stations romaines que la table théodosienne, conservée par Conrad Peutinger, indique entre Metz et Trèves, sur la rive droite de la Moselle. Il y a sur leur position différents systèmes plus ou moins spécieux. M. Tessier, sous-préfet de Thionville, les passe en revue, un des moins admissibles selon lui est celui de Danville, qui transporte ces deux stations sur la rive gauche et les place à Garsch et à Remisch, séduit sans doute par l’analogie des noms modernes avec les noms anciens. Dom Calmet, par une erreur plus palpable encore, continue M. Teissier, ou plutôt par inadvertance, a confondu cette route avec celle de Metz à Strasbourg, en plaçant Caranusca à Chocourt, près de Delme, et Ricciacum à Risch, à trois lieues de Dieuze. L’opinion la plus plausible, selon votre confrère, est celle qui retrouve Ricciacum près du hameau actuel de Ritzing, annexe de Landstroff, à douze kilomètres de Sierck. Il en a recueilli sur place et déduit les preuves dans une note imprimée en 1822, et il vous fait espérer que bientôt aussi il parviendra à découvrir la situation de Caranusca, station de la carte de Peutinger non indiquée dans l’itinéraire d’Antonin, qu’il croit avoir été un lieu fortifié servant d’étape et n’ayant qu’un établissement militaire, sans habitations. Page XCVIII

Géographie de la Gaule d'après la table de Peutinger, Par Ernest Desjardins, 1869

Caranuscaaunia » ou « Gannia » de l’Anon. Ravenn. (IV, 26) est rapproché de Caranusca par Forbiger (III, p. 240, note 77). – Saarbourg, selon Cluvier, qui propose de lire Saranusca (Germ. Ant. II, p. 64). D’Anville propose Garsch (Notice de la Gaule, p. 199) ; ce serait Canach, selon Walckenaer (III, p. 89) ; à l’O. de Sierck, selon Ukert (II, 2e part. P. 512) ; Busendorf, selon Hetzrodt, cité par Forbiger (loc. cit.) ; ruines près de Filsdorf, selon Lapie (p. 226) ; Budling, selon la Commission de la Carte des Gaules.

(II, A, 1) Caranusca. X.1. (22k) de Ricciaco 

 


Etc, etc....! Le mot clef "Caranusca" donne plus de 46 500 items. Dans tout ce qui est littérature ancienne ou contemporaine, "Caranusca" nous donne 629 ouvrages à consulter. Avis aux amateurs !


Pour clôturer le débat, r-v sur une page consacrée à Metz par l'Encyclopédie libre. La semaine prochaine sera consacrée aux bildstocks de Diding et Hestroff, étudiés par Solange CARPENTIER, nouvelle citoyenne de Hestroff.

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