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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 05:53
De prime abord, le désordre qui régna lors de l'évacuation de la zone rouge aurait été  imputable à l'administration préfectorale. Paraît que les commissions d'organisation y fonctionnaient mal. Selon des témoignages d'époque, la zone rouge n'eut la visite d'aucun fonctionnaire de la préfecture.

Les plans d'évacuation étaient bâclés. Pourquoi reprocher alors à l'administration communale d'avoir été déficiente ?

Certes, la préfecture avait fait distribuer des fiches d'identité et des masques à gaz mais beaucoup de communes avaient été oubliées. Pour ce qui concerne Hestroff, il y en eut des masques à gaz distribués au petit matin avant le signal du départ, dixit Camille CASARA et François PICK.

Les itinéraires de repli ne tenaient pas compte ni du relief ni de l'encombrement des chemins soit par les civils soit par les militaires.

Les centres de recueil étaient soit débordés soit mal organisés, la préfecture se contentant de faire héberger les réfugiés dans les maisons, les écuries, les granges au lieu de prévoir des tentes et de faire distribuer des bons de ravitaillement.


Un rapport militaire rapporte que les maires le plus souvent étaient si incapables de commander leurs administrés que les officiers durent en menacer beaucoup d'être fusillés...

Les militaires étaient également furieux que certaines communes n'avaient ni recensé ni emmener leurs vaches, les forçant ainsi à les traire pour faire cesser les beuglements. Tel fut le cas à Hestroff alors qu'Edling emmena son bétail.

Henri Hiegel écrit que la préfecture paraissait avoir aussi oublié d'informer les centres de recueil de l'embarquement de certaines localités par chemin de fer. Ce qui expliquerait la longue marche de Kemplich, Klang, Monneren, Veckring, Saint-François et Lacroix, les centres d'accueil n'étant pas prêts ou pas encore mis en place. Hestroff, qui a connu un calvaire identique, n'est pas cité par Hiegel. Il dit aussi que ces communes  auraient voulu garder le plus longtemps possible une partie du bétail en marchant si loin. Or Hestroff n'avait pas emmené son bétail et les longues marches décimaient les troupeaux en cours de route.

Si la préfecture fut responsable de ce désordre, les autorités militaires portèrent également une part de responsabilité non négligeable. L'encadrement de l'évacuation aurait été bien meilleure si les officiers et/ou les sous-officiers de réserve n'avaient pas été rappelés sous les armes trop tôt. Ils auraient été en mesure d'épauler les maires peu rodés au commandement.

L'armée n'avait-t-elle pas aussi réquisitionné les moyens de transport dans la zone rouge ? N'a-t-elle pas réquisitionné des trains entiers réservés à l'évacuation des civils ? Quand Hestroff fit halte à Hagondange... n'était-ce pas ce qui se serait passé ?

L'armée savait que la guerre éclair tant redoutée par nos civils n'aurait pas lieu en ce mois de septembre 1939, les Allemands étant trop occupés sur le front polonais. Alors pourquoi chasser les civils de manière aussi précipitée ?

Henri Hiegel rapporte aussi que dans les villages occupés par la troupe, l'armée aida les évacués à rassembler leurs biens à emporter et prit soin des maisons et du bétail resté en place. Va falloir que Hestroff se chatouille pour se faire rire tant les soldats étaient arrogants et pressés de les voir partir. Nos gens avaient le dos à peine tourné que l'armée se mit à piller le village sans vergogne. Les soldats de "l'intérieur" n'eurent aucun respect pour nos ainés lors du départ, encore moins pour leurs biens laissés en place.

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Commentaires de Jean-Luc DODELLER :

C'est ça, ils y étaient 6 hommes retranchés dans la ferme, à garder la route avec une mitrailleuse. ... Il me semble
que c'était le 20ème de cavalerie, normalement stationné à Sedan, mais je pourrais reposer la question à Tonton René à la prochaine occasion. Au besoin, je rectifierai. A+

En effet, nos maisons ont vite été pillées par la troupe.
Tonton René, qui était soldat à Bockange, mais qui ces jours-là était "de service" avec 5 autres soldats dans la ferme sur la route de Bouzonville à Filstroff (je n'ai pas le nom en mémoire - Bibichebach ? -), est revenu, dès que possible, soit plusieurs jours après, à la maison familliale, selon les instructions de sa fiancée Génie, pour récupérer le poste de TSF. Hélas, celui-ci avait déjà été volé et la maison pillée  était dans un désordre incroyable.













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  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
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