Hestroff sur le chemin de Divodurum - Treveros ?
Outre les voies romaines et/ou celles dites de Brunehaut, le sous-préfet de Thionville désirait aussi, en 1820, toujours sur instruction du Ministère de l'intérieur, reconstituer la frontière qui séparait les Mediomatrici et les Treveri " Le célèbre géographe Nicolas Samson pensait que les limites des anciens diocèses répondent à celles des anciens peuples. Chercher les limites des anciens diocèses de Metz et de Trèves, et voir quelles conséquences on peut en tirer pour la division des Treviri et des Mediomatrici."
A ce propos, il demanda qu'on examine s’il n’y a pas eu sur la frontière des Mediomatrici, des lignes de camps stationnaires (Stativa castra) ou des postes d’observation, placés en vue les uns des autres sur des hauteurs...
Il poursuit qu'il est très probable que cette question doit être résolue affirmativement. … Il paraît qu’il y avait depuis la forêt des Ardennes, ou depuis la Meuse jusqu’à la Sarre, ou même jusqu’au Rhin, une chaîne de postes militaires, faisant un grand système de défense contre les invasions des peuples du nord ou de la rive droite du Rhin. Ces postes étaient des camps d’un accès difficile, des châteaux ou même quelquefois de simples tours. M. le marquis de Villers, de Bourgesch, (ancien canton de Sierck), ami zélé autant qu’éclairé de l’archéologie, s’est occupé spécialement de recherches sur ces établissements militaires.
L’usage de mettre les garnisons dans les villes n’avait pas lieu sous le haut-empire, selon Dubos et plusieurs autres écrivains. Les stativa devaient donc être fréquents près des frontières et surtout au nord.
Alors le village de Hestroff, aux confins de trois zones linguistiques, bilingue depuis la nuit des temps, était-il une stativa ou un campement de soldats sur les hauteurs de notre Hohwald d'où on pouvait contrôler le pays des Trévires tout en protégeant les Médiomatriques ou vice versa ?
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Selon les recherches de la SHAN, en 1610, sur 80 hommes recensés à Hestroff, 19 étaient inaptes aux armes. Il y avait un officier, 8 arquebusiers, 20 hallebardiers piqueurs, 4 hommes et 28 jeunes aptes à porter les armes... Parallèlement, la même année, à Ebersviller, le village voisin, lors du recensement des possibilités militaires, sont cités la possibilité d'un officier, de 7 arquebusiers et de 10 hallebardiers piqueurs. On y avait recensé 46 hommes dont 12 inaptes à porter les armes et 14 étaient des jeunes...