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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 17:36
La naissance ou le mariage d'un prince, ou l'arrivée d'un membre de la famille royale, à Metz, donnait lieu à des dépenses incalculable, c'étaient des arcs et des chars de triomphe, de riches cavalcads, des violonistes qu'on fesait venir d'Allemagne à grands frais, de brillantes illuminations, des jardins artificiels, des pavillons dressés à l'entrée de la synagogue, des fontaines de vin qui voulaient en permanence. On croit lire les mille et une nuits en voyant dans les archives de la ville les détails de ces vraies féeries.
Et que n'ont pas fait le juifs pour plaire à une population ingrate ? En 1698, une mauvaise récolte faisait pronostiquer une disette complète; le désespoir régnait dans toutes les familles ouvrières; les juifs de Metz firent venir alors de Francfort, 7.000 sacs de froment pour les livrer à la consommation, non pas à prix coûtant, mais avec une perte constatée de 30,000 fr., ce qui a empêché l'extrême disette dans le pays. "Cela fait voir, dit Dom Calmet, quelles sont leurs liaisons, leur intelligence, leur industrie, l'utilité qu'on en peut tirer dans l'occasion et l'empressement qu'ils ont de se rendre utiles, même à perte, dans les nécessités publiques.".
On leur avait assigné à Metz un cloaque infect, près des bords de la Moselle, qui traverse la ville; pour peu que la rivière débordait, l'eau s'introduisait dans toutes les maisons, quand elle se retirait elle déposait une mare qui compromettait la santé publique; les juifs ont fait construire à leurs propres frais le long mur du quai de l'arsenal, pour encaisser la Moselle dans son lit, et préserver ainsi les habitants aussi bien qu'eux-mêmes, des émanations pestilentielles de ce marais.
Indépendamment de ces charges volontaires et forcées, chaque juif faisait encore partie d'une ou de plusieurs sociétés de charité ou confrairies qui s'emposaient annuellement des sommes considérables; une masse d'étudiants étrangers attirés par la réputation du collège rabbinique étaient encore entretenus et nourris aux frais des particuliers; les fêtes religieuses attiraient à Metz les mendiants par milliers, qui tous recevaient la nourriture et l'aumône comme une dette obligatoire; on allait même jusqu'à envoyer tous les ans des produits de la charité aux pauvres de la terre sainte s'ils ne se présentaient pas eux-mêmes pour les recueillir.
Quant aux pauvres indigènes, ils recevaient chaque vendredi des secours à domicile, soit du produit des troncs des quatre synagogues, soit de la part des particuliers plus aisés.
Quand, en présence de telles charges, on considère la répartition de la taxe annuelle du rôle obligatoire de 54,740 liv. 1 sol. 6 deviers, on se demande avec étonnement d'où cette population sans propriété, sans professions mécaniques ou industrielles, sans commerce de matières premières, ni de marchandises neuves, pouvaient subvenir à des dépenses aussi énormes ?
Le rôle comprend 635 imposés, tant de Metz que du plat pays (c'est sous ce nom qu'on désignait la généralité du pays messin, qui était du ressort du grand rabbinat de Metz), et de tous ceux qui étaient originairs du pays; ainsi on y remarque une foule de noms appartenant à la Lorraine, au Barrois, à l'Alsace, à Paris et même à l'Allemagne, qui devaient leur origine au pays messin.
Les impositions étaient accablantes. Prenons pour exemple feu M. Nathan Birié, que tous les juifs de Metz de la génération actuelle ont encore connu. Tout le monde sait que ce n'était qu'un pauvre instituteur chargé d'une nombreuse famille, entouré du matin au soir d'une quinzaine d'élèves qui payaient chacun 15 à 18 fr. pa an; ce pauvre homme était taxé à 39 liv. par an; sa mère la veuve Seligman Birié, qui était dénuée de toute ressource, payait 21 liv. 10 s.

Suivent ceux qui payaient plus de 500 liv.

Le fils mineur de Baruck Brissac
Querçon Samuel Jonas Lévy
Goudchaux Mayer, Goudchaux Cahen
Cerf Goudchaux
Cerf Worms de Sarrelouis
CerDalsace
Les enfants mineurs de Louis Tresnel
Louis Cahen
Hayem Worms de Sarrelouis
Les enfants de Joseph Cahen
Jacob Goudchaux Cahen, Mayer Goudchaux Cahen
Hayem Worms de Sarrelouis
Les enfants de Joseph Cahen
Jacob Goudchaux, Mayer Goudchaux Cahen
Joseph Gouenheim
Samuel Cahen Augny
Olry Lion Schwabe

G.L.Y pour les Archives Israélites de France, 1845


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