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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 03:44
La guerre finie, les ouvrages de la Ligne Maginot, devenus objet de rancoeur et de mépris, furent pillés. Le Fort de Bousse n'échappa pas à la règle. Dans caves et greniers on pourrait encore aujourd'hui retrouver quelques chaises en fer ou autre mobilier.

La clairière du Fort de Bousse attira d'abord les enfants qui en firent leur terrain de jeu préféré. Par la suite, les mêmes galopins, devenus grands, motorisés cette fois, y retournèrent le soir pour y pratiquer d'autres jeux. Quant aux adultes qui avaient connu la guerre, ne leur restait plus que le souvenir de l'effervescence qui y régnait lors de la construction et les petits bals y improvisés avant la descente aux enfers.

Il nous a été rapporté que fin des années 60 et début 70, le samedi soir, il y avait embouteillage de voitures aux vitres embuées.
C'est que les garçons du village et alentours y emmenaient, après le bal, leurs dernières conquêtes, histoire de pousser plus en avant un flirt débuté en début de soirée.

Ces allées et venues prirent fin quand la commune de Hestroff racheta à l'Armée  le terrain dont elle fut expropriée au début des années 30. A ce propos, il faut remercier la municipalité d'alord, Julien JACOB, jeune maire, et Lucien FANTIN, 1er adjoint, d'avoir eu le génie d'agrandir le patrimoine foncier de Hestroff. Non seulement la commune restait propriétaire de la forêt de Saint-Médard héritée en échange d'Altsching, mais récupérait un ouvrage aujourd'hui célèbre pour ses fresques.

La source du Schélenberg ou du Hohwald était sur le point de se tarir. Les étés sans eau devenaient monnaie courante. Aussi, des travaux furent entrepris pour capter les eaux qui alimentaient le fort et en faire bénéficier la communauté. Cette eau, hélas, bien qu'abondante, n'avait pas la qualité de la source du Hohwald. On ne la servit plus à table. Christophe Boulanger, le marchand de vin, dut abandonner la fabrication artisanale de sa limonade, la meilleure sur le marché d'alord, et encore supérieure aujourd'hui à toutes celles qu'on peut trouver dans le commerce.

Une association de sauvegarde du fort vit le jour. Le sentier qui menait à l'ouvrage E fut coupé à la circulation des véhicules.
Ce ne fut pas au goût de certains, au nôtre non plus. Mais la commune disait vouloir protéger les lieux et éluder un nouveau fléau : la drogue qui n'épargnait plus le rural profond. Ainsi soit-il.

Une aire de repos, à l'entrée du sentier menant au fort aux fresques, mise en place à l'automne 2008, invite désormais les promeneurs à s'y arrêter pour un brin de causette.


Hélas le manque de civilité y laisse des traces. Surtout en face, où s'accumulent canettes, bouteilles de bière et autres crasses.

Bien à l'abri des regards, on y vient se soulager non sans oublier son PQ.
Feu Roger BEHEM, peu avant son départ précipité au printemps dernier, nous avait donné un coup de main pour y mettre un peu d'ordre. En ce début d'automne, il aurait été très fâché de découvrir que rien n'avait changé et que la nature continuait à y être polluée.

Notre dernière image de Roger BEHEM













 

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commentaires

J
<br /> En effet, ce champ tout en longueur était aux Muller, ou au moins aux Humbert avant eux.  Il y avait là des petits cerisiers à kirsch, aux fruits amers par conséquent, dont on se contentait,<br /> quand était passé le temps des fraises des bois le long du sentier du fort aux fresques !<br /> <br /> Des cerisiers à kirsch, il y en avait aussi, aux fruits tout aussi amers dans la patûre de Céline Nadé, qui se trouvait au coin à angle droit de la route d'Edling.<br /> La famille Jungmann y amenait autrefois son unique vache à paturer tous les jours....<br /> <br /> C'était très remarquable, et celà pour au moins 2 bonnes raisons :<br /> -La première, parce que contrairement aux autres fermes qui avaient de nombreuses vaches pour un seul paysan, là, il n'y avait qu'une seule vache, pour une famille nombreuse, famille qui venait la<br /> chercher en délégation tous les soirs pour l'emmener à l'étable, comme si cette bête faisait partie de la famille, ce qui était sûrement le cas, quelque part, car cette brave bête, pas féroce<br /> pour deux sous, ne manquait pas, néanmoins, de faire valoir son caractère !<br /> -Ensuite, parce que cette vache était particulière et qu'elle était unique en son genre dans le vilage et même dans le canton, où il n'y avait que des "frisonnes"  (blanches-et<br /> noires et osseuses).<br /> Cette vache, qui avait forcément son petit nom, était de race "normande", c'est à dire mouchetée roux et blanc, et particulièrement gironde. Si son "look" est ordinaire et banal dans<br /> l'ouest de la France, à Hestroff, c'était parfaitement extravagant !<br /> A tel point que tout un chacun pouvait aisément imaginer une mutation génétique la concernant ! En tous cas, à défaut d'information, la jeunesse n'était pas sans s'interroger, imaginant que<br /> cette bête était peut-être "anormale" quelque part. Expression que nos anciens employaient pour des enfants trisomiques, autistes ou autres....<br /> Or, rien de tel en l'occurence: cette brave bête a fortifié par son lait quelques hestroffois et d'autres personnes aujourd'hui au-delà des limites de la commune...!<br /> <br /> Pour en revenir à cette patûre de Céline Nadé, "à l'angle de la route", il faut rappeler qu'il y a , au bord de la-dite route, une croix, portant une mention en latin (o crux, ave maria ?) et les<br /> dates 1939-1945.<br /> Cette croix en granit , qui je suppose exite toujours, doit son existance à un "voeu exaucé", comme je l'ai toujours entendu dire....<br /> <br /> Céline Nadé, l'a fait ériger pour remercier le ciel d'avoir vu son fils (Paulé) ou ses fils (?) revenir de la guerre, vivant(s) et sain(s) et sauf(s)....!<br /> <br /> Est-ce un bon pronostic ? Ai-je fait la bonne interprétation ?<br /> Tu me le confirmeras...<br /> <br /> .<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Bonjour Jean-Luc. Contente de te lire. Je ne me rappelle pas du tout ni des cerisiers ni de la vache des Jungman, les parents m'ayant éloignée trop tôt du village. J'ai raté bien des bonnes<br /> choses... Tout au plus me souviens-je des moutons du père Fantin et surtout d'une scène terriblement attendrissante : Béné, sa fille, à peine adolescente, venait donner le biberon aux plus jeunes<br /> brebis. Par la suite, on permit à feu Alfred Wagner d'y mettre deux vieux chevaux sauvés de l'abattoir.<br /> Pour ce qui concerne la croix, tu as bien raison. La Oma Céline l'a fait ériger pour remercier le ciel de lui avoir ramené ses 3 fils vivants : Paulé revenu de Tambow, François de la Serbie et René<br /> de la Crimée. Force est de constater que les fils de la Céline, obligés de combattre sous le drapeau allemand, ont quand même vu du pays et dans leurs bagages ramené quelques balbutiements de russe<br /> ...<br /> Enfin la croix fut décapitée. Après la tempête de 1999 qui fit tant de dégâts route d'Edling, les voisins ont exigé que nous fassions abattre les sapins. L'entreprise qui s'en chargea, par<br /> négligence, cassa la croix. Cette même entreprise promit de charger un marbrier de réparer les dégâts. Personne ne s'est jamais montré. Aussi, le Christ, qui était sur la stèle funéraire de la<br /> Céline, fut descellé pour remplacer le moribond route d'Edling. C'est feu Alfred qui fit les réparations. Ce qui fait encore dire à notre mère que le Bon Dieu a dû bien l'accueillir l'Alfred<br /> ...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Coucou, .. je me souviens bien de cette cabane et de cet endroit en lisière de forêt où nous nous attardions souvent. J'y ai passé du temps avec Joëlle Muller (son nom de jeune fille) lors de nos<br /> ballades. Elle me disait même que cela faisait partie de leur champs (le verger qui longe le chemin menant au fort). A voir peut être du côté des Muller, Victor a peut être des photos .. !<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Marie-Laure, maintenant que tu évoques Joëlle, je me rappelle d'une superbe table en bois réalisée par son frère aîné Daniel. Cette table était en effet sur le terrain Muller. Elle avait remplacé,<br /> semble-t-il, la cabane que hélas je n'ai point connue.<br /> Daniel a démonté la table suite à certaines polémiques. Elle était en zone ombragée et donnait une vue superbe sur l'atelier Dodeller et les premières maisons de la rue des Tilleuls. Par temps de<br /> grande chaleur il était très agréable de s'y attarder en effet.<br /> Les Muller y sont revenus il y bien dix ans de cela pour y faire un immense picnic qui réunissait 3 générations.<br /> En espérant que les Muller nous lisent et que comme tu le dis Victor ait des photos à nous transmettre.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Cette petite impasse qui mène au "Fort-aux-Fresques" a connu une autre période d'effervescence dans les années 60/70 : celle des chasseurs qui à la belle saison s'y donnaient rendez-vous<br /> dominicalement. Il y avait la fameuse cabane, toute de bois et de mystères (les clefs étaient chez "la Catherine", mais bien rares étaient les occasions d'en voir l'intérieur). Sur la porte en<br /> pignon, il y avait un trophée de cerf et dans la cour, soit en plein air, "la salle à manger" avec la table et les bancs faits du bois de la forêt et le fourneau (barbecue), et à l'écart,<br /> encore plus intrigant, le wc de campagne également en plein air : une sorte de chaise faite avec des branches de bois noueux et posée au dessus d'une petite fosse-receptacle !<br /> Personnellement, je n' ai pas de photos de la "cabane des chasseurs", mais il est impossible qu'il n'en existe pas ! C'était un lieu magique et gai, car fait pour l'agrément, ce qui était rare à<br /> cette époque à Hestroff, et éxotique, car les gens qui y venaient n'étaient pas du cru et apportaient quelque chose : un autre parler, une autre vision....<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Maintenant que tu en sauses... je me rappelle en avoir entendu parler. Mais, hélas, je ne l'ai jamais vue. Gisèle devrait pouvoir nous en raconter davantage.<br /> <br /> <br />

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  • : Hestroff, village de la Moselle francique
  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
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