Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 13:49

 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 00:53

Le 22 (décembre 1588), le duc de Guise, se mettant à table pour dîner, trouva sous sa serviette un billet ainsi conçu : « Donnez-vous de garde, on est sur le point de vous jouer un mauvais tour ». Il écrivit au bas au crayon : « on n’oseroit » ; et il jeta le billet sous la table. Le même jour, le duc d’Elbeuf lui dit qu’on attenterait le lendemain à sa vie. « Je vois bien, mon cousin, répondit le Balafré, que vous avez regardé vostre almanach, car tous les almanachs de ceste année sont farcis de telles menaces ». (L’Estoile).


Le roi avait annoncé qu’il irait le lendemain 23 à la Noue, maison de campagne au bout d’une longue allée sur le bord de la forêt de Blois, afin de passer la veille de Noël en prières. Rassuré par le projet de ce prétendu voyage, le cardinal de Guise pressa son frère de partir pour Orléans, disant qu’il était assez fort, lui cardinal, pour enlever Henri et le conduire à Paris. Une fois remis aux mains des Parisiens, les états l’auraient déposé comme incapable de régner, puis confiné dans un château avec une pension de 200,000 écus ; le duc de Guise eût été proclamé roi à sa place : c’était le dernier plan, car les plans variaient. Catherine avait elle-même songé à priver son fils de la couronne, mais en lui donnant dans sa retraite des femmes au lieu d’or, comme chaînes plus sûres ; elle eût alors demandé le trône pour le duc de Lorraine, son petit-fils par sa fille. Deux grands conspirateurs cherchaient donc à se devancer pour s’arracher mutuellement le pouvoir et la vie ; leurs complots respectifs étaient connus de l’un et de l’autre : le plus dissimulé l’emporta sur le plus vain.


Le 22, le roi, après avoir soupé, se retira dans sa chambre vers les sept heures ; il donna l’ordre à Liancourt, premier écuyer, de faire avancer un carrosse à la porte de la galerie des Cerfs, le lendemain matin, 23 décembre, à quatre heures, toujours sous prétexte d’aller à la Noue. En même temps il envoya le sieur de Marle inviter le cardinal de Guise à se rendre au château à six heures, parce qu’il désirait lui parler avant de partir. Le maréchal d’Aumont, les sieurs de Rambouillet, de Maintenon, d’O, le colonel Alphonse Ornano, quelques autres seigneurs et gens du conseil, les quarante-cinq gentilshommes ordinaires, furent requis de se trouver à la même heure dans la chambre du roi.


A neuf heures du soir le roi mande Larchant, capitaine des gardes du corps ; il lui enjoint de tenir le lendemain, à sept heures du matin, avec quelques-uns des gardes, sur le passage du duc de Guise, quand celui-ci viendrait au conseil ; Larchant et les siens présenteraient à ce prince une supplique tendant à les faire payer de leurs appointements. Aussitôt que le duc serait entré dans la chambre du conseil qui formait l’antichambre de la chambre du roi, Larchant se saisirait de l’escalier et de la porte, ne laisserait ni entrer, ni sortir, ni passer personne. Vingt autres gardes seraient placés par lui, Larchant, à l’escalier du vieux cabinet, d’où l’on descendait à la galerie des Cerfs.


Tout étant disposé de la sorte, Henri rentra dans son cabinet avec de Termes ; c’était Roger de Saint-Lary de Bellegarde, si connu depuis. A minuit Valois lui dit : « Mon fils, allez vous coucher, et dites à Duhalde qu’il ne faille de m’esveiller à quatre heures, et vous trouverez ici à pareille heure ». Le roi prend son bougeoir et s’en va dormir avec la reine » (Miron).

 

-----------

 

Claude-de-France-epouse-Charles-de-Lorraine.jpgClaude de France,  1547-1575, est la 2e fille de Henri II et Catherine de Médicis. Elevée aux côtés de Marie Stuart, elle avait épousé en 1559 Charles III, duc de Lorraine et de Bar, dont 9 enfants. Mariée à l'âge de 12 ans, Claude décède à Nancy à 27 ans.

 

  • Henri II (1563 † 1624), duc de Lorraine et de Bar (Il fut prétendant au trône de France lors des états généraux de 1593) qui n'a eu que 2 filles dont Nicole qu'il avait voulu marier avec son grand favori le Baron d'Ancerville.
  • Christine (1565 † 1637), mariée en 1587 à Ferdinand Ier de Médicis, grand-duc de Toscane (1549 † 1609)
  • Charles (1567 † 1607), cardinal de Lorraine, évêque de Metz (1578-1607), et de Strasbourg (1604-07)
  • Antoinette (1568 † 1610), mariée en 1599 à Jean-Guillaume (1562 † 1609), duc de Juliers et de Berg
  • Anne (1569 † 1676)
  • François, comte de Vaudémont (1572 † 1632), duc de Lorraine et de Bar
  • Catherine (1573 † 1648), abbesse de Remiremont
  • Elisabeth (1575 † 1635), mariée en 1599 à Maximilien Ier (1573 † 1651), électeur de Bavière
  • Claude (1575 † 1576)
Partager cet article
Repost0
2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 16:09

Nous avons appris le décès de Mme Alice Mathis, née Kiren, survenu à son domicile à Flastroff le 30 avril, dans sa 89e année.


Alice Kirn-Mathis est la maman de notre maire Denis Mathis à qui nous présentons nos sincères condoléances ainsi qu'à toute sa famille.


La défunte repose à la chambre mortuaire de Halstroff. 


Une messe d’enterrement sera célébrée le mardi 4 mai à 15h00 en l’église Saint-Eloi de Flastroff, suivie de l’inhumation au cimetière communal.

 

Partager cet article
Repost0
2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 08:51

Déclaration des biens de l’abbaye de Villers-Bettnach à Hestroff , 1692 – 1705

De droit en toute justice ; de fait, moyenne, basse et foncière justice.

1 breuil (ancien fonds de l’abbaye) d’environ 25 fauchées affermé pour 6 ans commençant à la St Georges 1690 – bail du 12 mai 1690 – à Pierre Dalstein et Claude Steff, cabaretier à Piblange, à la réserve d’une portion que le maire et le sergent dudit Hestroff prennent dans ce breuil moyennant 17 écus à 3 livres 2 sols l’un de canon.

 

Hestroff-epuration-23mai2010-691.jpg

Le breuil de Hestroff à la limite des bans de Hobling, de Chémery et d'Edling -23 mai 2010 -

 

1 métairie à défricher dont la maison est en ruine d’environ 80 journaux de terres et fauchées affermée pour 9 ans commençant à la St Georges 1687 – bail du 24 mai 1687 à Pierre Dalstein, Mathis Marck de Piblange et Louis Dalstein d’Hestroff moyennant 18 paires de quartes moitié blé moitié avoine, mesure de l’abbaye, 2 livres de cire ou 3 livres tournois, 2 charrois à Metz ou Thionville ou 6 livres tournois.

Les droits seigneuriaux de l’abbaye sont :

* le droit capital : quand il meurt un chef de famille, le 1er meuble appartient à la veuve, le 2e à l’abbaye. -
* les droits honoraires : les laboureurs doivent 3 gros et les manœuvres 1 ½ = 3 * le droit de banvin : de 3 années, 2 appartenant à l’abbaye. -
* les amendes foncières : 33 « pour 1705. -
* Les menues rentes qui se lèvent aux plaids annaux – 3 « . -
* les rentes en grains : 40 quartes de froment, 32 quartes d’avoine, 1 bichet ¼ de poivre.

Source : Christine Fehr,
 documentaliste auprès de l'association de la sauvegarde de l'abbaye de Villers-Bettnach
Partager cet article
Repost0
2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 00:39

Le 18 octobre 1584, François de la Trémoille épouse Charlotte de Beaune-Semblançay, comtesse de Tours, une des femmes de « l’escadron volant » de Catherine de Médicis. Elle a un passé sulfureux, puisque « l’escadron volant » rassemble 200 demoiselles « d’ honneur » de la reine mère, dont le rôle est de séduire certains hauts personnages du royaume afin de peser sur leurs décisions, en cette période extrêmement troublée des guerres de religion.

Charlotte-de-Beaune-Semblancay.jpgAvant d’épouser François de la Trémoille, de 10 ans son benjamin, Charlotte, dont la différence d’âge était largement compensée par sa beauté, fut chargée par Catherine de Médicis d’adoucir les derniers instants du duc d’Anjou, François d’Alençon, qui meurt à 28 ans, usé avant l’âge, le 10 juin 1584. La mort du dernier frère du roi, le duc d’Anjou, change la donne politique en annonçant l’extinction de la dynastie des Valois, Henri III n’ayant pas d’enfant.

 

L’héritier légitime du roi est désormais son cousin Henri de Navarre, mais c’est le chef des protestants, ce qui provoque une montée en force de l’opposition de la Ligue catholique dirigée par Henri, duc de Guise. Pour aggraver la situation, de l’autre côté de la Manche, le 17 février 1587, Elisabeth 1ère (qui avait été promise à Henri III qui lui préféra Louise de Lorraine) fait décapiter, dans des conditions horribles et après de longues années d’emprisonnement, la cousine germaine de Henri de Guise, Marie Stuart, catholique, reine d’Ecosse et ex-reine de France. Par réaction, Philippe II d’Espagne prépare une flotte immense pour envahir l’Angleterre : c’est l’Invincible Armada. En France, Philippe II apporte son soutien à Henri de Guise et aux Ligueurs contre les huguenots, mais aussi contre le roi Henri III.

 

Il faut donc encore surveiller le duc de Guise. Catherine de Médicis confie cette nouvelle mission à la baronne de Châteauneuf. Ce qui n’était pas pour déplaire à Charlotte…

 

Paris, gagnée à la Ligue, se soulève, et Henri III est obligé de fuir. Il se réfugie à Chartres. Mais Guise ne sait pas exploiter la situation pour s’emparer du pouvoir.

 

Marie de Médicis convainc son fils qu’il serait bon de se réconcilier avec le duc qui a pour lui non seulement Paris, mais aussi l’Eglise, une armée et une foule de spadassins prêts à tout. Une personne peut faciliter les choses : Charlotte dont le retour s’impose. … Aux Tuileries, Catherine de Médicis lui confie sa mission auprès du duc de Guise.

 

Bientôt on aboutit à un pacte d’union entre Henri III et Henri de Guise, suivi d’une réconciliation officielle, le 21 juillet 1588 : aucun hérétique ne pourra monter sur le trône de France, ce qui écarte Henri de Navarre ; l’héritier de Henri III sera le cardinal de Bourbon ; Henri le Balafré, duc de Guise deviendra lieutenant général du royaume et des états généraux seront convoqués à Blois. Charlotte sent bien que le roi se soumet aux événements parce qu’il n’a pas le choix, mais que, au fond de lui-même, il ne capitule pas.

Les états généraux se réunissent à Blois le 1er octobre avec une majorité de députés partisans du duc de Guise. Malgré cela Henri III tarde à appliquer les décisiosn du pacte d’union, le danger espagnol ayant beaucoup diminué en raison de l’échec de l’Invincible Armada décimée par une série de tempêtes.


Charlotte, elle aussi, est à Blois, en mission auprès de Henri le Balafré, en principe au service de la reine mère, en fait de plus en plus pour son propre compte.

La pression du duc de Guise devenant de plus en plus forte sur le roi, ce dernier décide de l’éliminer physiquement.

 

Le 22 décembre au soir, lorsque le Balafré se met à table avec les belles dames de la cour, Charlotte à son côté, il trouve, en dépliant sa serviette, un billet sur lequel a été griffonné à la hâte : « méfiez-vous le roi veut vous assassiner ». Il demande à un valet une plume et de l’encre et écrit au-dessous « Il n’oserait », puis il tend le papier à Charlotte, qui, inquiète, li demande de prendre garde. Il froisse alors le papier et, dédaigneusement, le jette sous la table. Après le repas il se retire dans la chambre de la baronne de Châteauneuf. C’est là qu’ne chambrière apporte un billet l’avertissant à nouveau. A trois heures du matin, il quitte Charlotte et se retirer dans ses appartements pour se reposer.

 

Le lendemain, vers neuf heures, Charlotte est convoquée dans la chambre de la reine mère qui l’informe que le duc de Guise est mort le matin même vers sept heures, exécuté par la garde personnelle du roi.

 

Charlotte blêmit, se met à sangloter et tombe près du lit. Le seul homme qu’elle ait sans doute jamais aimé est mort et, avec lui, tout espoir d’échapper enfin à Catherine de Médicis qui la tient sous sa tutelle depuis plus de vingt ans.

 

Ce n’est que partie remise puisque, quelques jours plus tard, la reine mère prend froid et rend l’âme à son tour le 5 janvier 1589.

 

Les seigneurs de Châteauneuf-sur-Sarthe en Anjou, par Gérard Galand, 2005

 

 

  ---------------

Charlotte de Beaune Semblancay, baronne de Sauve (1551-1617). Elle devint la maitresse de Henri de Navarre (futur Henri IV) lors de la captivité de celui-ci après la St Barthélémy alors qu'elle est dame d'honneur de Marguerite de Valois depuis 1574. Elle était alors mariée à Simon de Fizes, baron de Sauves. Dans le journal de Henri III le 15/05/1577, il est écrit que Catherine de Médicis se fit servir par Mesdames de Retz et de Sauves, "toutes deux nues et ayant leurs chevelures épars comme épousées". Extrèmement séduisante, Charlotte de Sauve fut ensuite la folle passion du duc d'Alençon, fils de Catherine de Médicis et devint sa maitresse vers 1578. En 1584, elle épouse François de la Trémoille, marquis de Noirmoutier (mort en 1608) dont elle aura un fils, Louis (1586-1613) qui continuera la branche des Tremoille. En 1587, elle devient la maitresse très aimée de Henri le Balafré, duc de Guise (1550-1588). A la veille de son assassinnat, Henri de Guise dit le Balafré, passa sa dernière nuit d'amour dans les bras de Charlotte à Blois.

 

http://beaujarret.fiftiz.fr/blog/8925,l-escadron-volant-de-catherine-de-medicis.html

 

A propos de l'escadron volant de Catherine de Médicis , voir aussi Henri IV, drame historique par V. de Saint-Hilaire et Michel Delaporte, représenté pour la première fois à Paris le 17 octobre 1846

 


Partager cet article
Repost0
1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 07:37

Les galanteries du Duc de Guise sont assez connues ; elles entrent dans le portrait que Mr. Maimbourg a fait de lui.


Lorraine Henri II duc de Guise« Il avoit passé la nuit qui précéda son assassinat, avec une Dame de la Maison de la Reine » ce qui fut cause qu’il se rendit plus tard que les autres au Conseil & l’on crut même que le saignement de nez qui luy prit dans la Salle du Conseil & qui l’obligea à demander quelques confitures, vient de ce qu’il avoit épuisé ses forces avec cette femme. Si vous ne voulez pas m’en croire, croyez-en à tout le moins Mr. De Thou, dont je vous rapporte les paroles à la marge & admirez l’injustice de ce Duc. Parmi toutes les infidélités qu’il faisoit à son épouse, il ne voulut point souffrir qu’elle luy en fît à son tour, car il fit cruellement assassiner un beau jeune Gentilhomme, nommé S. Megrin, l’un de Mignons du Roy, à cause de certains bruits qui couroient de lui & de Madame de Guise. N’en déplaise au Roi de Navarre, qui avait ses raisons pour approuver le châtiment de S. Megrin, cette action du Duc de Guise estoit un très grand péché.


Nous entendrons bientôt un auteur qui nous dira que le duc de Guise n’eut point de part à l’assassinat de St. Megrin. On l’en crut pourtant l’auteur à la Cour de France & le Roi de Navarre en fut si persuadé qu’il dît, Je fais bon gré au Duc de Guise mon cousin de n’avoir pu souffrir, qu’un mignon de couchette, comme Sainct Maigrin, le fît cocu ; c’est ainsi qu’il faudroit accoustrer tous les autres petits galands de Cour qui se mestent d’approcher les Princesses pour leur faire l’amour.


Mais l’Auteur que je vais citer ne nie point les amourettes de la duchesse de Guise. Il est vrai aussi qu’il les rapporta sans les garantir véritables.

 

« … il eut l’imprudence (Mr Maigrin) de dire que la Duchesse de Guise s’étoit prostituée à lui. Comme le Duc de Guise étoit l’homme le moins susceptible de jalousie à l’égard des Femmes, on ne s’adressa pas d’abord à luy pour luy faire confidence de la sotte vanité de Saint Maigrin. On en parla à ses plus proches Parens & à ses meilleurs Amis ; & les uns & les autres le sollicitèrent avec tant d’instance, pour se délivrer de leurs importunitez, il leur promit de se venger premièrement de sa Femme & ensuite de son prétendu Galant. Et de fait, il s’abstint contre sa coutume de coucher avec elle la nuit suivante ; & le lendemain il entra dans sa Chambre dès les quatre heures du matin avec un poignard à la main droite, & une écuelle d’argent remplie d’une liqueur noirâtre à la gauche. Il réveilla la Duchesse qui dormoit profondément, il luy reprocha en peu de mots son infidélité ; & il luy dit avec un visage & d’un ton de voix où elle pouvoit découvrir tous les symptômes de la fureur & du désespoir, qu’il luy donnoit le choix de mourir du poignard, ou du poison préparé dans l’écuelle qu’il tenoit ». La Duchesse n’ayant pu rien obtenir par ses prières, prit le prétendu poison et l’avala,. Elle se mit à genoux devant son oratoire, en attendant le moment qu’elle devoit expirer : mais comme ce prétendu poison étoit le meilleur consommé que l’on eût pu préparer, elle ne sentit aucun mal, & dans une heure son mari lui vint apprendre, la manière dont on l’avoit pressé de se défaire d’elle ; ... la raillerie dont il avoit prétendu punir le conseil quon lui avoit donné.

 

Les parents … les amis du Duc de Guise qui n’espéroient plus de lui tourner l’esprit contre sa femme, après l’expérience qu’ils venoient d’en faire, s’attachèrent uniquement à tuer Saint Maigrin. Ils l’attendirent au nombre de vingt cavaliers au sortir du Louvre à minuit puis ils luy donnèrent trente-trois coups d’épée, ou de pistoles presque tous mortels. Le Roi n’en témoigna rien, parce qu’on luy rapporta que l’on croyoit avoir remarqué parmy les assassins, un homme qui à sa taille extraordinairement haute, puis à ses mains faites en épaule de mouton, paroisait être le Duc de Mayenne.


Notez que cette Duchesse de Guise avoit été de la Religion, pendant la vie de son premier mari, mais quand il fut mort elle se fit catholique dans la chapelle du château de S. Germain en Laye à l’instance de la Reine Catherine de Médicis sa marraine.


Dictionnaire historique et critique par Monsieur BAYLE

Tome second. Seconde édition revue, corrigée et augmentée par l’Auteur

A Rotterdam chez Teinier Leers, MDCCII, avec privilège


 

Partager cet article
Repost0
30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 00:54

Henri le Balafré Armoiries ducs de Guise.svgLe duc de Guise anime les catholiques, remporte plusieurs victoires sur les calvinistes, et se voit bientôt en état de prescrire des lois au faible Henri III, qu’il engagea à publier un édit qui anéantissait tous les privilèges des huguenots. Il demanda la publication du concile de Trente, la cession de plusieurs places de sûreté, le changement des gouverneurs, et plusieurs autres articles. Henri III, irrité de ces demandes » lui défend de paraître à Paris ; le duc y vient malgré sa défense. De là la journée des Barricades, qui lui donna un nouveau crédit, en faisant éclater sa puissance aux yeux des ligueurs et des royalistes.

 

Henri de Guise Blois 1588Son autorité était si grande, que les corps de garde de la capitale refusèrent de recevoir le mot du guet que le prévôt des marchands voulait leur donner de la part du roi, et ne voulurent recevoir l’ordre que du duc de Guise. Henri III fut forcé de quitter Paris, obligé de faire la paix avec le duc ; mais cette paix fut un piège. L’ayant fait appeler au château de Blois, il aposta des assassins qui se jetèrent sur lui et le percèrent de plusieurs coups de poignard, le 23 décembre 1588 : il avait alors 38 ans. Le cardinal de Guise, Louis, son frère, fut massacré le lendemain. Leurs cadavres furent mis dans la chaux vive, pour être promptement consumés. Les os furent brûlés dans une salle du château, et les cendres jetées au vent, pour empêcher le peuple d’honorer leurs reliques. Le meurtre de ces deux frères n’éteignit point les feux de la guerre civile. L’assassinat d’un héros et d’un prêtre rendirent Henri III exécrable aux yeux de tous les catholiques, sans le rendre plus redoutable.


Les hommes qu’il venait de faire mourir étaient adorés, le duc surtout. Auprès de lui, tous les autres princes paraissaient peuple. On vantait non seulement la noblesse de sa figure, mais encore la générosité de son cœur, et surtout son grand attachement à la religion catholique, qui était dans le plus grand danger, et que le gros de la nation réclamait comme sa plus précieuse possession. La mort du duc de Guise a fourni le sujet de plusieurs tragédies, parmi lesquelles nous citerons celle qu’a donnée Himbert de Flegny sous le titre de Mort de Henri de Guise, et les Etats de Blois par Raynouard, 1814, in-8.

 

 

Biographie universelle, ou, dictionnaire historique des hommes ..., Volume 4, 1848

 Par François-Xavier Feller,Charles Weiss

 


Partager cet article
Repost0
29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 00:14

henri III de Valois« Ne voylà que trop de crimes de lèze-majesté, que trop de conspirations descouvertes. Il n’est de besoin à un roy, pour chastier les autheurs de tels attentats, procéder par les voyes ordinaires de justice, qui ne sont ordonnées que pour tenir le simple peuple en devoir. »

Henri III


Le duc de Guise reçut une foule d’avis anonymes qui l’avertissaient de projets sinistres tramés contre sa vie, et les méprisa. « L’on n’oseroit », répondait-il.

 

Le 23 décembre au matin, « sur les huit heures, M. de Revol, secrétaire d’Estat, sortant du cabinet du roy, vint dire à M. de Guise, qui estoit assis au conseil, que le roy le demandoit ; aussitost, il part, et estant entré dans la chambre où estoit le cabinet du roy, tenant son chapeau d’une main et levant la tapisserie de la porte du cabinet de l’autre, estant penché pour y entrer, pource que la porte estoit fort basse, à l’instant six des quarante-cinq, qui estoient gentilshommes que le roy avoit depuis quelque temps choisis pour estre auprès de sa personne, avec poignards et grandes dagasses qu’ils avaient nues sous leurs manteaux, le poignardèrent si soudain, qu’il n’eut loisir que de dire : « Mon Dieu, ayez pitié de moi ! ». Et il alla tomber au pied du lict du roy, où, sans parler, il rendit les derniers soupirs et sanglots de la mort ».

(P. Victor Cayet)


Le bruit vint jusqu’à la salle du conseil. « Voilà mon frère qu’on tue ! » s’écria le cardinal de Guise ; mais les maréchaux d’Aumont et de Retz le retinrent et le conduisirent dans un galetas où, le lendemain, quatre soldats vinrent l’égorger à coups de hallebarde. Le cardinal de Bourbon, l’archevêque de Lyon, Brissac, la Chapelle-Marteau, plusieurs autres encore furent arrêtés et tenus sous bonne garde.


« Madame, dit Henri III en se présentant chez sa mère, dès qu’il fut assuré que le duc était mort, je suis maintenant seul roi de France et n’ai plus de compagnon, ayant fait tuer le roi de Paris. »


Catherine de Médicis ne répondit à sa joie qu’en lui exprimant ses craintes pour l’avenir. Peu de jours après, le 5 janvier 1589, Catherine termina sa longue et tragique carrière…


Dès que se répandit la nouvelle du double crime commis aux Etats de Blois, « les plus grandes villes de France se mirent du party de l’Union et se bandèrent contre le roy » ; Paris surtout retentit de cris de douleur et de colère. Le pouvoir des Seize dans la capitale ne trouva plus de bornes. Charles, duc de Mayenne, frère des Guises, étant à Lyon, les ligueurs nommèrent gouverneur de Paris un autre membre de la même famille, le duc d’Aumale ; ils armèrent le peuple ; ils écrivirent dans les provinces pour réchauffer le zèle des catholiques unis contre ceux qu’ils appelaient les catholiques royaux, et tinrent ceux-ci sous les menaces et la terreur.


Le roi de Navarre et ses huguenots leur étaient moins odieux que les défenseurs de celui qu’ils ne voulaient plus nommer que Henri de Valois.  Ils tournoient son nom en anagramme et l’appeloient en chaire vilain Hérodes ; ils deffendoient de prier Dieu pour lui, pource, disoient-ils, qu’il estoi excommunié « ipso facto », et crioient tout haut en chaire : « Nous n’avons plus de roy ! ».


L’on faisoit faire aussi des processions de petits enfants avec des chandelles allumées, lesquelles ils esteignoient avec leurs pieds, marchant dessus, criant : « Le roy est hérétique et excommunié ! ». Partout où ils trouvaient de ses portraits, ils les deschiroient, rayoient son nom, ostoient ses armes aux lieux de la ville où on les avoit mises.


Les prédicateurs, à la fin de leurs sermons, faisaient lever la main à tous les assistants « pour signe de consentement d’emploier jusqu’au dernier denier et jusques à la dernière goutte de leur sang pour venger la mort des deux princes massacrés par le tirang ».

(Lestoile et Cayet)

 

Henri III fut poignardé par Jacques Clément, du couvent des Jacobins,  le 1er août 1589.

 

Histoire de France depuis les temps les plus anciens ..., Volume 2, 1869

 Par Henri Léonard Bordier,Edouard Charton

Partager cet article
Repost0
28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 00:00

Lorraine Henri II 1634 par VanDyckHenri de Lorraine, duc de Guise, dit le Balafré, fils aîné de François de Guise, né en 1550, fut témoin du meurtre de son père sous les murs d’Orléans, et voua dès ce moment une haine implacable aux Protestants. Après s’être couvert de gloire par sa belle défense de Poitiers contre Coligny (1569), il se déshonora en devenant assassin ; ce fut lui qui commença le massacre de la St-Barthélémy en ordonnant le meurtre de Coligny. En 1575, il défit, près de Dormans (Marne), un corps d’Allemands alliés des Huguenots : il reçut dans cette action une blessure au visage qui lui valut le surnom de Balafré.

 

L’année suivante se forma la Ligue. Le duc de Guise, qui avait à se plaindre de la cour, en fut le chef. Depuis ce moment jusqu’à sa mort, il fit tout pour s’ouvrir la voie au trône, traitant avec le roi d’Espagne, Philippe II, qui lui envoya de l’argent (1585) ; avec le pape Grégoire III, qui favorisait la Ligue et la considérait comme la sauvegarde de la religion catholique ; faisant prêcher et répandre des libelles contre le roi.

 

Il fit enfin rédiger un mémoire qui demandait le changement de gouvernement et l’établissement de l’inquisition, et il le présenta dans l’assemblée tenue à Nancy (1588). Après cet acte, et malgré la défense de Henri III, il osa entrer dans Paris, et y fut reçu avec enthousiasme par les Parisiens qui se battirent pour lui contre les soldats du roi (journée des Barricades). Henri, courroucé, dissimula et convoqua les états-généraux à Blois pour y traiter de la réforme du royaume. Le duc de Guise s’y rendit : à peine était-il arrivé qu’il fut assassiné dans le château royal par des gardes apostés à la porte du cabinet du roi (23 décembre 1588). Son frère, Louis de Lorraine, cardinal, fut lui-même mis à mort le lendemain. La mort du duc de Guise a fourni le sujet de quelques tragédies, parmi lesquelles nous citerons les Etats de Blois, par M. Raynouard, 1814.

 

Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1852

 Par Marie Nicolas Bouillet

 

----------------

C'est à peu près ce que nous rapporte nos manuels scolaires. Il y a beaucoup de versions. Celle-ci remonte à 1852, donc libre de reproduction.


Partager cet article
Repost0
27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 00:00

L’histoire vivante a rapetissé ces faits de l’histoire morte, si fameux autrefois. Qu’est-ce en effet que la journée des barricades, que la Saint Barthélémy même, auprès de ces grandes insurrections du 7 octobre 1789, du 10 août 1792, des massacres du 2, du 3 et du 4 septembre de la même année, de l’assassinat de Louis XVI, de sa sœur et de sa femme, et, enfin, de tout le règne de la Terreur ?


Et, comme je m’occupais de ces barricades qui chassèrent un roi de Paris, d’autres barricades faisaient disparaître en quelques heures trois générations de rois.


L’histoire n’attend plus l’historien ; il trace une ligne, elle emporte un monde. La journée des barricades ne produisit rien, parce qu’elle ne fut point le mouvement d’un peuple cherchant à conquérir sa liberté ; l’indépendance politique n’était point encore un besoin commun.


Le duc de Guise n’essayait point une subversion pour le bien de tous, il convoitait seulement une couronne ; il méprisait les Parisiens tout en les caressant, et n’osait trop s’y fier. Il agissait si peu dans un cercle d’idées nouvelles, que sa famille avait répandu des pamphlets qui le faisaient descendre de Lother, duc de Lorraine ; il en résultait que la race des Capets n’avait d’autre droit que l’usurpation ; que les Lorrains étaient les légitimes héritiers du trône, comme derniers rejetons de la lignée carlovingienne. Cette fable venait un peu tard. Les Guise représentaient le passé ; ils luttaient dans un intérêt personnel contre les huguenots révolutionnaires de l’époque, qui représentaient l’avenir : or, on ne fait point de révolution avec le passé.

 

Chateaubriand,

Essai sur les révolutions anciennes

 

cousinage des 2 Henri

Liens les plus proches entre Henri III, roi de France et Henri de Lorraine, 3e duc de Guise


 

---------

François-Auguste, vicomte de Chateaubriand, pair de France et membre de l'Académie française, est issu d'une noble et ancienne famille de Bretagne; il naquit près de Saint-Malo, à Combourg, dans l'antique résidence de ses aïeux, en février 1768.

 

Ne manquez pas dès 20h35, le 28 avril 2010,  sur France2, Frédéric Diefenthal dans le rôle de Chateaubriand, fidèle soutien des Bourbons.


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Hestroff, village de la Moselle francique
  • : Hestroff avant, pendant, après, de 1680 à 1789, 1939-45, 2009, 2010, 2011. Ses habitants, son histoire, sa généalogie, son actualité. Histoire et généalogie pays de Nied, Metz, Moselle
  • Contact

Recherche