D’abord un grand merci à toutes celles et ceux qui sont venus nous encourager le mercredi 4 avril dernier. Cela a été une grande émotion pour nous de voir le temple ainsi rempli.
Nous vous annoncions un deuxième moment fort le dimanche 29 avril à 17 heures, toujours dans le même temple : le concert-lecture Malgré Nous. Malgré Elles.
La partie théâtre aborde plusieurs moments de cette grande et terrible page de notre histoire.
Vous verrez les hésitations et les cauchemars qui peuplent les pensées d’un jeune déserteur de la Wehrmacht sur le front russe à travers la mise en scène du poème Caïn d’André Weckmann.
L’effarement du capitaine Schwing et de son épouse qui recueillent les témoignages des Malgré Nous rescapés des camps russes et en particulier du tristement célèbre camp de Tambov.
La manière dont les hommes « construisent » l’histoire dans le face à face à distance entre un Malgré Nous et un haut responsable français ayant visité ces camps et s’étant laissé berner par les autorités russes.
Les dernières lettres écrites par de jeunes Malgré Nous ayant échoué dans leur tentative de désertion et condamnés à être fusillés.
Le dialogue ubuesque, imaginé par Jacques Gandebeuf, entre un Malgré Nous caché dans un village et le commandant américain qui vient de libérer ce village.
La vie d’une jeune fille de Metz, arrachée à son milieu, embrigadée par le système nazi. Les corvées, l’endoctrinement, les atteintes à la santé, sous la direction d’une blonde Führerin, à peine plus âgée qu’elle, qui est fière de montrer sa croix gammée en or, la plus haute distinction du parti, et sur son bureau, une lampe de chevet avec un abat-jour confectionné en peau de déporté juif, cadeau du commandant du camp d'extermination de Birkenau.
La part de la musique sera très importante. Car elle accompagne les êtres humains dans leurs joies et leurs souffrances mais aussi elle révèle ce que sont les hommes.
Celle de Schubert dit mieux que les mots l’absurdité du destin de ces jeunes que la folie des uns, l’ignorance, parfois la bêtise des autres, ont jetés sur les routes d’Europe, des camps d’entraînement aux champs de bataille, des champs de bataille aux camps de prisonniers.
Des œuvres de ce que les Nazis appelaient Entartete Musik, musique dégénérée : celles de Hanns Eisler, sur des poèmes de Bertold Brecht. Tous deux furent obligés de s’exiler pour échapper aux Nazis.
Ruhe, meine Seele, une très belle mélodie écrite par Richard Strauss. Mais lui fut sensible au tapis rouge que les nazis déroulèrent sous ses pieds et collabora plutôt avec le régime.
Wolgalied, l’hymne des Malgré Nous du Pays de Bitche.
Lily Marleen, le premier tube planétaire. Une chanson qui a une incroyable histoire que nous vous raconterons.
Und der regen rinnt, dans laquelle Ilse Weber s’adresse à son fils aîné qu’elle a réussi à sortir des griffes des Nazis en le faisant passer en Suède, au moment où, avec son cadet, elle est prisonnière à Terezin. Et à ce petit enfant, elle chante sa berceuse Wiegala avec ces paroles : Comme le monde est silencieux !
Nous n’avons pu rester silencieux et en ce 70ème anniversaire le l’incorporation de force, nous avons voulu rappeler toutes ces mémoires.
En espérant vous voir encore nombreux, recevez toute notre amitié.
Pierre et Marie-Paule